
Marquise de Pompadour
Le monde est mal fait, c’est sans doute ce qu’aurait pu penser Louis XV à propos de sa favorite, la marquise de Pompadour. D’un tempérament plutôt ardent, il choisit mal sa partenaire côté de la galipette. Cette bonne marquise plutôt que d’avoir le feu aux fesses, posait volontiers son postérieur sur une glacière. Il faut admettre que les faits connus lui trouvent quelques excuses, elle aurait eu quelques problèmes, disons de santé. Cela la mit dans une position encombrante, car elle craignait toujours que le roi aille voir ailleurs, avec ce genre de personnage on ne sait jamais. Elle fit pourtant des efforts considérables et testa maints produits et substances qui devaient lui donner un tempérament de feu et qui en avaient la réputation. Bien sûr, les fournisseurs de ces artifices étaient aussi quelquefois de fieffés coquins, tout en ayant un sens de la persuasion que les représentants en aspirateurs peuvent leur envier. Elle fit appel au comte de Saint-Germain, personnage assez mystérieux, un peu alchimiste, qui s’était bâti toute une légende allant jusqu’à une supposée immortalité. Bien entendu, le personnage avait remède à son mal. Avec ça le roi allait crier grâce après de folles étreintes, c’est tout juste si les vitres de la chambre ne se couvriraient pas de buée. La Pompadour en avala moultes gorgées et se réjouissait d’avance en attendant les effets. Ils finirent par se manifester, une formidable éruption cutanée lui couvrit tout le visage. La guerre des boutons aura bien lieu.

Catherine de Médicis
Dans le même registre, une femme se trouva confrontée à un problème ayant trait à sa sexualité, il s’agit de Catherine de Médicis (1519 – 1589), mariée à Henri II (1519 – 1559). Dans son cas, ce n’était pas tellement une histoire de contentement d’amant, du point de vue mécanique tout semblait fonctionner, mais bien celui d’assurer la descendance royale. Elle en avait l’obligation, c’était le premier rôle d’une reine, sinon on peut imaginer que les rois se seraient contentés de n’avoir que des maîtresses, mais l’un n’empêche pas l’autre. Deux précautions valant mieux qu’une alors qu’elle n’était encore que dauphine, elle demanda des conseils plus ou moins avisés, pour augmenter sa fertilité. Elle appliqua alors une recette très spéciale, bien entendu au résultat garanti par les affirmations des hautes autorités en la matière.
Elle se coucha et mit sur son ventre, au-dessus du nombril, un cataplasme fait de vers de terre, de pervenche en poudre, de corne de cerf pulvérisée, de bouse de vache, de lait de jument. et en attendant que cela développe tous ses effets, elle siffla un grand verre d’urine de mule. L’histoire ne dit pas combien de temps elle devait laisser le tout en place et si elle prit un bon bain après.
Je ne sais pas s’il y en a parmi vous qui ont essayé la recette, le plus difficile a sûrement été de trouver les ingrédients, je vous plains, chez Darty ils ont pas ça en stock. Mais pour Catherine de Médicis, l’effet fut semble-t-il plutôt réussi. Elle mit au monde trois futurs rois et deux futures reines. Et tout ça avec l’accent italien !
Si un jour vous visitez Versailles, à moins que cela ne soit déjà fait, vous aurez l’occasion d’admirer un tas de choses, qui sont restées pour un bonne partie telles qu’elles avaient été conçues à l’époque, moyennent quelques rafraîchissements pour palier à l’usure du temps. Pourtant, il y a une chose que vous ne retrouverez jamais, c’est l’odeur qu’il y avait jadis à l’intérieur, N’allez pas imaginer que cela sentait la lavande ou la rose dans tous les coins, c’était plutôt le contraire. Il est certain que les notions d’hygiène étaient jadis, par rapport à aujourd’hui, bien moins une préoccupation première. Quand Louis XIV imagina les plans de son palais, il ne s’arrêta pas trop à prévoir en nombre suffisant ces endroits qui s’appellent petits coins en langage populaire. Une fois le palais bâti, une grande partie de l’intérieur était un endroit public, un monde interlope pouvait y circuler pratiquement librement. Moyennant un chapeau et une épée que l’on pouvait louer, on pouvait même assister aux repas du roi. Même s’il y avait quand même des toilettes, certains les boudaient pour satisfaire un besoin plus ou moins pressant. On cherchait plutôt un endroit un peu discret, une encoignure de porte par exemple. Il allait de même pour les déchets, on jetait tout et partout. Je vous laisse imaginer les effluves qui pouvaient traîner dans les couloirs, le trognon d’une pomme en train de pourrir, mélangé aux odeurs d’urine en fermentation, les visiteurs en prenaient plus avec le nez qu’avec une pelle. Le roi n’en était nullement incommodé, il faisait allumer des brûle-parfums dans les endroits qu’il fréquentait.
Pendant longtemps les rois disposaient de ce qu’on appelle la chaise percée. Sous le règne de Louis XV, apparurent ce qui ressemble à nos toilettes modernes munies d’une chasse d’eau. C’est d’ailleurs sur ce genre d’ustensile qu’il arriva à Louis XVI une singulière aventure. Il avait décidé d’aller soulager ses intestins. Il s’assit donc sur la cuvette. Ce qu’il n’avait pas vu, c’est qu’un chat avait choisi ce drôle d’endroit comme lieu de séjour. Voyant toute retraite coupée, il manifesta son humeur en griffant copieusement les fesses du roi. Ce dernier s’enfuit dans une tenue pour le moins indécentes.
S’il avait eu des maîtresses, apercevant son postérieur, l’une ou l’autre aurait pu dire : « Tiens, je viens de voir le roi passer… »

Jules Hardouin-Mansart
Le nom de Jules Hardouin-Mansart (1646 – 1708) est intimement lié à Louis XIV et à l’architecture. Son oncle François Mansart fut aussi un bâtisseur, on lui doit une flopée de châteaux et autres édifices. Sa rencontre avec Louis XIV décida de sa carrière. Il n’était même pas noble, mais le fut en 1682 avec le titre d’écuyer, car il ne possède pas de terre. Plus tard en 1699. il deviendra comte de Sagonne ayant racheté le comté du même nom. Il accéda à diverses fonction qui allèrent crescendo jusqu’à surintendant des Bâtiments du roi en 1699. Le roi lui fait confiance, mais sans qu’il s’en doute Mansart joue avec lui. Louis XIV a sûrement des idées bien précises en architecture et aussi des connaissances assez étendues, mais comme il est meilleur joueur du guitare (si si !) que dessinateur, il esquisse ses projets et les confie à Mansart pour la réalisation. Ce dernier sait très bien qu’il faut un peu jouer les flatteurs si on veut rester en place et il s’y emploie avec ruse. Il est assez rôdé pour ne par oublier la moindre gouttière dans ses plans, mais à malin malin et demi. Quand il présente ses projets, il oublie volontairement quelques menus détails, sans aller jusqu’à passer pour un incapable. Le roi consulte les plans et lui signale les petits détails oubliés qu’il ne manque pas de remarquer et les signale à Mansart. Ce dernier peut alors feindre l’admiration et ne pas éclipser le Roi-Soleil. Il a dû lire les fables de La Fontaine, tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute, à moins que ce soit La Fontaine qui se soit inspiré de Mansart pour sa fable.
La musique des troubadours nous est parvenue par tradition orale. Sans doute quelques unes se sont perdues dans les limbes du temps, d’autres sont encore dans les oreilles de nombreuses personnes, ne serait-ce que pour les avoirs chantées à l’école. Elles parlent de la vie, des plaisirs ou des tristesses de jadis, mais aussi des rois et des reines. En voici une des plus connues dans un interprétation moderne qui montre que certains artistes peuvent encore prendre leur pied et faire chauffer une salle avec ces vieux « machins »
Source gallica.bnf.fr / BnF / DP / Wikipédia.