Les Moody Blues furent l’un de ces groupes extrêmement créatifs qui commença par une première époque basée sur un r’n’b plutôt sauvage, tout comme les Pretty Things. Apres le départ de Denny Laine, qui rejoindra les Wings de Paul McCartney plus tard, l’arrivée de Justin Hayward bouleversa complètement la donne. Le groupe se tourna vers une production plus intime, créant complètement un répertoire pavé de belles mélodies et d’orchestrations très fouillées. Leur premier concept album dédié aux moments de la journée et le retentissant succès « Nights In White Satin » les encouragea à poursuivre sur la même voie. Au rythme d’environ un album par année, celui qui eut le plus de retentissement fut « A Question Of Balance » en 1970. Deux singles furent extraits avec un succès international conséquent dans divers pays. Quand on écoute les albums des Moody Blues, on peut songer aux célèbres compositeurs symphoniques comme Mozart ou Beethoven. C’est bien entendu complètement différent, c’est moderne, avec les instruments adéquats, mais l’esprit est là. Il y a certes l’emploi de machines électroniques, comme maintenant, mais ce n’est pas la machine qui dompte l’artiste mais le contraire. Chaque chanson à une sorte d’âme et un son qui lui est propre, on s’attend à découvrir quelque chose de nouveau à chaque titre de la première écoute et l’on est pas déçu. Si vous ne connaissez pas cet album, c’est ce que je vous conseille de faire, si vous êtes déjà un adepte, il faut le réécouter, avec je suis sûr une petite envie de le faire.
Mille sons valent bien milles paroles, inutile de dire que c’est beau, il suffit d’écouter pour s’en convaincre.
DOCUMENTS
Durant les sixties, la discographie française se distingua par le nombre impressionnant de publications qui furent faites sous la forme de EP, c’est à dire quatre titres, deux par face. Le principe de base était un peu mercantile, on vendait deux fois plus de marchandise sur la réputation d’un titre principal ou d’un succès, le 45 tours simple avec deux titres était réservé à la promotion et aux jukeboxes. L’avantage principal de ces EP’s demeurait dans le fait que ces éditions étaient présentées dans une pochette avec le plus souvent une photo de l’artiste et un emballage cartonné et plastifié plus résistant à l’épreuve du temps. L’Angleterre et les USA eurent beaucoup moins recours à ce genre de publications. Le plus souvent, la règle était le 45 tours simple emballé dans une simple pochette à trous permettant de voir l’étiquette du disque. Aujourd’hui ces fameuses disques EP’s français, surtout ceux concernant des artistes étrangers, sont recherchés par les collectionneurs du monde entier car ils sont uniques dans leur genre et peuvent parfois atteindre des sommes folles s’ils sont très rares. Au fil des semaines, je vous en présenterai quelques uns parmi ceux qui attirent justement les collectionneurs. Ils seront présentés avec la pochette, éventuellement avec un scan de ma collection personnelle si je ne trouve rien de satisfaisant, les titres qu’ils contiennent, et le plus haut prix atteint par une enchère sur Ebay.
La première fois que je suis monté à Paris en 1976, le premier truc que j’ai cherché, c’est cet EP. Après moult recherches, j’ai fini par en trouver une copie aux puces à Clignancourt. Je l’avais payé à l’époque un équivalent d’une quarantaine d’euros. Assez bizarre qu’il soit aussi peu courant car la chanson « I Want You Back Again » avait été classée à la troisième place du hit parade de Salut les Copains. A croire qu’il s’est plutôt mal vendu. Heureusement, j’avais enregistré le titre sur un magnétophone à cassette pendant l’émission, mais ce n’était pas d’une qualité extraordinaire. Je me consolais en écoutant l’adaptation française de Noel Deschamps « La Vie est Un Combat », de même que « Is This The Dream » devenu « L’Inflexible » par le même chanteur sur le même disque. A part ces faits divers, il faut bien mentionner que les Zombies sont un groupe top collector pour ce qui est des pièces d’époque originales. L’album sur CBS « Odessey And Oracle » dépasse aux enchères régulièrement les 1000 euros et l’album « Begin Here » sur Decca, dans une moindre mesure, marche sur ses traces. Il faut juste se gaffer qu’il ne s’agisse pas de rééditions, certaines assez semblables aux originaux. Serait-ce un reflet de l’originalité de leur démarche ? Cela se pourrait bien.
The Zombies -Decca – 457.100 , publié en 1966, meilleure enchère sur Ebay 388 euros.