Les USA et l’Angleterre dominèrent largement le monde de la musique moderne depuis l’apparition du rock and roll. D’autres pays essayèrent d’avoir une part du gâteau et réussirent d’en avoir plus ou moins quelques miettes. En Europe, c’est sans aucun doute l’Allemagne qui réussit le mieux, surtout grâce à l’invasion des artistes anglais qui trouvèrent une sorte de seconde patrie musicale, parfois avec un grand succès. L’inverse ne se produisit pas, car les artistes allemands ne s’imposèrent pratiquement pas en Angleterre et très peu ailleurs. Les chansons anglophones avaient la priorité, et chanter dans une autre langue était un handicap presque insurmontable. On connait quand même quelques cas de chansons interprétées dans une autre langue qui cartonnèrent dans des pays anglophones. Citons deux exemples connus, le « Dominique » de Soeur Sourire qui fut no 1 aux USA pendant plusieurs semaines en 1963, et le duo Gainsbourg / Birkin « Je T’aime Moi Non Plus » qui fut no 1 en Angleterre en 1969. Par contre, des chansons étrangères qui connurent un grand succès via des reprises anglaises sont moins rares. On peut se rappeler des fameuses « Trois Cloches » (The Three Bells) d’Edith Piaf qui eurent un succès quasiment planétaire via l’adaptation par le trio vocal des Browns en 1959. Des titres de Jacques Brel, « Ne Me Quitte Pas (If You Go Away) », « Le Moribond (Seasons In The Sun) », « Amsterdam », devinrent des standards anglophones. Il en va de même pour Gilbert Bécaud avec « Je T’appartiens (Let It Be Me) », « Et Maintenant (What Now My Love) », tous les pays anglophones connaissent maintenant ces chansons. Et cette fameuse vieille chanson napolitaine « O Sole Mio (It’s Now Oe never » qui fut une des plus grosses ventes de toute la carrière d’Elvis Presley. Gageons que s’il l’avait enregistrée en italien, il en aurait vendu mille fois moins.
Il y pourtant un endroit qui avait un sacré potentiel pour faire la nique aux meilleurs, l’Australie. Malgré un fort potentiel de citoyens réellement d’origine anglophone, le pays resta assez isolé musicalement. Quelques noms comme les Easybeats, les Bee Gees, les Seekers, et plus tard AC/DC, se distinguèrent sur la scène internationale, cela représente toutefois un très petit pourcentage du marché local. Mais il n’est pas inintéressant de partir à la découverte de ces un peu oubliés du marché anglophone. On y retrouve quand même les Easybeats avant l’heure de gloire, les Bee Gees comme accompagnateurs, les Atlantics, pendant des Shadows et Ventures pour l’Australie. Les spécialistes noteront au passage qu’il y a des reprises de titres créés par les cousins anglais. Et puis, certains de ces enregistrements ne feraient pas enrager un puriste du garage. En voici une première livraison.
MA SELECTION DE CET ALBUM
The Black Diamonds – I Want, Need, Love You
Australia 1966
The Missing Links – You’re Drivin’ Me Insane (1966)
The Elois – « By My Side » (1967)
The Moods – Rum Drunk (1966)
Easybeats – Going Out Of My Mind (1965)
The Vince Maloney Sect – No Good Without You (1966)
The Sunsets – I Want Love (1967)
Wild Colonials- Get the picture
The Creatures – Ugly Thing (1967)
The Cult – You’re Just My Kind (?)
The Atlantics – Come on (1967)
D-Coys – Bad Times (1966)
Trevor Gordon & the Bee Gees – Little Miss Rhythm & Blues (1965)
The Four Strangers – Sad & Lonely (1965)
The In-Sect – I Can See My Love
Dans d’autres articles je vous présente des productions françaises qui eurent le privilège d’être publiés au format EP, c’est à dire quatre titres par disque, un phénomène typiquement français qui n’a pas vraiment un équivalent ailleurs pour les fifties et les sixties. Il en existe des milliers. Mais le 45 tours single existe aussi, souvent pressé en quantités moindre et surtout destiné à la promotion et pour les jukeboxes. Ceci perdura tout au long de la vogue du EP qui commença à décliner à partir de 1967. La publication en single devint la règle, sauf des exceptions de plus en pus rares. Pour certains artistes, ils sont devenus un objet de recherche par les collectionneurs, encore plus s’ils sont présentés dans une pochette avec une photo. les fans d’Hallyday connaissent bien la chose. Mais que ce soit avant, pendant, ou après 1967, quelques publications atteignent parfois de jolies sommes.
Personnage très fantasque, tout en étant un grand interprète doté d’une voix puissante, son répertoire tourne volontiers autour de la magie noire et de la sorcellerie. Son titre le plus connu enregistré en 1956 « I Put A Spell On You », est devenu un classique incontournable. C’est plus par les reprises de Nina Simone, Alan Price Set, Creedence Clearwater Revival, que Hawkins acquit un statut international et fit redécouvrir sa propre version, alors qu’il n’était pas vraiment un prophète dans son pays, les USA. Il a enregistré beaucoup de choses sur beaucoup de labels. En 1970, Barclay s’aperçut qu’il avait un doit du licence sur un single initialement publié en 1961 et tout à fait dans son style *I Hear Voices ».
Screamin’ Jay Hawkins – Barclay 061252, publié en 1970, meilleure enchère sur Ebay 35 euros.
I Hear Voices
Just Don’t Care
En duo avec Serge Gainsbourg, une de ses fantaisies qui tente de transcrire musicalement les souffrances et les incertitudes d’un constipé, « Constipation Blues ».
Toujours la même chanson
Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.
Muddy Water – I Got My Mojo Working
Claude Righi – Laissez-Moi Seul
The Black Cat Bone – I Got My Mojo Working