En passant

Inventaire musical à la Prévert (70)

Rares sont les albums en live qui peuvent bâtir la réputation d’un artiste au point de le hisser au firmament. Ils sont le plus souvent un palliatif pour mettre un produit de plus sur le marché, histoire de mettre du beurre sur les épinards. Il y en a quand même quelques uns qui échappent à cela et celui-ci en est un exemple, un des meilleurs. Bien entendu, il se rattache pour toujours au nom de Janis Joplin, mais à ce moment là elle n’est « que » la chanteuse de Big Brother & the Holding Company, par ailleurs musicalement de haute volée. Mais sa présence vocale, elle n’est pas soliste sur tous les titres, laisse indéniablement son empreinte. Il est assez bizarre qu’il ait fallu plusieurs années à cette chanteuse unique en son genre pour accéder à la célébrité, car elle se produit depuis 1962. C’est probablement un peu de sa faute, car elle mène un vie assez erratique, beatnick dans l’âme elle ne rechine non plus pas à user de la drogue et même en abuser, elle a aussi le gosier plutôt en pente. Musicalement elle se réclame de toutes les grandes chanteuses noires et des bluesmen, Bessie Smith, Ma Rainey Big Mama Thorthon, et autres. C’est en devenant chanteuse de Big Brother qu’elle gravit la première marche vers la notoriété, chose qui se confirmera avec le premier album du groupe sur le label Mainstream et son apparition au festival de Montery. Mais c’est bien avec celui-ci, premier album sur Columbia/CBS, qu’elle se fera remarquer internationalement suivi de sa carrière solo.
Un album qui me hante depuis plus de 50 ans et je ne pense pas être le seul. Si je devais faire la liste des dix plus grandes chanteuses de l’histoire de la musique, Janis Joplin y figurerait sans aucun doute. 50 ans après elle est toujours là et bien là.

Combination Of The Two

I Need A Man To Love

Summertime

Piece Of My Heart

Turtle Blues

Oh Sweet Mary

Ball And Chain

Maybe – Ed Sullivan Show, 1969

Ball And Chain – Monterey, 1967

Summertime – Live 1969

See See Rider – Titre des débuts en live

Durant les sixties, la discographie française se distingua par le nombre impressionnant de publications qui furent faites sous la forme de EP, c’est à dire quatre titres, deux par face. Le principe de base était un peu mercantile, on vendait deux fois plus de marchandise sur la réputation d’un titre principal ou d’un succès, le 45 tours simple avec deux titres était réservé à la promotion et aux jukeboxes. L’avantage principal de ces EP’s demeurait dans le fait que ces éditions étaient présentées dans une pochette avec le plus souvent une photo de l’artiste et un emballage cartonné et plastifié plus résistant à l’épreuve du temps. L’Angleterre et les USA eurent beaucoup moins recours à ce genre de publications. Le plus souvent, la règle était le 45 tours simple emballé dans une simple pochette à trous permettant de voir l’étiquette du disque. Aujourd’hui ces fameuses disques EP’s français, surtout ceux concernant des artistes étrangers, sont recherchés par les collectionneurs du monde entier car ils sont uniques dans leur genre et peuvent parfois atteindre des sommes folles s’ils sont très rares. Au fil des semaines, je vous en présenterai quelques uns parmi ceux qui attirent justement les collectionneurs. Ils seront présentés avec la pochette, éventuellement avec un scan de ma collection personnelle si je ne trouve rien de satisfaisant, les titres qu’ils contiennent, et le plus haut prix atteint par une enchère sur Ebay.

Timmy Shaw est surtout connu pour son titre fétiche dont il est le compositeur, « Gonna Send You Back To Georgia » que les Animals reprirent au début de leur carrière sur leur premier single Columbia. Ils modifièrent ironiquement un peu le titre, Walker à la place de Georgia, car c’est l’endroit où est né Eric Burdon. Shaw ne rencontra personnellement qu’un succès d’estime aux USA avec ce titre qui monta modestement dans les charts, mais la reprise des Animals lui assura une certaine petite immortalité, Vogue publia un unique EP en France qui contient ce titre, mais ce n’est sans doute pas la reprise qui décida de cette publication. Le label qui le publia aux USA est Wand, dont justement Vogue éditait sous licence les disques d’un groupe appartenant au label et bien plus connu, les Kingsmen. Ils pensèrent avec raison que ce titre très R&B pouvait devenir un succès. Ce ne fut pas le cas, ce qui en fait une pièces assez rare. Hector en profita pour adapter le hit en français « La Femme De Ma Vie ». Le reste de sa carrière se passa dans un relatif anonymat et il mourut prématurément en 1984,

Timmy Shaw – Vogue EPL 8243, publié en 1964, meilleure enchère sur Ebay 250 euros.

Gonna Send You Back To Georgia

I’m A Lonely Guy

If I Catch You

There Goes My Baby

CLIP TV

La reprise des Animals

Envies de découvrir autre chose ?

La musique n’a pas de frontières. S’il y a bien un point où je suis très éclectique, c’est assurément la musique. Entre un disque de hard rock et un opéra, pour moi c’est de la musique. C’est la différence qu’il y a entre un plat de haricots et un entrecôte bordelaise, les deux pris dans leur contexte propre peuvent s’avérer délicieux. Je fouille, j’écoute, je trouve, et puis quelquefois je tombe sous le charme. C’est pour moi une quête permanente.
Je vous invite à partager ces découvertes au hasard. Des artistes qui ne font pas forcément la une des médias, mais qui ne sont pas dépourvus d’un certain magnétisme ou plus simplement nous présentent une belle vision musicale.

Bien que j’aime les guitares électriques qui crachent le feu, il m’arrive à l’opposé d’avoir envie de calme, l’esprit qui vagabonde en regardant les nuages dans le ciel. Un instrument que j’associe volontiers à ces voyages purement intérieurs, c’est la harpe celtique. Sa sonorité cristalline me font un peu penser à des gouttes de pluie qui tombent sur une mare. De-là à voir une mère cane et ses petits fendre l’onde sans bruit, il n’y a qu’un pas que je franchis volontiers. Certains fument des pétards pour méditer, moi j’écoute de la harpe celtique, et je crois que le résultat est le même.
Voici trois pièces avec de la harpe celtique

An Triskell – Koaz Hent

Nadia Birkenstock – A Trip To The Islands

Eihwaz – Primavera