En passant

Bas nylons et un peu de pub

Demandez…

Vers 1840, comment un journal pouvait-il couvrir ses frais d’impression et faire vivre ses journalistes?
Par les ventes, mais aussi par la publicité. On a presque un peu de la peine à imaginer qu’elle existait déjà, et pourtant c’est le cas depuis pratiquement deux siècles, principalement sous formes de cartes de visite et d’affichage. Pour se situer dans le temps, en 1840 nous sommes sous Louis-Philippe, c’est l’année de naissance d’Emile Zola, et pour citer un personnage de fiction que tout le monde connaît, Jean Valjean est décédé mais ce n’est pas si vieux que cela.
En 1840, la publicité via les journaux en est presque à l’ère du berceau, mais elle commence à se répandre petit à petit et attire de plus en plus d’annonceurs, c’est une ère nouvelle qui commence pour elle. En fouillant les archives, j’ai retrouvé un journal hebdomadaire de cette époque, le Journal des ridicules. C’est en fait une sorte de journal satirique, mais comme il peut se concevoir il y a 180 ans. On n’y brocarde pas les hommes politiques ou les célébrités, mais plutôt l’air du temps. II y a des observateurs qui trouvent que la vie d’alors ne manque pas (déjà) d’un certain ridicule, d’où son titre. Je ne me suis intéressé qu’aux publicités. Elles s’étalent pratiquement sur une page entière en fin de journal. En les regardant, on a une idée de ce qui peut être offert moyennant quelques sous au citoyen lambda, en n’oubliant pas les gogos. Certaines de ces publicités ne manquent pas de drôlerie. On peut remarquer au passage sur l’une d’elles l’anglissime « fashionable », sûrement un snobisme de l’époque, une manière de souligner l’Entente cordiale, chère aux diplomates. VoIci ces pubs puisées dans plusieurs numéros. Vous pouvez aussi vous amuser à un petit jeu. Comme les publicités se réfèrent à des adresses parisiennes, vous pouvez aller voir sur Street View et voir les endroits tels qu’ils paraissent aujourd’hui. Un voyage de 180 ans dans le temps.