Ce fut un de mes premiers albums et aussi un de mes premiers concerts, j’avais 15 ans. C’est dire que les flonflons de la variété française étaient déjà derrière moi. C’était une évidence, une suite assez logique après avoir découvert les Yardbirds, ils étaient dans la même lignée. C’est en fait leur second album, il va gentiment vers ce que les Pretty Things allaient devenir, un groupe très innovateur dans la lignée de Pink Floyd. Ici les traces du blues sont encore audibles, ainsi qu’une certaine sauvagerie musicale soulignée par les rugissements de Phil May le chanteur. Je les comparais assez volontiers aux Them, que je trouvais aussi très remuants et qui avaient aussi un chanteur qui sortait du lot. Rappelons que le guitariste soliste Dick Taylor fut évincé des Rolling Stones avant la gloire, il est pourtant aussi compétent que Brian Jones. Et que dire de Viv Prince le batteur, considéré à l’époque comme le batteur le plus déjanté de la scène anglaise ?
L’album ne contient pratiquement que des originaux. Une des reprises *You’ll Never Do It Baby » vient des Cops’N’ Robbers, autre groupe de la scène londonienne. Mais c’est définitivement la reprise des Pretty Things, très différente, qui alla dans l’histoire, peu de gens en connaissent la provenance.
Je les ai revus 45 ans après mon premier concert., il y avait toujours Phil May et Dick Taylor et ça tenait toujours bien la route. Cela tombait bien, j’avais des salutations pour eux d’un autre musicien. J’ai pu blaguer un moment et ils m’on fait de belles dédicaces et selfies. Phil May ne se souvenait pas du tout de la ville et du concert, encore moins de moi. Malheureusement il est décédé accidentellement en 2020 alors qu’il faisait du vélo. comme pour le reste cela fait partie de mes bons souvenirs.
You Don’t Believe Me
Buzz The Jerk
Get The Picture?
Can’t Stand The Pain
Rainin’ In My Heart
We’ll Play House
You’ll Never Do It Baby
I Had A Dream
I Want Your Love
London Town
Cry To Me
Gonna Find Me A Substitute
Documents
Honey I Need
C’est ce titre, sur le premier single que j’ai possédé qui décida de la suite, c’était vers Noël 1965. Ce clip et le suivant sont des montages sur des images d’un concert en Hollande. La qualité du son n’étant pas top, la version studio des titres a été collée sur la bande live, mais elle correspond bien au titre joué.
Don’t Bring Me Down
Un concert acoustique avec Phil May et Dick Taylor au début 2020, sans doute la dernière fois où il ont joué ensemble.
Durant les sixties, la discographie française se distingua par le nombre impressionnant de publications qui furent faites sous la forme de EP, c’est à dire quatre titres, deux par face. Le principe de base était un peu mercantile, on vendait deux fois plus de marchandise sur la réputation d’un titre principal ou d’un succès, le 45 tours simple avec deux titres était réservé à la promotion et aux jukeboxes. L’avantage principal de ces EP’s demeurait dans le fait que ces éditions étaient présentées dans une pochette avec le plus souvent une photo de l’artiste et un emballage cartonné et plastifié plus résistant à l’épreuve du temps. L’Angleterre et les USA eurent beaucoup moins recours à ce genre de publications. Le plus souvent, la règle était le 45 tours simple emballé dans une simple pochette à trous permettant de voir l’étiquette du disque. Aujourd’hui ces fameuses disques EP’s français, surtout ceux concernant des artistes étrangers, sont recherchés par les collectionneurs du monde entier car ils sont uniques dans leur genre et peuvent parfois atteindre des sommes folles s’ils sont très rares. Au fil des semaines, je vous en présenterai quelques uns parmi ceux qui attirent justement les collectionneurs. Ils seront présentés avec la pochette, éventuellement avec un scan de ma collection personnelle si je ne trouve rien de satisfaisant, les titres qu’ils contiennent, et le plus haut prix atteint par une enchère sur Ebay.
Voici un collector haut de gamme qui ne tient que par la présence d’une future star. Les connaisseurs savent que le monsieur à gauche sur la photo n’est autre que Rod Stewart à la recherche du succès. La photo est d’ailleurs trompeuse, car en réalité six musiciens ont participé à l’enregistrement dont Peter Green et Mick Fleetwood futurs Fleetwood Mac, Peter Bardens un ex Them et futur Camel, La voix féminine est celle de Beryl Marsden, une chanteuse de Liverpool qui n’a jamais vraiment atteint les sommets bien qu’elle enregistre depuis 1963, pas plus qu’elle connaîtra le succès avec ce groupe. Il existe des copies pirates de cette publication qui se vendent quelques dizaines d’euros. C’est bien entendu un appel aux fans de Rod Stewart, bien que sa présence sur ce disque ne soit pas vocalement prépondérante, il faut presque savoir qu’il est présent.
The Shotgun Express – Columbia ESRF 1864, publié en 1967, meilleure enchère sur Ebay 1276 euros.
I Could Feel The Whole World Turn Round
Curtains
Funny ‘Cos Neither Could I
Indian Thing
A propos de Rod Stewart
Son premier disque en 1964, une reprise de « Good Morning Little Schoolgirl » de Sonny Boy Williamson.
Un document live de 1964, il chante « Bright Lights Big City » de Jimmy Reed
Envies de découvrir autre chose ?
La musique n’a pas de frontières. S’il y a bien un point où je suis très éclectique, c’est assurément la musique. Entre un disque de hard rock et un opéra, pour moi c’est de la musique. C’est la différence qu’il y a entre un plat de haricots et un entrecôte bordelaise, les deux pris dans leur contexte propre peuvent s’avérer délicieux. Je fouille, j’écoute, je trouve, et puis quelquefois je tombe sous le charme. C’est pour moi une quête permanente.
Je vous invite à partager ces découvertes au hasard. Des artistes qui ne font pas forcément la une des médias, mais qui ne sont pas dépourvus d’un certain magnétisme ou plus simplement nous présentent une belle vision musicale.
Le Japon est un pays qui a toujours été très branché sur la musique occidentale. Nombres d’artistes qui n’ont pas particulièrement les yeux bridés sont devenus de véritables gloires nationales en ne sachant pas un seul mot de japonais. La France y participe aussi, déjà à l’époque yéyé, des chanteuses comme Sylvie Vartan vendent des tonnes de disques, parfois même en enregistrant dans la langue. Adamo raconte une anecdote à propos de « Tombe La Neige » qu’il avait enregistré en japonais. Alors qu’il voyageait en avion en direction du Japon, passager d’une compagnie japonaise, il entendit sa chanson diffusée en musique de fond. Il demanda à une hôtesse de l’air quelle était cette chanson. Elle lui répondit que c’était une chanson du folklore japonais. Il a bien du rigoler.
Les Japonais ne se contentent pas d’écouter, ils ont leur propre production axée sur une vision occidentale. Ces artistes sont pratiquement inconnus chez nous mais ils existent, reprenant tous les styles et toutes les époques. Nous allons nous intéresser à des extraits d’un album de pop « Milk Time », qui date de 1970. Il a été enregistré par Hiro Yanagida, joueur de clavier, qui fonctionne un peu comme chef d’orchestre. Vous verrez que cela n’a rien à envier à la musique de nos stars pop. On y retrouve parfois quelques plans d’inspiration locale, mais si on vous présenterait cette musique comme un enregistrement récent de nostalgiques de la pop, vous n’y verriez que du feu et ne soupçonneriez jamais que c’est du « Made in Japan ».
Running Shirts Long
Love T
Me and Milk Tea and Others