







Après un long séjour dans les garages australiens, revenons à la patrie mère du mouvement apparu au cours des sixties, les USA Rappelons l’essence du mouvement pour les profanes. Chaque état américain a de multiples petites localités ou villes. Elles vivent dans une certaine autarcie, accentuée par de grandes distances entre elles. Le commerce local offrait quelquefois la possibilité d’enregistrer quelques titres aux artistes du coin, souvent très amateurs qui avaient l’envie de graver sur la cire quelques chansons. Ces studios étaient souvent sans prétention au niveau de la qualité des services offerts, un garage pouvait tenir lieu de studio d’enregistrement, le nom est resté pour qualifier ce type de son. Selon la prétention et le potentiel des artistes, certains de ces enregistrement sont pratiquement devenus légendaires, collectés sur les milliers de disques qui existent dans le genre.
La mise en valeur de ces pépites commença à la fin des seventies à travers des centaines de publications qui émergèrent ici et là, permettant de mettre la main sur des trucs souvent inaccessibles et n’existant parfois qu’à quelques exemplaires ayant survécu. J’en ai déjà exploré avec vous des dizaines et j’en possède des centaines, cette fois-ci nous allons nous attarder sur celle intitulée « A Journey To Tyme ». Elle est consacrée à des groupes locaux américains, sauf Ugly Ducklings qui viennent du Canada. Tous ces enregistrements datent de la seconde moitié des sixties et sont purement du style garage avec quelques réminiscences psychédéliques. Mais parmi ces obscurités d’alors, on trouve aussi des artistes qui ont depuis creusé de profonds sillons. En effet, Moving Sidewalk et American Blues, sont deux moutures quasiment préhistoriques de ZZ Top.
MA SELECTION DE CET ALBUM
The Painted Faces – Anxious Color
Florida 1967
Unrelated Segments – Story Of My Life
The Beckett Quintet – No Correspondence 1965
The Enfields – She Already Has Somebody
The Moving Sidewalks – Need Me
The Ugly Ducklings – That’s Just A Thought I Had In My Mind
Chayns – Run and Hide
American Blues – If I Were A Carpenter
Unrelated Segments – It’s Unfair
Beckett Quintet – (It’s All Over Now) Baby Blue
The Enfields – I’m for things you do
Moving Sidewalks – Every Night A New Surprise
Painted Faces – Things We See
The Ugly Ducklings – Just In Case You Wonder
The Chayns – Why Do You Hurt Me
The American Blues – All I Saw Was You
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
Karel Kryl
Tchécoslovaquie 1969 – Panton records – 010201. Meilleure enchère sur Ebay 2375 euros
Karel Kryl (1944- 1993), chanteur inconnu chez nous natif de Tchécoslovaquie, il enregistra dans son pays un album dans sa langue maternelle en 1969. C’est un style folk d’inspiration Bob Dylan des débuts. Le pays alors sous régime communiste bannit le disque. Il réussit à s’exiler en Allemagne de l’Ouest et poursuivit sa carrière là bas. Il est connu comme une icône du protest song anti-soviétique. Son premier disque souvent réédité un peu partout est une belle vacherie à se procurer en édition originale tchèque.
Salome
Bratříčku Zavírej Vrátka
Král a klaun
Toujours la même chanson
Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.
Del Shannon – Runaway (1960)
Dave – Vanina (1974)
Rocky Volcano – Mon Amour Disparu (1961)
Bonjour,
Un retour à la génèse du mouvement « garage » …..logique , mais on en apprend toujours grâce à vous !
« Vanina » et Dave …..il a fait un tabac avec ça , il peut remercier « Del Shannon » !
Quant aux disques de collection, il est vrai que l’on peut en voir de toutes les couleurs !
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
Merci. Avec ce thème j’essaye de faire comprendre au gens qu’il y a autre chose que ce qui passe au top 50, des chansons qui pour la plupart sont nées sans aucune contrainte, librement mises en boîte par des gens qui aimaient juste faire de la musique sans visée commerciale. C’est bio pour reprendre une expression à la mode.
Ah Dave ça tournait dans les jukeboxes en 1974. Cette chanson me rappellera toujours une copine, pas la mienne, qui adorait cette chanson et les motos. Malheureusement, elle s’est tuée dans un accident quelques mois plus tard en moto justement. Ironiquement la face B a pour titre titre « Mille Et Une Vies ». Mais on peut préférer l’original de Del Shannon, que j’ai connu bien avant la version de Dave.
Les collectors sont une de mes curiosités de toujours.. je suis toujours à l’affût de trucs dans les puces et autres brocantes. Karel Kryl, j’ai découvert cela récemment via une réédition qui se trouvait dans un lot avec des artistes venant des pays de l’est. Sûrement un lot ayant appartenu à un émigré. Dommage qu’il n’y avait pas l’original.
Bonne semaine