En passant

Inventaire musical à la Prévert (83)

Cliff Richard And The Drifters – Cliff Columbia – 33SX 1147, publié en 1959

Cliff Richard ne fut pas le premier rocker anglais, la palme revient à Tommy Steele. Alors que l’étoile de ce dernier pâlit assez vite, celle de Cliff Richard devint de plus en plus brillante. Il est aussi à l’origine de ce que l’on peut considérer comme l’un des rares titres de rock typiquement anglais « Move It ». En 1959, le label Columbia envisagea de publier son premier album, sous une forme assez originale. Pour cela, on invita quelques centaines de fans dans un studio pouvant tous les contenir. C’est donc un enregistrement live, mais sans passer par une salle de concert. Pour l’ambiance, supposons que quelques bières généreusement distribuées suffirent pour la faire monter. Il y a aussi eu certainement quelques ajours de cris juvéniles, soyons honnêtes. Le groupe d’accompagnement, les Drifters, c’est bien entendu les Shadows avant qu’ils soient obligés de changer de patronyme pour homonymie avec un groupe américain qui commençait à cartonner de l’autre côté de l’Atlantique. Ils interviennent dans l’album pour trois titres en solo dont deux instrumentaux qui deviendront célèbres sous leur futur nom de scène. A l’exception de son titre classique, Cliff Richard n’interprète que du rock and roll et des reprises américaines. C’est un album qui chauffe bien et aussi l’un des rares témoignages du rock and roll anglais de la fin des fifties. J’ai repris les titres de l’album dans l’ordre chronologique de l’album.

Apron Strings

My Babe

Down The Line

I Got A Feeling

The Drifters – Jet Black

Baby I Don’t Care

Donna

Move It

Ready Teddy

Too Much

Don’t Bug Me Baby

The Drifters – Driftin’

That’ll Be The Day

The Drifters – Be Bop A Lula

Danny

Whole Lotta Shakin’ Goin’ On

Documents

Apache, avec un guitariste surprise

Un joli dociment, Cliff Richard et les Shadows en Hollande en 1965, c’est moins rock mais le spectacle est aussi dans la salle.

Collectors made in France

Un de ces nombreux groupes instrumentaux français qui se lancèrent sur les traces des Shadows. Celui-ci fut plutôt bon dans son genre. En général, le style rock instrumental est un peu le parent pauvre au niveau des sommes atteintes dans les enchères, excepté pour des pièces très rares et bénéficiant d’une aura particulière. Heureusement pour les collectionneurs, car il sont malgré tout assez nombreux, à commencer par moi. Dans le cas des Sunlights, les quatre publications faites par Decca sont assez courantes pour les trois premières, la quatrième est beaucoup plus rare. Evidemment à partir de 1966 et leur version du Déserteur, il en va tout autrement, mais on sombre vite dans une variété pas toujours de très bon goût, malgré les évidentes qualités qu’ils montrent dans la période instrumentale.

The Sunlights – Decca – 451.191, publié en 1963, meilleure enchère sur Ebay 39 euros.

Day Train

Saturday Night (Le Lac des cygnes)

Caravan

Just For Jerry

Document

En 1963, ils servent d’accompagnateurs pour Gene Vincent. Ici à Bruxelles en 1963, un moment d’anthologie.

Envies de découvrir autre chose ?

La musique n’a pas de frontières. S’il y a bien un point où je suis très éclectique, c’est assurément la musique. Entre un disque de hard rock et un opéra, pour moi c’est de la musique. C’est la différence qu’il y a entre un plat de haricots et un entrecôte bordelaise, les deux pris dans leur contexte propre peuvent s’avérer délicieux. Je fouille, j’écoute, je trouve, et puis quelquefois je tombe sous le charme. C’est pour moi une quête permanente.
Je vous invite à partager ces découvertes au hasard. Des artistes qui ne font pas forcément la une des médias, mais qui ne sont pas dépourvus d’un certain magnétisme ou plus simplement nous présentent une belle vision musicale.

Maggie MacInnes est la fille de Flora MacNeil, une chanteuse écossaise qui a bâti sa réputation en chantant principalement a capella des chansons en langue gaélique. Sa fille a repris la tradition vocale gaélique de sa mère, mais y ajoute une touche instrumentale en s’accompagnant à la harpe et aussi avec l’aide d’autres instruments. Un pote à moi qui a voyagé en Ecosse en est revenu plus qu’enchanté. Il me disait que là-bas, il y a des couleurs qui n’existent pas ailleurs. Sans doute il est un peu poète, mais c’est aussi l’impression que j’ai en regardant des photos. Le gaélique est une langue assez rugueuse, mais c’est cette différence qui me la rend attrayante pour moi quidam latin. Je m’imagine assez bien écoutant cette musique au bord d’un loch en sirotant une bière locale, et puis quand on aime leur musique on peut pas détester les gens Bien, je vais aller m’acheter un kilt et je pars

Maggie MacInnes

Cairistiona

Dh’eirich Mi Gu Moch Di-Luain

Ta Katie Ta Quitte

Laoidh Mhoire Mhaigdeann

En passant

Bas nylons et vinyles en fusion (5)

En 1983. le label américain Rhino spécialisé dans la réédition tente une mission impossible, celle de sortir une compilation avec les pires titres jamais enregistrés. Le choix se porte sur des chansons s’étalant sur une petite vingtaine d’années 20 précédant la compilation. Pour éviter tout accident, les copies originales sont fournies avec un cornet vomitif destiné aux musiciens qui ont l’estomac sensible. Le contenu oscille entre des reprises plus ou moins académiques de titres connus ou des originaux assez débridés. Sur ce volume, il n’y a vraiment qu’un seul nom connu, celui des Turtles. Il s’agit certainement d’un moment d’euphorie capté dans un studio lors d’une déconnade. Mais il faut constater que 40 ans plus tard, des titres qui pouvaient alors prêter à sourire, sont plutôt précurseurs de ce que l’on peut entendre aujourd’hui. L’exemple le plus flagrant sont les Novas qui en 1965 pondirent « The Crusher », c’est les Cramps avec quelques années d’avance, ils ont d’ailleurs repris le titre. Johnny Meeskite et son « Ugly » est aussi assez incroyable, on vous dirait qu’il a été enregistré aujourd’hui, vous n’y trouveriez rien à dire et trouveriez même que c’est bien dans l’air du temps. Deux ans plus tard, Rhino remettra une compresse avec un volume 2. Je connais ce disque depuis sa sortie, je n’ai jamais utilisé le cornet et je dirais même que j’ai mes petites préférences, mais je ne vous dirai pas lesquelles. Je vous laisse vous faire votre propre opinion à vos risques et périls.

The Novas – The Crusher

Edith Massey – Big Girls Don’ t Cry

Jimmy Cross – I Want My Baby Back

Heathen Dan – I Like

Temple City Kazoo Orchestra – Kazooed on Classics

Legendary Stardust Cowboy – Paralyzed

The Seven Stooges – I Wanna Be Your Dog

Barnes & Barnes – Boogie Woogie Amputee

Ogden Edsel – Kinko The Clown

The Turtles – Umbassa the Dragon

Johnny Meeskite – Ugly

The Breakers – Surfin’ Tragedy

Wild Man Fischer – Young At Heart

La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.

The Rolling Stones – US single

Les Rolling Stones ont produit tout à fait par hasard de très jolies pièces de collection, sans en être vraiment les initiateurs C’est un peu le même cas que la célèbre « Butcher Cover » des Beatles. Quand le single des Stones « Street Fighting Man » sortit, les USA ne manquèrent pas de l’éditer puisqu’il s’agissait du nouveau tube du groupe. London records qui distribuait pour le marché national décida de le publier avec une photo en rapport avec le titre principal. Pour cela, elle choisit deux photos où l’on voit des policiers malmener un citoyen. Il faut rappeler aux plus jeunes que 1968 est une année assez chaude, le jeunesse conteste un peu partout dans le monde. et Les chansons sont souvent en rapport avec ces mouvements. Bien entendu, le single des Stones suscita quelques controverses, des stations de radio US bannirent le disque. Mais la pochette dérangea encore plus l’Amérique bien pensante, elle fut rapidement interdite. Mais bien entendu, quelques exemplaires réussirent à s’évader des bacs des disquaires pour le plus grand bien des collectionneurs qui la connaissent et qui veulent y mettre le prix pour orner leur salon. En plus, le version du titre principal est un peu différente de celle de l’album dont elle est extraite. Comme dira Mick Jagger, faisant allusion au boycott de certaines stations de ce disque : « La dernière fois qu’ils ont interdit un disque, on en a vendu un million de copies. »

US 1968 – TheRolling Stones – London 45-909. Meilleure enchère sur Ebay 16186 euros

Street Fighting Man

No Expectations

Bonus

Un version en live de 1969

Toujours la même chanson

Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.

Trio Durango – Quiza, Quiza (1947), version originale

Soeurs Etienne – Qui Sait Qui Sait (1950)

Cliff Richard – Perhaps Perhaps (1964)

En passant

Dimanche en quelques de printemps (2)

CHANSONS
MONUMENTS

Chansons qui ont un brin d’éternité

Big Mama Thornton – Hound Dog

1952

Le reprise d’Elvis Presley (1956)

Rétroviseur

Il y a pile 55 ans ces chansons se pavanaient aux premières places du hit parade anglais ou américain. Certaines sont encore très connues, d’autres moins, et même un peu oubliées

The Beatles – Penny Lane

The Turtles – Happy Together

The Mamas & The Papas – Dedicated To The One I Love

The Four Tops – Bernadette

The Young Rascals – I’ve Been Lonely Too Long

De l’autre côté

Au temps des 45 tours, les disques avaient deux faces, alors on retournait le disque et parfois, il y avait une bonne surprise. Des chansons aussi bien roulées, voire supérieures à la face principale. Dans certains cas, elle reflètent le vrai visage de l’artiste. En voici une sélection.

The Beatles – Strawberry Fields Forever

The Mamas & The Papas Even If I Could

Michel Page – Tout Au Long De Ma Rue

The Kingston Trio – The Colorado Trail

The Royal Guardsmen – Bears

Des trucs originaux

Des chansons que l’on connait éventuellement en version française, elles furent toutes diffusées sur les radios à une époque où à une autre, fréquemment ou plus rarement. Ce sont des reprises de chansons anglophones ou autres et plus ou moins obscures, dont certaines personnes ne connaissent même pas l’existence. Voici les versions originales qui vous rappelleront peut-être quelque chose. C’est une sorte de jeu, cherchez le titre de la version française. Dans certains cas c’est facile, dans d’autres plus difficile, mais c’est possible puisque je le fais mais à l’envers. Bravo si vous faites un 5/5. Je vous donne les solutions tout en bas de la page. Mais on peut aussi simplement les écouter.

1) The Boys Blue ~ You Got What I Want

2) Drafi Deutscher – Marmor, Stein Und Eisen Bricht 

3) Kinks – A Well Respected Man

4) Brownie McGhee – Sporting Life Bles

5) The Chucks – Anytime Is The Right Time

Repêchages en vrac

Quelques sélections sans ordre, ni époque, ni style précis

Arthur Brown – Nightmare

The Surfrajettes – Satan’s Holiday

Philippe Swan – Dans Ma Rue

Michèle Arnaud – Concarneau

Memphis Minnie – Hoodoo Lady Blues

Deux musiques pour rêver

Graham Gouldman – Behind The Door


Crosby, Stills, Nash & Young – 4+20


Solutions – 1) Larry Greco / Comme Au Poker // 2) Michèle Torr / Dom Dom // 3) Petula Clark / Un Jeune Homme Bien // 4) Ronnie Bird / Ma Vie S’enfuit // 5) Cathie Arel / Allongés Sur La Plage.