Les Cramps, groupe emblématique apparu au tournant des années 80, est une sorte de machine à remonter le temps, tout en lorgnant vers le futur. Ils puisent leur inspiration dans le rockabilly, le psychédélique, le garage, avec une prédilection pour ce qui est déjanté, décadent, et un peu trash. Pour ceux qui avaient 15 ans 1980 et qui kiffaient le groupe, ce fut pour eux l’occasion d’aller voir avant ce qui se passait quand papa écoutait de la musique. Bien sûr le punk est passé par là, et les vieilleries prennent un nouvel air qui les projette vers le futur. Nombre de leurs reprises s’identifient maintenant via leur interprétation. Mais ils ne font pas que des reprises, il y a aussi des originaux qui parsèment leurs albums.
A partir de 1986, une série de compilations « Born Bad » revisitent presque tout ce que les Cramps on fourré dans leur discographie au fil du temps, mais aussi dans des reprises qu’ils jouent sur scène, et bien entendu des titres qui 10 ou 20 ans avant sonnaient déjà comme du Cramps. Ces compilations, d’abord éditées sur disques pirates, sont un régal absolu pour ceux qui en ont marre de Radio Nostalgie version fast-food. Elles contiennent des obscurités, mais aussi des noms et des titres très connus, mais n’est pas une inspiration pour les Cramps qui veut, il y a un petit côté d’inspirateur agréé.
Commentaires sur ce volume 8 – Dernier volume de la série avec toujours du rockabilly et l’apparition de quelques bluesmen comme Slim Harpo. Elvis Presley apparaît aussi avec un titre. Ce n’est pas trop étonnant quand on sait que les Cramps ont enregistré un album intitulé » A Date With Elvis ». Il faut surtout aller chercher du côté de la période Sun de Presley pour l’inspiration, c’est à dire un canalisateur du rock and roll. Bo Diddley figure aussi sur la compilation, chez lui c’est évident que certains de ses rythmes assez basiques ont pu souffler dans le répertoire des Cramps. Et puis, ce bon Captain Beefheart qui peut aussi s’infiltrer dans les titres les plus aventureux du groupe quand ils frisent une certaine et plaisante décadence.
Sheriff & The Ravels – Shombolar
Bo Diddley – Dancing Girl
Walter Brown & His Band – Jelly Roll Rock
Keith Courvale – Trapped Love
Hayden Thompson – Blues Blues Blues
Lightnin’ Slim – It’s Mighty Crazy
Roy Brown – Butcher Pete Part 2
Danny Dell – Froggy
The Fender Four – Margaya
Elvis Presley – Do The Clam
Slim Harpo – Strange Love
Randy Alvey & The Green Fuz – Green Fuz
Captain Beefheart – Hard Workin’ Man
Gene Summers – Red Headed Woman
Don & The Galaxies – Sundown
The Revels – Intoxica
Documents
The Cramps – Tear It Up live 1980
Voici justement une illustration du rockabilly à la Cramps, c’est un reprise de Johnny Burnette
Les Cramps revisitent Roy Orbison avec Domino
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
Pascal Zuger maxi 45 tours
Ce disque illustre parfaitement la destinée que peut avoir un disque et qui se retrouve soudain prisé des collectionneurs pour une raison ou pour un autre. Une des recettes qui marche assez bien pour devenir un collector, c’est d’avoir dans sa discographie un disque qui plait à postériori et qui ne s’est pas vendu en quantités industrielles. Pascal Zuger est un citoyen suisse, mais cela ne change rien au résultat final. Au milieu des années 80, il se sent pousser quelques ailes et enregistre deux disques qui sont dans un premier temps des autoproductions qu’il fait publier en France. Il bénéficie d’un soutien de la télévision nationale qui diffuse quelques clips qui le font remarquer. Le second disque est publié en 45 tours simple et surtout en maxi, agrémenté d’un titre figurant sur le premier 45 tours. Il est repéré par Polydor France qui le reprend dans ses deux formes pour le publier sur le label, ce qui lui assure une plus grande visibilité et gageons qu’il fit une petite carrière dans les discothèques. C’est cette édition maxi qui est recherchée par les amateurs, avec une préférence pour le pressage privé. Il est évident que pour un fan de disco, il peut présenter un charme certain, C’est du travail bien fait et le titre « Unisex » est assez porteur dans les années 80, époque plutôt androgyne vestimentairement parlant. Il enregistra quelques autres disques qui sont des collectors moins prisés, mais collectors quand même.
France 1985 – Pascal Zuger – Pascal Zuger – PZ 040352. Meilleure enchère sur Ebay 241 euros
Unisex
Bar De Nuit
Mystérieusement
Toujours la même chanson
Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française ou autre, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.
Ritchie Valens – Donna (1958)
Moustique – Donna (1964)
The Misfits – Donna (2003)