En passant

Bas nylons et vinyles en fusion en (10)

Les Cramps, groupe emblématique apparu au tournant des années 80, est une sorte de machine à remonter le temps, tout en lorgnant vers le futur. Ils puisent leur inspiration dans le rockabilly, le psychédélique, le garage, avec une prédilection pour ce qui est déjanté, décadent, et un peu trash. Pour ceux qui avaient 15 ans 1980 et qui kiffaient le groupe, ce fut pour eux l’occasion d’aller voir avant ce qui se passait quand papa écoutait de la musique. Bien sûr le punk est passé par là, et les vieilleries prennent un nouvel air qui les projette vers le futur. Nombre de leurs reprises s’identifient maintenant via leur interprétation. Mais ils ne font pas que des reprises, il y a aussi des originaux qui parsèment leurs albums.
A partir de 1986, une série de compilations « Born Bad » revisitent presque tout ce que les Cramps on fourré dans leur discographie au fil du temps, mais aussi dans des reprises qu’ils jouent sur scène, et bien entendu des titres qui 10 ou 20 ans avant sonnaient déjà comme du Cramps. Ces compilations, d’abord éditées sur disques pirates, sont un régal absolu pour ceux qui en ont marre de Radio Nostalgie version fast-food. Elles contiennent des obscurités, mais aussi des noms et des titres très connus, mais n’est pas une inspiration pour les Cramps qui veut, il y a un petit côté d’inspirateur agréé.
Commentaires sur ce volume 4 – Toujours du rockabilly, mais avec cette petite touche qui inspira les Cramps et le psychobilly des années 80. On pourrait comparer ce rock and roll au garage punk, très souvent des artistes publiés sur des petits labels sans prétention et avec une grande liberté de création. Mais on trouve aussi des noms connus comme celui de Duane Eddy guitar hero des fifties, ici dans un titre vocal assez sinistre. Mes préférences iront au psychédélique présent ici avec les célèbres Standells et Red Crayola. Ces derniers sont bien connus des fans du label International Artists (13th Floor Elevators et le reste), responsables de deux albums très décadents prisés par ceux qui aiment les trucs compliqués. On trouve aussi un titre légendaire, la version originale de « Louie Louie » par Richard Berry datant de 1957. Dire qu’il vendit les droits pour quelques dizaines de dollars, alors que les ventes des diverses reprisent se soldent par millions. Egalement en version originale par Shorty Long « Devil With The Blue Dress » qui sera un hit pour Mitch Ryder un peu plus tard. A écouter également le sonore et irrévérencieux « It’s A Gas ».

Buddy Rock – Heartbreak Hotel

The Shades – Strolling After Dark

Spark Plugs – Chicken

Nat Couty & The Braves – Woodpecker Rock

Ward Darby & The Raves – Safari

Shorty Long – Devil With The Blue Dress

Red Crayola – Hurricane Fighter Plane

The Standells – Barracuda

Richard Berry and the Pharaohs – Louie Louie

The Tune Rockers – Green Mosquito

Duane Eddy – Girl On Death Row

The Rumblers – Boss

Bill Allen And The Back Beats – Please Give Me Something

Alfred E. Neuman – It’s A Gas

Documents

Duane Eddy

Il a eu 84 ans le 26 avril, mais il toujours actif.

La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.

Japan 45 tours – Dalida

Les artistes francophones populaires n’ont en général que peu de pièces de collection dans leur discographie nationale, à quelques exception près. Il y en a qui tentèrent l’aventure en enregistrant pour les marchés étrangers dans des langues étrangères. Plus ces marchés sont éloignés de France, plus il y a des chances qu’ils deviennent des collectors pour les Francophones. Les pressages japonais chantés en japonais sont en général intéressants, encore plus s’ils ne se sont pas vendus en grosses quantités là-bas. Vous avez en effet peu de chances de trouver un disque de X en pressage japonais aux puces de Y. Il faut le plus souvent aller les chercher sur place ou parcourir les enchères. Les vendeurs japonais sont aussi malins que chez nous, ils savent la valeur de la marchandise. Voici un exemple, un petit 45 tours de Dalida en japonais publié au Japon en 1965, qui atteint une somme assez rondelette. Par ailleurs, Dalida a une assez longue liste de pressages étrangers en langues étrangères et ils sont plutôt du genre recherchés.

Japon 1965 – Dalida – Seven Seas/Barclay  – HIT-1219. Meilleure enchère sur Ebay 894 euros

Amore Scusami

O Sole Mio

Toujours la même chanson

Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française ou autre, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.

Jacques Hélian et son orchestre. Vocal : Claude Evelyne , Jean Marco – Sous Le Ciel De Paris, première version enregistrée (1951)

Coleman Hawkins – Under Paris Sky (1956)

Andy Williams – Under Paris Sky (1960)

2 réflexions sur “Bas nylons et vinyles en fusion en (10)

  1. Bonjour M. Boss,
    Cette série  » Born Bad » toujours au top !
    Dalida, hier 3 mai date d’anniversaire de son décès !
    Pour elle, les pressages étrangers sont énormes !
    Bonne semaine
    cooldan

    • Hello Cooldan,
      C’est un hasard de programmation avec Dalida. Je possède plusieurs de ces pressages étrangers, mais c’est vrai que c’est presque infini. Je dois dire que c’est assez facilement revendable.
      Une petite anecdote sur la chanson de Jacques Hélian. Peu de gens savent que la version originale de cette chanson emblématique sur Paris est chantée par une Suissesse, Claude Evelyne. A partir de 1955, elle fut pendant longtemps une présentatrice à la télévision suisse et aussi animatrice de radio.
      Bonne semaine

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