En passant

Bas nylons et vinyles en fusion (15)

Contrairement à ce que certains peuvent croire, la fameuse messe pop enregistrée par les Electric Prunes en 1967, n’est pas le premier album du genre. Dans l’Italie des sixties, le clergé constate l’abandon des lieux saints par les jeunes. Ils préfèrent écouter les Beatles ou les Rolling Stones à l’heure de la messe. L’église a toutefois entamé sa petite révolution initiée pas le concile Vatican II sous la houlette du pape progressiste Jean XXIII. Il pense à juste titre que la poussière s’est accumulée au fil des siècles et qu’il est temps de passer l’aspirateur, il faut vivre avec son temps. Une des réformes les plus visibles sera l’abandon de la messe en latin. Un des aspects auquel il n’avait sans doute pas songé, fut de faire entrer la musique moderne dans l’église. Un compositeur, Marcelle Giombini, s’attela à l’écriture d’une messe destinée aux jeunes. L’essentiel de message est préservé, mais la musique est résolument moderne avec guitares, orgue électrique, et batterie, joués par un groupe italien les Barritas. Le meilleur moyen du diffuser le message fut bien entendu de le publier sur disque. Deux albums du genre virent le jour en 1966, l’un avec les Barritas et l’autre sous forme de compilation avec le même groupe et deux autres formations, Angel and the Brains et les Bumpers. Les titres sont les mêmes mais dans des versions un peu différentes.
Il n’est pas inutile de se rappeler que l’année précédente, les Yardbirds cartonnèrent avec ce qui est le premier truc du genre « Still I’m Sad », une musique tirée du chant grégorien, mais sans aucune prétention religieuse. Cette même année 66, les Belges des Mec Op Singers créèrent un truc semblable qui connut passablement de succès à travers l’Europe « Dies Irae ».
Je vous propose d’écouter l’album des Barritas ainsi que deux titres de Yardbirds et Mec Op Singers qui sont dans la même lignée. On aime ou on n’aime pas, mais ce sont des curiosités et les premiers balbutiements d’un style qui sera exploré plus à fond par les Electric Prunes juste après. Qui sait ce qui leur en donna l’idée, les Yardbirds peut-être ?

I Barritas – La Messa Dei Giovani – Bluebell record BB LP 30. Italie 1966

Introito

Gloria

Graduate

Io Credo

Offertorio

Sanctus

Pater Noster

Danny Dell – Froggy

Communio

Non Uccidere

The Yardbirds

Still I’m Sad

Turn Into Earth

The Mec Op Singers

Dies Irae

Miserere

Documents

En live, la reprise de « Still I’m Sad » par Rainbow

Avant de cartonner Al Stewart reprit « Turn Into Earth » des Yardbirds

La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.

The High Numbers 45 tours

C’est assez rare qu’un 45 tours sans pochette illustrée atteigne des sommes assez coquettes, mais cela existe quand même. Ils sont pour la plupart à ranger dans une catégorie précise, celle des artistes inconnus qui publient un disque qui passe complètement inaperçu et qui par la suite deviennent des monuments. C’est le cas de celui-ci qui nous présente les High Numbers, un nom pour l’instant assez mal choisi. Ce fut un bide total à sa sortie. Mais la suite fut complètement différente lorsqu’ils prirent le nom de Who, un groupe internationalement connu et apprécié. Il est évident que les collectionneurs les plus mordus cherchent cette première rare pièce sans toujours pouvoir mettre la main dessus. Alors si une occasion se présente, on est priés de passer à la caisse, même si musicalement on est assez loin de Tommy.

UK 1964 – The High Numbers – Fontana – TF 480, 267364 TF. Meilleure enchère sur Ebay 2325 euros

Zoot Suit

I’m The Face

Toujours la même chanson

Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française ou autre, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.

Gerry & The Pacemakers – It’s Gonna Be Alright – (1964)

Noël Deschamps – Tout Ira Très Bien (1965)

The Stool Pigeons – It’s Gonna Be Alright (2014)

2 réflexions sur “Bas nylons et vinyles en fusion (15)

  1. Bonjour M. Boss,
    Marcelo Giomboni, je ne connaissais pas, mais c’est très agréable , moderne , hélas cela a pas du pouvoir forcer souvent les portes des églises !
    Zoot Suit et les Who ….je connaissais, j’ai vu l’originale de 1964 vendu sur un site à 2275 Livres !!!
    Bonne semaine
    cooldan

    • Hello Cooldan,
      La messe italienne, j’ai découvert cela à la fin des seventies chez un petit disquaire au bord du lac de Garde. Il avait un lot de disques anciens invendus et j’ai fait une razzia, ce truc figurait dans le tas. Vous pensez bien qu’au lieu de visiter les églises, je visitais les disquaires.
      Les Who, vu la rareté de la chose cela ne m’étonne pas trop. Je suis assez peu amateur de disques sans pochette photo, surtout s’ils sont hors de prix. J’ai quelques vinyles rares dans ce genre, c’est des trucs achetés il y a longtemps, souvent d’occasion dans les liquidations. Ce n’est pas pour rien que les publications françaises en EP sont recherchées, il y a le contact visuel.
      Bonne fin de semaine

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