Publiée en 1972, cette compilation est une sorte de bible qui démontre à merveille toute l’influence des artistes noirs dans la musique moderne à partir des sixties. En partant des Beatles, en passant par les Rolling Stones, jusqu’à Led Zeppelin, l’un ou l’autre de ces titres figurera dans le répertoire et les enregistrements d’artistes blancs. Les artistes ici présents ne sont pas les seuls a avoir servi d’inspirateurs, mais leur lien commun est qu’ils furent tous publiés par le label Chess ou ses sous-marques. Ce label, fondé et dirigé par des Blancs, les frères Chess, est un des plus légendaires de Chicago et aussi de tout ce qui peut approcher le blues électrifié et le rock and roll. Le moindre artiste ayant publié quelque chose chez Chess est assuré de son brin d’éternité. Cette compilation fait la part belle aux plus connus et à quelques titres qui sont dans les oreilles de passablement de monde, souvent via le répertoire blanc. Il y a quand même un artiste blanc dans le tas, Dale Hawkins et son immortel « Susie Q », mais c’est l’exception qui confirme la règle. Annoncé comme volume 1, il n’y a jamais eu de volume 2, mais on peut imaginer qui aurait pu figurer dans le volume suivant.
Pop Origins – Compilation – Chess – LP-1544. USA 1972
Chuck Berry – Rock And Roll Music
Bo Diddley – Mona
Lowell Fulson – Tollin’ Bells
Chuck Berry – Roll Over Beethoven
Howlin’ Wolf – The Red Rooster
Chuck Berry – Memphis
Dale Hawkins – Susie Q
Howlin’ Wolf – I Ain’t Supertitious
Bo Diddley – I’m A Man
Howlin’ Wolf – Killing Floor
Muddy Waters – You Shook Me
Howlin’ Wolf – Spoonful
Little Milton – More And More
Documents
Dust My Broom, le toujours impressionnant Howlin’ Wolf
Rolling Stone, Muddy Waters, un titre qui doit avoir inspiré un groupe
Roll Over Beethoven, Chuck Berry, live en Belgique, 1965
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
The Kinks EP Suède
En plus d’être un groupe de premier plan, les Kinks étaient souvent présentés sur les pochettes de manière attrayante, ils avaient certainement un certain sens de la pose. Je dois dire que la série de pochettes qui illustrent la série de EP’s publiés en France est une des plus belles que je connaisse. Ici, il s’agit d’autre chose, une publication suédoise de 1966. La photo de la pochette n’existe à ma connaissance nulle part ailleurs, elle a la réputation d’avoir été prise sur place, En plus de l’attirance qu’elle peut exercer, le disque est une pièce pratiquement introuvable. Cela peut s’expliquer par le fait que le contenu est déjà un peu daté, les titres sont tirés du premier LP datant de 1964, et le titre principal est un succès du début 1965. Nul doute que les fans qui suivaient la formation avaient probablement déjà cela dans leur collection. On peut considérer la chose comme une erreur de marketing qui profite aux possesseurs qui en détiennent une copie.
Suéde 1966 – The Kinks – Pye Records – NEP 5039. Meilleure enchère sur Ebay 1610 euros
Tired of Waiting For You
Come On Now
Beautiful Delilah
Too Much Monkey Business
Toujours la même chanson
Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française ou autre, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.
Los Cadetes Del Swing – Besame Mucho (1940)
Première version enregistrée
Christophe – Dernier Baiser (1983)
Les Beatles – Besame Mucho (1962)
Bas nylon et musique retro 
Bonjour M. Boss,
Eh oui la chanson « Besame Mucho » interprétée par les Beatles fait partie de ce qu’on appelle les Decca Tapes, puisque les Beatles auraient aimé signer un contrat dans cette firme. Le célèbre refus de Decca de signer un contrat avec les Beatles est resté longtemps incompréhensible et son directeur artistique, Dick Rowe, y a gagné un surnom pour la vie : « The man who turned down The Beatles » (« L’homme qui rejeta les Beatles »). On lui prête aussi ces paroles à l’adresse du jeune manager du groupe : « Retournez à Liverpool, M. Epstein, les groupes à guitares vont disparaître »…..l’histoire des Beatles en sera toute autre …n’est il pas ??? …..LOL
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan.
Je suis certain que si Decca avait signé les Beatles, ils ne seraient jamais devenus ce qu’ils sont. Ils publiaient beaucoup de trucs, mais les réussites au bout du compte étaient assez peu nombreuses en pourcentage. Je ne pense pas non plus qu’ils ont signé les Rolling Stones avec l’idée d’en faire des rivaux des Beatles. C’est un peu le hasard et le talent qui en a décidé autrement. Par contre, je pense qu’un artiste de talent qui bénéficie d’une bonne promotion au départ, a des chances d’arriver en haut. Ils appartiennent à ces artistes qu’un peu tout le monde connaît, sans que jamais ils ne figurent dans un hit parade, mais qui savent fidéliser les fans.
Besame Mucho, j’aime bien cette chanson, mais elle est encore plus savoureuse par les Beatles. Je me suis souvent posé une question. Je pense que vous savez que Jet Harris pour ses débuts chez Decca en a enregistré une version instrumentale courant 1962. Je me demande si quelqu’un ne lui a pas soufflé l’idée, suite au passage des Beatles, que la chanson pouvait faire un truc intéressant dans quelque chose de plus rock. Elle s’est d’ailleurs classé dans les charts anglais. Mystère.
Bonne semaine
Hello M. Boss,
Tout à fait d’accord avec votre analyse !
Et sans George MARTIN, qui a su promouvoir leur potentiel, , les Beatles seraient ils devenus ce qu’ils sont devenus, that is the question !!!
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
Le réussite d’un artiste tourne beaucoup autour de l’efficacité du manager et du producteur, quel qu’en soit le potentiel, Le principal obstacle réside chez les directeurs artistiques des maisons de disques, ils veulent où ils veulent pas. Ils se vantent surtout de leurs réussites, mais moins de ce qu’ils n’ont pas flairé. Enfin c’est toute la splendeur du showbiz.
Bonne semaine