
PREMIERE PARTIE
Vers le milieu des sixties, musicalement l’Angleterre cherche un second souffle. Les formations anglaises ont pris l’habitude d’envahir le hit parade américain, parfois avec une certaine ironie. Des chansons d’obédience américaine, deviennent des succès aux USA, via les reprises anglaises. A partir de fin 1962, les Tornados ouvrent la voie, premier groupe anglais à se classer no 1 aux States. Ils seront suivis par les Beatles et tout le cortège des formations qui trouvent dans cette patrie d’accueil, parfois bien plus de succès que chez eux. Pour se venger, les autorités refusent d’accorder des visas à certains artistes. En 1965, le vent commence à tourner, le vent commence de nouveau à souffler depuis l’Amérique, via notamment des groupes comme les Byrds, qui envahissent les classements anglais. Mais surtout les USA se distinguent par la création de nouvelles tendances musicales comme le folk rock et surtout le psychédélique. Ce dernier ne laisse pas insensible les créateurs anglais, qui n’hésitent pas à s’inspirer de lui. Si la tendance américaine est plutôt arrosée d’acide, les Anglais se contentent de l’enrober de confiture, le résultat est plus doux, mais dans les recherches sonores ce n’est pas en retard, avec souvent un résultat plus mélodique. Des dizaines de formations tentèrent l’expérience sans trop de réussite. Il fallut attendre 1967 avec des groupes comme Pink Floyd pour qu’il émerge vraiment. La compilations Perfumed Garden que je vous propose dans ce premier opus, recense une partie des formations anglaises qui tentèrent de se faire un nom avec un psychédélique arrosé de tasses de thé. Toutes les formations présentes ne sont pas inconnues, du moins elles furent reconnues plus tard ou ailleurs. On peut noter les Birds, sans le y, qui avaient comme guitariste Ronnie Wood futur Rolling Stone, ou encore les Smoke, qui furent populaires en France et en Allemagne. Il y a aussi the Syn qui furent assez bien mis en évidence par leut label. Mais ils gagnèrent surtout un réputation posthume.
Pour cette livraison, je me suis basé sur les rééditions parues en CD, qui sont un peu plus étoffées en titres que les vinyles d’époque, dont le premier parut un 1983. Certains titres sont purement british, d’autres s’inspirent plus des cousins d’Amérique, sans toutefois trop sentir le bourbon.
V.A. – The Perfumed Garden Box – Past & Present Records – PAPRBOX007 – UK
Factory – Try A Little Sunshine
Eyes – You’re Too Much
Syn – Grounded
Nimrod – The Bird
Smoke – Sydney Gill
Birds – No Good Without You Baby
Shy Limbs – Reputation
Game – It’s Shocking What They Call Me
Frame – Doctor Doctor
Mandrake Paddle Steamer – Strange Walking Man
French Revolution – Nine Til Five
Wamp – Floating
Syndicats – Crawdaddy Simone
Sands – Listen To The Sky
The Telstars – Vacuum Cleaner
Craig – I Must Be Mad
Open Mind – Magic Potion
Documents
Il est bien entendu difficile de trouver des vidéos pour illustrer les artistes de la compilation. The Smoke qui furent les moins obscurs de leur vivant sont bien sûr connus pour leur tube « My Friend Jack ». Le disque fut interdit de diffusion é la BBC pour allusion détournée à certaines substances dont on commençait à faire un certaine consommation à l’époque. Il existe une version alternative à leur tube, peut-être musicalement supérieure à celle que l’on connaît. Ce qui est sûr, les paroles sont différentes et plus suggestives.
The Smoke – My Friend Jack, version alternative
The Smoke – She Put The Hurt On Me, 1967, télévision allemande
Une résurrection en live de Syn vers 2005, un excellent titre « Some Time Some Day*.
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
Ferry Graf, Autriche
Il est certain que le domaine du disque de collection est un vaste domaine. Il ne faut surtout pas s’imaginer que ce qui peut sembler ringard dans vos goûts musicaux, ne plaise pas à d’autres collectionneurs. Le Concours Eurovision attire un nombre de collectionneurs qui n’est pas négligeable depuis ses débuts en 1956. Les enregistrements des vainqueurs sont assez faciles à dénicher, mais plus on s’éloigne des premières places, plus on remonte le temps, plus les copies se font rares, certaines relèvent même de la gageure. Voici un exemple avec un chanteur qui représenta l’Autriche en 1959. Il termina 9 ème sur 11 candidats, ce qui ne fait pas de lui un personnage inoubliable.. La chanson est typique de ce que les germanophones aimaient à l’époque, les chansons un peu exotiques, ou dans le style western très prisé alors chez eux. Que l’on aime ou pas, quelqu’un de tout à fait honorable, a dépensé quelques centaines d’euros pour un disque avec une simple pochette d’usine. Voici cette chanson, comme je ne trouvais pas la face B, je vous ai mis une autre chanson avec le même bonhomme, cette fois-ci dans un style plus western. Il contient une spécialité vocale originaire d’Autriche, la tyrolienne. On la retrouve d’ailleurs dans la musique country américaine.
Autriche 1959 – Ferri Graf – Amadeo – AVRS 21130. Meilleure enchère sur Ebay 783 euros
Der K. U. K. Kalypso
Beinah in Carolina
Toujours la même chanson
Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, parfois inversé, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française ou autre, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.
Michel Polnareff – La Poupée Qui Fait Non
Version originale 1966
Scott McKenzie – No No No No (1968)
The 222’s – La Poupée Qui Fait Non (1981)
Bonjour M. Boss,
Sur vos conseils , j’ai bu plusieurs tasses de Thé en écoutant cette compilation « Perfumed Garden » …et ma foi « delicious’
La version de la Poupée qui dit non par the 222’s groupe punk Rock canadien est
fort bien réussie ! j’ai écouté d’autres titres sur youtube dont » She Wants Revenge » ça décoiffe !!!
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
Je ne sais pas si les concepteurs de la compilation buvaient beaucoup de thé, mais c’est bien réussi, le psyché anglais est ma foi fort plaisant.
222’s. c’est ce que j’aime dans le punk, cela dégage souvent pas mal d’énergie, c’est le cas de ce groupe. Et puis cette musique a été un carrefour pour d’autres musiques comme le psychobilly. Rien ne se perd !
Bonne semaine