La présentation de cette série se trouve ici
Commentaires pour ce volume 3 – C’est un très grand volume, entièrement basé sur le psychédélique sauce anglaise. Trois formations sont des apports extérieurs au genre, les Goths qui viennent de France et les Cedars qui viennent du Liban, mais qui enregistrèrent surtout en Angleterre. Et encore, Longboatmen qui sont des Suédois. La plupart des noms ne parleront qu’à des spécialistes, mais ils cachent parfois des choses beaucoup plus connues. Le plus célèbre nom reste les Groundhogs avec Tony McPhee, guitariste redoutable et formation à la longévité exemplaire, qui aligne quelques albums renommés. Herbal Misture est par ailleurs une apparition qui préfigure Groundhogs. Rupert’s People avait dans ses rangs les frères Gurwitz, ils se transformèrent avec succès en The Gun et par la suite en Baker-Gurwitz Army avec l’apport de Ginger Baker, le batteur de Cream. Au niveau des collectors, Andwellas Dream crève le plafond, une copie de leur unique album de 1969 peut atteindre les 3000 euros. Autrement dit, c’est du lourd. Le truc le plus étrange de la compilation se trouve chez Barry Mason. C’est un monsieur très connu, avec son compère Les Reed en autres, il composa une flopée de hits calibrés variétés pour des chanteurs comme Tom Jones (Delilah), Petula Clark (Kiss Me Goodbye), Fortunes (Here It Comes Again » et des dizaines d’autres. On retrouve même son travail dans la discographie de Mireille Mathieu, qui n’est pas soupçonnée de flirter avec le psychédélique. Sans doute dans un moment d’euphorie, il enregistre un single pour Deram « Over The Hills And Far Away », et là on tombe sur quelque chose qui n’a rien à voir avec la variété, c’est très psyché. C’est peut être le fait qu’il soit produit et composé en collaboration avec Paul Samwell-Smith, le bassiste des Yardbirds, qui commençait à s’intéresser à la production. Il récupèrera avec le succès que l’on sait un autre artiste du label, Cat Stevens.
V.A. – The Perfumed Garden Box – Past & Present Records – PAPRBOX007 – UK
Longboatmen – Take Her Any Time
Miller – Baby I Got News For You
Les Goths – Out Of The Sun
Shyster – Tick Tock
Majority One – Get Back Home
Groundhogs – Sad Go Round
Herbal Mixture – Please Leave My Mind
Pete Sully & The Orchard – Evil Woman
Adams Recital – No Place For Lonely People
Cedars – For Your Information
Wolves – Lust For Life
Actress – It’s What You Give
Reign – Line Of Least Resistance
Barry Mason – Over The Hills And Far Away
Boeing Duveen & The Beautiful Soup – Which Dreamed It?
Andwella’s Dream – Felix
Serendipity – Through With You
Rupert’s People – Hold On
Documents
Groundhogs – Eccentric Man, live 2003
Groundhogs avec Billy Boy Arnold en 1977, Dirty Mother F**ker
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
Don Craine’s New Downliners Sect UK-Suède
Les Downliners Sect débutèrent à peu près en même temps que les Rolling Stones ou les Yardbirds, leurs premiers albums respectifs voient le jour en 1964. Si ces deux derniers noms arrivèrent à la gloire sans trop de peine, il n’en va pas de même pour la Secte. Ils sont pourtant dans la même lignée musicale. Malgré trois albums sortis en 64, 65, 66, leur réputation et succès anglais ne dépasse pas le cadre des petites salles où ils se produisent. Aussi soudainement qu’imprévu, un de leurs 45 tours « Little Egypt » devient un hit en Suède, ce qui les obligea à donner une suite de concerts où ils se produisent devant des salles suédoises surchauffées. Le succès dure un temps, mais les Suédois garderont une certaine estime pour le groupe, on publia même un album typiquement suédois qui n’a pas d’équivalent ailleurs. En 1966, Terry Gibson, le guitariste soliste du groupe quitte la formation et le contrat avec Columbia arrive à échéance et ne sera pas renouvelé. Cela oblige le guitariste rythmique Don Craine à remanier les groupe qui devient pour le contrat décroché avec Pye, Don Craine’s New Downliners Sect. Un seul single sera publié avec un original « Roses » et une reprise des Remains « I Can’t Get Away From You ». Il ne rencontre pas vraiment le succès. La Suède sera quand même intéressée à le publier, avec la différence notable, contrairement à la publication anglaise, qu’il est emballé dans une pochette illustrée. C’est cette édition qui attire surtout les collectionneurs, bien que l’édition anglaise fasse aussi d’assez jolis scores.
Suède 1967 – Don Craine’s New Downliners Sect – Pye 7N.17261. Meilleure enchère sur Ebay 447 euros
I Can’t Get Away From You
Roses
Toujours la même chanson
Il est toujours curieux d’entendre une chanson que l’on connaît bien dans une autre langue. Le phénomène de reprendre une chanson connue dans une autre langue est un phénomène planétaire. La mélodie reste, mais la consonnance d’une langue peut lui donner une ambiance différente.
Pour ce premier jet, nous allons prendre une chanson que tout le monde connait « Le Pénitencier », ou « House Of The Rising Sun ». Elle est très probablement d’une origine anglaise très lointaine, mais c’est à travers le folk américain qu’elle acquit sa notoriété. mais c’est surtout l’arrangement qu’en firent les Animals en 1964, qui propulsa définitivement cette mélodie dans les oreilles toute la planète. Il en existe des centaines de reprises enregistrées et les vues sur Youtube se comptent en milliards dont une bonne partie pour la version des Animals.
Los Iracundos – La Casa Del Sol Naciente (1965)
Uruguay en espagnol
Manferd Krug – Es Seht Ein Haus In New Orleans (1965)
Version en allemand, différente au plan des paroles de celle enregistrée par Johnny Hallyday
Johnny Hallyday – Das Alte Haus In New Orleans (1964)
Nettement supérieur à la version précédente, vocalement très classe
Guidone – La Casa Del Sole (1965)
En italien, une des versions qui existent
Maki Asakawa – Asahi No Ataru Ie
En japonais
Hello M. Boss,
Je ne connaissais pas Don Craine’s New Downliners Sect, donc une découverte pour moi ..
Le pénitencier entre autres , est certainement un des titres les plus repris .
La reprise de Maki Asakawa est très belle.
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan.
J’avais trouvé ce single de Don Craine en version anglaise dans un petit magasin en Suisse il y a bien longtemps. Il y a encore le prix dessus au feutre : 2.-. Je connaissais déjà le groupe d’origine avec son premier album, car le LP Downliners Sect /The Sect fut un de mes premiers albums, trouvé dans un bac de soldes. J’ai toujours eu une certaine admiration pour eux..
Vous avez raison pour Maki Asakawa, les autres reprises sont assez basiques, mais c’est une chanson qui plait quasiment à tout le monde, elle a un petit côté hypnotique.
Bonne semaine