Pour varier un peu, explorons un autre compilation, Swinging Mademoiselle, elle a la particularité de ne contenir que des chansons en français par des artistes féminines ou en duo. Nous sommes en plein dans l’époque de la seconde moitié des sixties ou tout le monde, y compris les filles, aiment bien la musique et surtout les paroles avec un brin d’absurdité. Nous y retrouvons quelques noms relativement connus en tant qu’interprètes ou plus tard pour d’autres raisons, comme Stone et son duo avec Eric Charden ou Stella future membre de Magma et femme de Christian Vander. Elle est d’ailleurs la plus succulente de la série, n’ayant pratiquement qu’un répertoire avec des paroles drôles et satiriques. D’autres noms ont relativement bien passé à la postérité comme Pussy Cat, future épouse de l’excellent chef d’orchestre Gérard Hugé, ou Cléo (du duo Cedric et Cléo figurant ici) future madame Herbert Léonard. La chanteuse Elsa travaillera avec les Swingle Singers et collaborera avec de nombreux autres artistes comme vocaliste, on peut débuter yéyé et avoir des perspectives d’avenir. Elle fit aussi un peu de cinéma. Musicalement c’est assez intéressant et bien dans l’esprit de l’époque où la pop pointait. C’est même parfois plus évolutif que certains titres de vedettes plus connues. Ce sont en grande partie des originaux, mais les plus férus reconnaîtront une reprise des Beau Brummels (Just A Little) et une des Spokesmen (Have Courage Be Careful). Ce genre de compilation a eu le grand mérite d’intéresser les Anglophones qui peuvent s’arracher les copies originales pour des sommes très coquettes, près de 800 euros pour le EP de la chanteuse belge Delphine avec *La Fermeture Eclair », titre qui ne figure pas ici. Pour eux, ce sont des découvertes qui les changent des reprises de leurs succès nationaux dans des versions plutôt banales.
V.A. – Swinging Mademoiselle – Sasha Monett Records – PSM-001 – France 1999
Stella – L’idole Des Jaunes
Liliane – Vivre Comme Dans Les Livres
Cosette – Idéalisation
Christine Pilzer – Dracula
Cedric & Cleo – Le Jour Se Lèvera Sur Tout Ca
Delphine – Les Prisons de Sa Majesté
Elizabeth – Je Suis Sublime
Charlotte Leslie – Les Filles C’est Fait Pour Faire L’amour
Berthe – Comment Passer A La Télé
Cleo – Madame La Terre
Pussy Cat – Les Temps Ont Changé
Stone – Fille Ou Garçon
Elsa Leroy Mieux Vaut Tard Que Jamais
Clothilde – Saperlipopette
Elsa – Ailleurs
Françoise Deldick – Hum Hum
Documents
Pourquoi pas moi, Stella à ses débuts
Pussy Cat – Ce N’est Pas Une Vie
Stone – Vive La France
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
TThe Artwoods – EP UK
On peut presque dire des Artwoods qu’ils sont célèbres parce qu’il ne l’ont pas été. Musicalement très intéressant, le groupe n’a connu pratiquement que des galères au niveau du succès, bien que Decca n’ait pas manqué de leur faire une certaine confiance en publiant de nombreux disques, sans résultat. Mais le fait qui attira l’attention sur eux fut le passage de futurs grands noms passèrent dans les rangs, directement ou indirectement. Art Wood le chanteur qui donna son nom à la formation est le frère de Ronnie Wood, toujours guitariste actuel des Rolling Stones. On trouve aussi Jon Lord, futur Deep Purple aux claviers, et Keef Hartley le batteur futur un tas de trucs dont Keef Hartley Band. C’est un groupe qui s’illustre aussi par le fait qu’absolument toutes les pièces originales sont des collectors, compter 50 – 100 euros pour les moins recherchées.et au-delà de 1000 pour les plus légendaires.
Cet EP anglais fait partie du lot de tête avec comme spécialité d’offrir quatre titres à saveur jazz. Trois sont des reprises de morceaux connus, dont un est une musique de série tv, le quatrième est un original. Le titre du EP « Jazz In Jeans » parle de lui-même et dans le genre EP, il y en a peu qui atteignent de telles sommes.
UK 1966 – The Artwoods – EP Decca – DFE 8654. Meilleure enchère sur Ebay 1215 euros
These Boots Are Made For Walkin’
A Taste Of Honey
Our Man Flint
Routine
Toujours la même chanson
Il est toujours curieux d’entendre une chanson que l’on connaît bien dans une autre langue. Le phénomène de reprendre une chanson connue dans une autre langue est un phénomène planétaire. La mélodie reste, mais la consonnance d’une langue peut lui donner une ambiance différente.
Le grand classique I Put A Spell On You, si cette chanson a été enregistrée ou reprise des centaines de fois, il n’existe, à une exception près, pas de reprises pendant les 9 années suivant sa création.
Version Originale
Screamin’ Jay Hawkins – I Put A Spell On You (1956)
Alan Price Set, c’est surtout cette reprise qui a mis le titre en lumière (1966)
Jukka Kuoppamäki – Sun Tahdon Tietävän (1968)
en finlandais
Caterina Caselli – Puoi Farmi Piangere (1966)
·en italien
Santiago & Luis Auseron – Por Un Hechizo (2006)
en espagnol
Nicoletta – Ca Devait Arriver (1967)
en français
Brigitte Wickens – I Put A Spell On You (2017)
en anglais version techno
Bonjour M. Boss,
Cette compil « Swinging Mademoiselle est très intéressante, même si les textes sont assez bas de gamme, ils montrent l’insouciance et la légèreté de l’époque et finalement je me demande si il faudrait pas que l’on revienne à ces choses simples, parfois !!! ….les temps ont bien changés comme dit Pussy Cat, mais pas forcément dans le bon sens.
J’ai ce EP The Artwoods taste of honey…mais c’est une réédition de 2004 !!!
Je me souvenais plus que que Nicoletta avait transformé « je t’ai jeté un sort « par « ça devait arriver » !!!
La version techno, je ne connaissais pas, ça lui va pas trop mal !
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
La compil est est assez savoureuse, pour moi on peut y revenir, cela repose de nos artistes actuels, qui se prennent souvent au sérieux, ce qui était moins le cas il y a bien longtemps.
Les Artwoods, je n’ai jamais réussi à acquérir une discothèque originale, j’ai vu une ou deux fois le EP français, mais le prix demandé était bien trop excessif pour l’état du disque. Je veux du neuf ou condition proche. Le EP anglais je ne l’ai jamais vu, mais je possède de vieilles compilations, je me contente de cela. Je ne désespère pas pour autant, on sait jamais, au détour d’une brocante.
Nicoletta était plutôt une bonne vocaliste, cette reprise lui va assez bien. Son répertoire est malheureusement un peu trop variétés.
La version techno n’est pas trop mal, mais c’est très mécanique et trop d’effets artificiels, mais cela reste écoutable, j’ai entendu pire.
Bonne semaine