En passant

Bas nylons et voyage lointain

Le Grand Voyage (1)

Prêts pour un grand voyage dans l’univers?
L’astronomie est pour moi une des clés de la compréhension de ce qui nous entoure, de l’infiniment grand à l’infiniment petit. Peut-être chacun d’entre nous est un univers sans le savoir, tout en étant une infime composante d’un autre univers dont nous apercevons l’immensité en levant les yeux au ciel. Rien qu’avec cette base de discussion vous pouvez avoir des heures de discussions avec des gens passionnées par le sujet, j’en ai même discuté avec un prix Nobel, c’est vous dire si le sujet m’intéresse. L’astronomie c’est comme conduire une voiture, vous passez un permis qui vous fournit les bases de la conduite, mais c’est peu avec l’expérience que vous pourrez, si vous le désirez, acquérir en additionnant les kilomètres. Je vous propose ici une série d’articles qui vous donneront votre permis de conduire astronomique. C’est de la vulgarisation, juste l’essentiel. Nous partirons de notre planète et nous irons de plus en plus loin, jusque aux frontières de l’univers. C’est très loin par la distance, mais très proche par la pensée.

Il ne m’appartient pas dans cette série d’articles de développer l’histoire de l’astronomie, mais plutôt de résumer toutes les connaissances que nous avons accumulées jusqu’à aujourd’hui. Enfant, je rêvais aux étoiles et je m’émerveillais de ce que nous savions alors. En 50 ans, je dois dire que les progrès furent fantastiques. Nos planètes voisines, Mars et Vénus, n’étaient alors que des mondes encore assez mystérieux. Depuis on a établi une cartographie dont le détail relève presque du mètre pour Mars et du kilomètre pour Vénus. Si le fantasme des petits hommes verts ou des habitants de Vénus aux cheveux blonds s’est effacé avec les progrès de la science, il n’en reste pas moins que cette fantastique machine qu’est l’univers est toujours aussi passionnante à explorer.

Aborder l’astronomie ne peut se faire sans y trouver un prolongement à la pensée philosophique. Plus on plonge dans sa connaissance, plus les questions semblent devenir complexes.  Mais sans avoir toutes les connaissances d’un astrophysicien et essayer d’en comprendre toutes les subtilités, on peut déjà s’émerveiller avec une petite partie de savoir.

Vous levez les yeux au ciel par une belle nuit étoilée et ce que vous voyez n’est ni plus, ni moins, que l’idée de ce que peut représenter l’infini. Vous avez sans doute entendu parler de la machine à remonter le temps, eh bien elle est devant vous. Songez que ces petits points brillants que vous voyez dans le ciel, prenez-en un seul,  n’existe peut-être plus. La lumière que vous recevez en ce moment est peut être partie de là-bas, il y a deux millions d’années, plus, moins, tout dépend de la distance à laquelle elle se trouve.  Cette clarté fait partie pour vous du moment présent, mais il vient du passé. Ce point de lumière que vous contemplez est peut-être une galaxie, composée de dizaines de milliers d’étoiles. Pour vous ce n’est qu’un point lumineux parmi tant d’autres. C’est peut-être un soleil, semblable à celui qui nous chauffe, ou alors un de ces objets qui parsèment la voûte céleste comme les nébuleuses, les planètes, les comètes, les astéroïdes et j’en passe.

Décollons de notre bonne vieille planète, commençons par notre quartier résidentiel, le système solaire, il y a déjà tant à s’étonner. Ensuite nous irons de plus en plus loin, aux confins du visible, un voyage qui s’étend sur des milliards d’années…

Quelques notions d’astronomie utiles.

Comme pour mesurer toute chose terrestre ou donner une signification à un phénomène particulier, l’astronomie emploie un vocabulaire propre. Je ne vais compliquer, juste donner quelques notions de base, toutefois nécessaires pour suivre d’une manière compréhensible.

Année lumière – Les distances dans le cosmos sont telles qu’il a fallu employer un autre moyen que le mètre ou le kilomètre. Comme on sait mesurer la vitesse de la lumière, qui contre toute apparence se déplace, on a pris la distance théorique que peut parcourir la lumière pendant une année. La lumière parcourt environ 300 000 km en une seconde. Donc vous prenez le nombre de secondes qu’il y a dans une année et vous obtenez cette distance. Pas besoin de savoir combien cela fait. A titre d’exemple, la lumière du soleil met 8 minutes pour arriver sur terre et un peu plus de cinq heures pour arriver sur Pluton, dernière petite planète connue du système solaire, enfin ce n’est pas encore certain. La plus proche étoile visible hors de ce système est le Centaure à 4 années lumières.

La galaxie Andromède, notre voisine, qui est quand même à 2 millions d’années lumières. Les deux petits nuages brillants sont des satellites de cette galaxie.

Unité astronomique ou UA – C’est une manière autre de calculer une distance. Ici elle fait référence à la distance moyenne qu’il y a entre le Soleil et la Terre, 149 597 870 de km

Orbite  – Comme beaucoup de choses tournent dans l’espace, on parle d’orbite. C’est le mouvement apparent d’un corps qui tourne autour d’un autre corps. Mais cela peut se faire de manière très décentrée. Les comètes par exemple,  tournent  en rasant le Soleil, repartent, en vont faire demi-tour aux confins du système solaire. Les planètes ne font pratiquement  jamais un rond parfait, mais ont une orbite plus ou moins en ellipse.

Europe satellite de Jupiter à gauche, projette son ombre sur la planète géante

Révolution – Temps que met un astre quelconque pour faire un tour complet sur son orbite

Ecliptique et équateur céleste. Cette notion à son importance pour saisir la course d’un objet à travers l’espace, notamment les planètes qui se déplacent de manière visible sur la voûte céleste en un temps assez court.  L’équateur céleste est la course apparente du Soleil dans l’espace à travers les constellations du zodiaque. Il suit parfaitement cette ligne imaginaire. Si les planètes étaient alignées parfaitement autour du Soleil sur une même ligne on les verrait suivre cet équateur.  Mais ce n’est toujours le cas. On parle alors d’inclinaison sur l’écliptique.  Si on suit Pluton qui a une forte inclinaison sur l’écliptique, on le verra descendre vers cet équateur, le traverser, continuer sa descente et ensuite remonter. La lenteur orbitale de Pluton fait que ce phénomène s’observera sur des années et non pas en quelques jours ou quelques mois.  Il se déplace très lentement dans le ciel. Pour d’autres planètes, le mouvement se fera de manière qu’il s’écarte apparemment peu ou pas de cet équateur.

Représentation de l’écliptique. Le Soleil est au centre, la Terre à sa gauche positionnée au 21 mars sur son orbite. Depuis celle-ci , on a l’impression que le Soleil sort des poissons pour entrer dans le bélier, constellations qui se trouvent sur l’écliptique et à ce moment masquées par le Soleil.

Pôle et Equateur planétaire – Comme la Terre, chaque planète tourne autour d’un axe plus ou moins incliné par rapport à la verticale à des vitesses différentes, certains proches de la verticale ou alors presque à l’horizontale, c’est le cas d’Uranus. L’équateur est alors la partie qui se trouve au milieu de cet axe à 180 degrés. Il faut toujours avoir à l’esprit que le sens haut et bas n’a pas vraiment de signification dans l’espace. L’Europe semble être en haut sur notre planète, mais cela pourrait très bien être l’Australie. On a choisi arbitrairement cette manière de représenter la Terre.

Magnitude – C’est l’éclat apparent d’une étoile ou d’un astre dans le ciel. Le point zéro est l’étoile Véga de la Lyre. Plus brillant, on dit qu’il est de magnitude  -1 -2 -3 etc, le Soleil est à -26. Plus faible, on emploie un nombre positif  1, 2, 3, etc… Il y a la différence entre magnitude apparente, la luminosité que nous percevons en observant depuis la Terre et la magnitude absolue, l’éclat qu’aurait une étoile à 32 années lumières. Dans la magnitude apparente, un objet peut être très brillant parce qu’il est proche de nous, mais d’une magnitude moindre du fait de son éclat réel.

Voilà pour quelques notions essentielles qui servent de base à la compréhension de ce qui suit.

A suivre

2 réflexions sur “Bas nylons et voyage lointain

  1. Hello M. Boss,
    Voilà un très beau voyage que vous nous proposez, j’ai toujours été fasciné par ça, étant de la génération des premiers pas sur la lune, même si c’est très réducteur de ne parler que de ça.
    Donc pour moi votre voyage sera fait de révision de certaines connaissances, mais aussi de beaucoup de choses que je vais apprendre grâce à vous.
    Bonne fin d’année sur notre bonne vieille terre !!
    cooldan

    • Hello Cooldan,
      Je vais vous emmener aux confins de l’univers…
      L’astronomie a toujours été un dada pour moi. Je fais partie d’un club , d’astronomie depuis des années. C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai pu discuter avec le prix Nobel, à l’époque il ne l’était encore pas, mais il nous avait bien expliqué ses recherches, les exoplanètes, et comment il s’y prenait, il en connaissait un rayon.
      Au niveau de la pratique personnelle il y a aussi eu un sacré chambardement. Il nous fallait un télescope qui coutait fort cher et qui nous permettait juste de voir les anneaux de Saturne et les calottes polaires sur Mars. Il fallait repérer les constellations dans le ciel pour se diriger. Maintenant j’ai un appli sur mon téléphone, il faut juste entrer un nom d’étoile et il vous montre dans quelle direction chercher et vous dit quand vous êtes dessus. Enfin vous verrez dans la suite de l’article, tout ce que l’on a découvert avec les missions de la NASA.
      Bonne fin d’année et à dimanche pour le premier pas en 2023 !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.