En passant

Bas nylons et voyage lointain (9)

Le Grand Voyage (9)

LES SATELLITES DE SATURNE

Titan

Titan est le plus gros satellite de Saturne, le deuxième en taille du système solaire. D’un diamètre de 5151 km, il est plus gros que Mercure, la Lune, mais plus petit que Mars. Il tourne autour de Saturne sur une orbite très peu excentrique. Comme les gros satellites de Jupiter, il est synchrone avec la planète. Il met une peu moins de 16 jours pour en faire le tour, tout en tournant sur lui-même dans le même temps. On retrouve aussi le phénomène de résonnance avec un autre petit satellite, Hypérion. Pendant que Titan fait quatre révolutions, Hypérion en fait exactement  trois. A 1,2 millions de kilomètres, il est dans l’ordre le sixième des 7 satellites sphériques, les plus gros,  gravitant autour de Saturne. Il a été découvert plus tardivement, en 1655 par l’astronome hollandais Huygens.

Pour l’astrophysique et l’astronomie également, Titan est un objet exceptionnel. C’est le seul satellite du système solaire à posséder une véritable atmosphère. On le savait depuis longtemps, au détail près, que cette atmosphère cachait la surface du satellite. Les missions Voyager confirment le fait, mais ne possèdent pas d’instrument pour voir au travers. Toutefois, les observations depuis la Terre en infrarouge semblent indiquer la présence de zones claires et sombres. On y décèle aussi une activité orageuse, mais très peu intense.  La recherche spatiale donne la priorité à l’étude de Titan avec la mission Cassini – Huygens. En juillet 2004, elle atteint la banlieue de Saturne et le module Huygens se consacre entièrement à l’étude de Titan. Le 14 janvier 2005, il traverse l’atmosphère de Titan et se pose à sa surface sans problèmes. C’est la première fois qu’un objet humain se pose sur un satellite d’une autre planète. La moisson de renseignements est somptueuse, on sait avec une assez grande certitude ce qui se passe là-bas.

Une des premières photos de la surface de Titan. On voit un rivage avec des rivières qui coulent et des petites collines

L’atmosphère épaisse d’une centaine de kilomètres est composée d’azote pour plus de 98% et le solde en méthane et autres gaz. La surface est très variée, plutôt plate, on y remarque des lacs composés probablement d’hydrocarbures qui pourraient s’écouler à la surface d’un endroit à un autre en ayant l’aspect de nos rivières terrestres. D’autres endroits comportent des dunes pareilles à nos dunes de sable, mais  pourraient  être faites de goudron ou matières organiques. Elles expliquent aussi la présence de vent à la surface. L’endroit où la sonde s’est posée montre un sol caillouteux, les plus gros mesurant une ou deux dizaines de centimètres. Les observations indiquent que la surface est jeune, sans beaucoup de cratères d’impacts,  indice de mouvements tectoniques actifs. On ne l’a pas observé, mais une activité volcanique pourrait avoir existé ou existe encore. Une chose est plus certaine, il pleut ou neige sur Titan, vers les pôles. Pas de l’eau, mais des dérivés de carburants, ce qui n’empêche pas de trouver de la glace d’eau en certains endroits. Le tout baigne dans une température plutôt frisquette, de l’ordre de -180 degrés, toutefois insuffisante pour faire geler les hydrocarbures. D’énormes quantités de liquides paraissent très probables sous la surface, plusieurs indices semblent le confirmer.

La surface de Titan où le sonde s’est posée

Visibles sur certaines parties de la planète, des dunes de sable. Les zones claires sont des reliefs topographiques

Il y a un semblant de saisons sur Titan, qui influence le comportement de l’atmosphère selon leur rythme dépendant de la rotation de Saturne autour du Soleil. Ce phénomène ferait basculer les effets de l’atmosphère d’un pôle à l’autre. C’est encore un peu complexe pour l’instant mais on est en train d’approfondir le sujet.
D’une manière générale, on considère Titan comme une réplique de notre planète, mais dans son état primitif. C’est encore un candidat possible à l’apparition d’une forme de vie future, si certaines conditions se présentent, apparemment absentes en ce moment.
Titan, bien que beaucoup moins  mystérieux que par le passé, est encore une découverte trop récente pour en tirer des conclusions et des certitudes. Des tonnes de données, d’analyses en cours, titillent encore le savoir des savants. Je n’entrerai pas dans tous ces détails, même pour moi, la plupart sont incompréhensibles. Egoïstement, j’attends qu’ils fassent leur boulot et qu’ils me résument le tout. Il faut juste se rappeler que Titan est un satellite qui va certainement faire encore parler de lui dans le futur. C’est encore accessible à nos moyens scientifiques actuels pour qu’une partie du voile se lève. On va peut-être venir nous dire que sur les possibilités d’apparition de la vie ailleurs, Titan nous offre un bouillon de vie où il manque juste une pincée de sel pour qu’elle apparaisse. Tout ce que j’ai lu sur le sujet semble nous y conduire.

Vue de dessus, on voit très bien les coulées liquides qui s’organisent en rivières

Des sons, le vent, en direct de Titan

Des lacs sur Titan, probablement du méthane liquide

Titan se cachant derrière l’anneau de Saturne, on voit l’ombre de l’anneau sur le satellite

Un détail de la surface entre montagnes et lacs

Débarassé de son atmosphère, voilà à quoi ressemble Titan

Une image qui prouve que la surface de Titan est active. La NASA a observé un changement sur la surface au voisinage d’une mer. De plus, il est fort probable que ces lacs ou mers se comportent comme sur la Terre, ils ne sont pas stagnants et modèlent les rivages.

A suivre

Source . NASA, Wikipedia