






Le Grand Voyage (17)
L’univers que l’on regarde
Nous sommes confrontés à partir de maintenant à l’aspect statique de l’univers qui n’est qu’une apparence. Un astronome qui pointe son télescope sur Mars verra celui-ci se déplacer dans sa lunette, au bout d’un moment il sortira du champ. Il a besoin d’un entraineur qui l’aidera à suivre la planète, même chose pour les autres planètes. Pour la Lune ou le Soleil, c’est encore plus visible, il suffit de regarder de temps en temps et vous voyez qu’ils de déplacent. Maintenant, si vous regardez les satellites d’Andromède, vous pouvez le faire pendant dix ans, ils vous sembleront immobiles. C’est normal pour des corps célestes qui mettront peut-être un million d’années pour faire leur révolution. C’est déjà un peu le cas avec Pluton dans notre système solaire qui met près de 250 ans pour faire le tour du Soleil. Depuis sa découverte, il n’a pas encore fait la moitié de sa révolution, mais son déplacement est encore observable avec un peu de patience. Pour le reste, cela deviendra visible sur un très gros laps de temps, des millénaires probablement. Une autre preuve se trouve sous la forme des constellations, ces dessins arbitraires qui représentent avec pas mal d’imagination un animal ou une personne. Les premiers dessins remontent à environ 12000 ans pour certains signes, mais il semble que le coup de patte final fut donné plus tard par les Grecs. Depuis, on ne peut pas dire que la forme des constellations a changé de manière significative, mais s’il y avait eu des astronomes avec les moyens d’aujourd’hui, on remarquerait sans doute quelques changements par rapport à ce qu’ils enregistrèrent jadis, sans toutefois bouleverser le paysage.
La constellation d’Orion, l’une des plus facilement repérables dans le ciel, C’est à peu près la taille qu’elle a si vous l’observez à l’oeil nu. Elle est visible assez tôt pendant l’hiver, 1 à 2 heures après le coucher du Soleil pour autant que l’horizon soit libre de hautes montagnes. Cela dépend de la position géographique où vous vous trouver, en France il fait la chercher vers l’est, sud-est. Elle a des étoiles assez brillantes dont Bételgeuse, ici l’étoile orange en haut et Rigel en bas à droite. Pour la localiser encore plus facilement, sachez que Sirius l’étoile la plus brillante du ciel n’est pas loin, elle est à gauche dans le prolongement des trois étoiles du centre.
L’apparence statique de l’univers n’empêche pas l’observation de faits ponctuels qui peuvent se produire. L’apparition d’une comète est le plus fréquent, mais il s’agit encore une fois d’un phénomène local. On a remarqué aussi quelques explosions d’étoiles, les plus grosses étant visibles à l’œil nu. En 1054, ce fut le cas dans la constellation du Taureau, il y eut une nouvelle étoile très brillante dans le ciel pendant plusieurs mois. C’est ce que l’on appelle une supernova, une étoile qui implose à la fin de sa vie et qui entraîne une gigantesque irradiation lumineuse. On peut encore voir les restes de cette explosion sous forme d’une nébuleuse, beaucoup moins brillante certes, que l’on nomme la nébuleuse du Crabe. C’est une règle de l’univers, les étoiles finissent par mourir. En sachant où regarder dans le ciel, on peut regarder avec une bonne lunette ou une très bonne vue, le changement d’éclat d’une étoile, dite variable. C’est sur cette base que furent découvertes les exoplanètes. En ciblant des étoiles avec des instruments très pointus, on peut noter un changement minime dans la brillance, S’il se produit de manière régulière, c’est la présence probable d’un objet qui tourne, un satellite presque certainement. C’est du travail de pro avec des moyens adéquats.
Cette image, une des plus grandes de la Nébuleuse du Crabe jamais prises par le télescope spatial Hubble de la NASA, est en réalité une mosaïque de plusieurs clichés. La nébuleuse s’étend sur une distance de six années-lumière et est composée des restes de l’explosion d’une supernova. Les astronomes chinois et japonais ont observé cette violente explosion il y a environ un millénaire, en 1054. Les filaments oranges sont les restes en lambeaux de l’étoile et se composent principalement d’hydrogène. L’étoile à neutrons qui tourne rapidement sur elle-même, intégrée dans le centre de la nébuleuse, est la dynamo alimentant l’intérieur de la nébuleuse de l’étrange lueur bleuâtre. La lumière bleue provient des électrons tourbillonnant presque à la vitesse de la lumière autour de lignes du champ magnétique de l’étoile à neutrons. L’étoile à neutrons, comme un phare, émet des faisceaux de rayonnements jumeaux qui semblent battre 30 fois par seconde en raison de la rotation de l’étoile à neutrons. Une étoile à neutrons est le noyau écrasé ultra-dense de l’étoile qui a explosé. L’image est formée de l’assemblage de 24 prises individuelles de la Wide Field and Planetary Camera 2 datant d’octobre 1999, janvier 2000 et décembre 2000. Les couleurs de l’image indiquent les différents éléments qui ont été expulsé lors de l’explosion. Le bleu dans les filaments de la partie extérieure de la nébuleuse représente l’oxygène neutre, le vert est le souffre ionisé I, et le rouge indique l’oxygène ionisé II.
Aujourd’hui, la recherche continue sous différents aspects, les astrophysiciens cherchent évidemment à percer les nombreux mystères qu’il reste à résoudre, c’est un des points. Un autre est la recherche et l’exploration de l’univers dans sa profondeur. Les instruments de plus en plus performants le permettent pour une partie. Le but ultime serait d’arriver à remonter le temps jusqu’au fameux Big Bang, l’étincelle qui alluma l’univers. Mais c’est très complexe et nous n’avons pour l’instant que des théories.
L’objet les plus loin observé, Earendel, date de 300 millions d’années après le moment zéro. Cela représente une distance de 12,9 milliards d’années-lumière, chiffre qui défie un peu l’imagination. Sur l’image, c’est un point à peine visible, même grossi. Pour se donner une idée de la distance entre nous et cet objet, prenons notre place dans l’univers et essayons de reporter cela sur une échelle de distances.
Ce tableau représente notre groupe local de galaxies. La Voie Lactée représente 1 cm sur la règle. Sur cette même règle la galaxie d’Andromède est à 25 centimètres, soit 2,5 millions d’années lumières. Si nous respectons cette échelle, le fameux objet lointain se trouverait à presque de 130 kilomètres ! Par comparaison, mesuré en années-lumière, la distance entre le Soleil et Pluton dans son éloignement moyen est de 5 heures-lumière. C’est dire que sur la règle, il faudrait une sacrée loupe pour voir où nous situons. En conclusion, nous sommes paumés dans un coin de l’univers
Comme nous approchons de ce fameux Big Bang, nous verrons ce que l’on sait de lui.
A suivre
Source . NASA, Wikipedia