Gustave Alexandre Maurice Timoléon Stellaye de Baigneux, marquis de Courcival est officier de cavalerie au troisième régiment de chasseurs, il séjourne en Algérie de septembre 1861 à juillet 1865. Intéressé à la photographie, pendant son séjour il photographiera la vie, les paysages, les monuments de ce pays. Il nous livre une ambiance locale d’une autre époque avec des photos prises en 1861/62 principalement dans la régions de Constantine et Sétif. Pour voir mieux la légende des photos et le reste, vous pouvez cliquer sur les images.
Au temps du vinyle, la production phonographique française est assez minimaliste par rapport à un pays comme les USA. Cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Malgré tout, une immense partie de cette production restera dans l’ombre, par manque de soutien de la presse spécialisée, par manque de diffusion radiophonique, par manque promotion. Je me souviens d’avoir vu chez les disquaires des représentants de maison de disques faire la promotion de nouveautés du catalogue. Ils n’avaient rien de différent des autres représentants, sauf qu’ils vendaient ou faisaient la promotion des disques au lieu de brosses ou d’assurances. Il y avait ce qui était en demande, les fameux succès du moment, et des trucs moins connus ou inconnus qu’il fallait essayer de refiler au disquaire en vantant la marchandise, charge à lui d’en souligner les mérites auprès d’une clientèle dont il connaissait les goûts.
Malgré cela une très grande partie de cette production est restée inconnue, ne s’est pas ou mal vendue, c’est en général ces disques qui font le bonheur des encyclopédistes, même certains sont devenus de très estimables pièces de collection. Allons faire un tour dans ces publications dont la plupart vous sont inconnues, autant les chansons que les artistes, à moins que vous n’ayez été un chasseur de disques averti pour quelques uns d’entre eux. Toutes les publication dont je parle ici ont bien été éditées en France et sont uniquement des 45 tours.
1966 – Hector / Le Gamin Couché. Le fameux Hector fut une précurseur passablement incompris dans la chanson absurde et humoristique. La vente de ses disques s’en ressentit fortement, si bien que tout est collectors chez lui. Ici un de ses numéros dont il a l’habitude adaptation, d’un truc peu connu en France, « The Gamma Goochee ». Les Kingsmen et Nino Ferrer avec les Gatamou en firent une version à côté de celle du créateur Mr Gamma Goochee himself.
1965 – Claude Righi / Laissez Moi Seul. A ses débuts, Claude Righi, compositeur et parolier, avait pas mal d’ambitions comme ici en adaptant « I Got My Mojo Working » de Muddy Waters. Il changea complètement de cap et rencontra un gros l’année suivante avec « Elle », une chanson que l’on entendait dans tous les bars à putes, ainsi que je l’ai lu quelque part.
1965 Annie Philippe / Une Rose. Elle rencontra assez vite le succès, mais son premier EP est une rareté très cotée. Rare sont les disque des chanteuses yéyé qui peuvent monter à des centaines d’euros dans les enchères. C’est le cas de celui-ci qui contient une version française de « Love Me Tender » de Presley.
1965 – Valérie Lagrange / La Guérilla. Avec Gainsbourg comme compositeur, il y a un espoir de réussite à la clé. Ce ne fut pas trop le cas ici, et pourtant faire de la variété à tendance sud-américaine était assez précurseur.
1966 – Les Compagnons de la Chanson / Le Corbeaux De L’Hiver. Le dernier survivant des fameux Compagnons n’est plus de ce monde. Bien qu’ils connurent de nombreux succès, certains de leurs disques passèrent plus inaperçus que d’autres. Comme ici cette adaptation française, il fallait le faire, de « Still I’m Sad » des Yardbirds. Et en plus ce n’est pas ridicule.
1968 – Alan Stivell / Le Bourreau. Bien malin à qui avait prêté attention à cet EP d’Alan Stivell en 1968 ?
1964 – Les Sunlights / Surf Beat. Comme j’aime bien la musique instrumentale à la Shadows, j’aime assez la première époque des Sunlights. Celui que j’ai eu le plus de peine à dénicher, c’est celui-ci, un reprise assez originale de « Surf Beat » de Dick Dale.
1966 – Erick Saint Laurent / Le Temps D’y Penser. Il a connu quelques succès dont un avec une honnête reprise de « Eleanor Rigby » des Beatles. Mais ce titre beaucoup plus obscur dans sa discographie et c’est aussi un de ces disques qui partent à plusieurs centaines d’euros dans les enchères.
1961 – Lou Bennett Trio – Quartet / Brother Daniel. Voilà un des indicatifs de la légendaire émission Salut les Copains. Le titre est en quelque sorte un hommage à Daniel Filippachi l’animateur. C’est du jazz cuvée supérieure. Le batteur est un vrai batteur de jazz, un virtuose au jeu très personnel. Et le reste n’est pas mal non plus. On peut d’ailleurs se demander qui parmi les fans de Johnny Hallyday ou Richard Anthony allait acheter un truc pareil ?
1965 – Orfino / Les Crêpes. Orfino c’est Hector l’ancien guitariste rythmique des Pirates de Dany Logan. Après la séparation du groupe, il tente un carrière solo qui ne laisse pas un souvenir impérissable. La vraie curiosité de ce disque réside dans un rythme de ska avant l’heure.
1966 – Géraldine / La Rivière Me disait. Née en Suisse et peu connue, sinon qu’elle a représenté la Suisse au Concours Eurovision en 1967 et termine dernière, ce qui pourrait signifier que le disque était plutôt bon. En 1966, sans percer elle enregistre chez Polydor cette charmante obscurité. Elle fait partie de ces chanteuses qui sont redécouvertes et dont les disques sont aujourd’hui assez recherchés
1967 – Benoit Philippe / Lisette. D’origine belge avec un petit quelque chose de Brel, une chanson qui ne demandait qu’à être plus connue. Elle s’est perdue dans les dédales du temps.
A l’avènement des Beatles, pas mal de monde alla se balader sur la route qu’ils avaient ouverte. Quelques groupes ont un parcours assez semblable à celui des Beatles avant la célébrité. Concerts dans les clubs, passages en Allemagne à Hambourg, recherche d’un contrat phonographique et d’un manager efficace, telles étaient les principales choses qui pouvaient rythmer la vie d’un artiste ou d’un groupe au début des sixties. Quand le vent tourna et que Liverpool se posa comme prétendant au titre de capitale mondiale de la musique, les artistes en liste n’avaient pas encore une idée précise de leur avenir et du poids qu’ils allaient peser. Le meilleur moyen de tester, c’était d’ouvrir une sorte de compétition, une course au numéro un de demain. A l’ouverture des festivités, trois noms se détachent du lot, les Beatles, Gerry et les Pacemakers, les Searchers. On pourrait encore penser aux Hollies, mais ils sont de Manchester, bien que cela ne change pas tellement les orientations musicales. Pendant une année à partir du début 1963, les paris étaient ouverts, les Beatles semblaient mener le course en tête mais étaient sérieusement accrochés par les viennent en suite. Aujourd’hui, on sait qui a gagné, les Beatles évidemment. L’avantage sur les autres était de compter dans leurs rangs deux fameux compositeurs, ce qui manquait cruellement aux autres, bien que le Gerry des Pacemakers était capable d’écrire des trucs plutôt plaisants. Les Searchers étaient cantonnés à chercher dans les répertoires concurrents ou auprès de compositeurs, de quoi faire un hit. Leur atout principal restait leurs qualités d’interprètes. Ils réussirent plusieurs fois à dénicher la chanson magique qui les mena aux premières places du hit parade, mais le filon finit par s’épuiser et ils disparurent petit à petit du premier plan comme Gerry et les Pacemakers. La bataille s’effectuait surtout à coups de 45 tours, mais les plus en vue avaient droit à des albums. Le premier album, terme qui sonne un peu comme un synonyme de naissance quand ils sont suivis d’autres. Ces fameux premiers albums, je les connais tous, je les possède, du moins en ce qui concerne ces groupes qui firent le British Beat. Je vais m’arrêter sur l’un d’entre eux, que je considère comme un must du genre, le premier album des Searchers « Meet The Searchers », datant de 1963.
Il ne contient que des reprises, mais c’est là que le coup de poker est réussi, les obscurités qui composent une partie de l’album font que la version des Searchers est considérée un peu comme l’original. L’album s’ouvre sur un bon exemple « Sweets For My Sweet » (« Ma Biche » par Frank Alamo), Ce titre noyé et puisé dans la discographie des Drifters devient leur premier no 1 en Angleterre. Il faisait déjà partie du répertoire au Star-Club de Hambourg, on peut l’entendre sur le rare album live sorti en Allemagne en 1964. Instrumentalement les Searchers sont très performants, mais ils excellent dans les vocaux qui sont partagés entre MIke Pinder (rien à voir avec celui des Moody Blues), parfois Chris Curtis, et surtout Tony Jackson qui a une voix splendide. Les vocaux du groupe, un peu teintés de l’accent de Liverpool, feront pour beaucoup pour leur image de marque. Même si la chanson nous est inconnue, on risque bien de les identifier. C’est un album de musique brute, très peu d’artifices studio, sinon qu’il est enregistré en stéréo. Les chansons sont présentées dans l’ordre de leur parution sur l’album.