En passant

Bas nylons et voyage lointain (23)

Le Grand Voyage (23)

L’univers en vue

Le trou noir

Comme la plupart des objets précédents, leur existence est mise en évidence par les moyens techniques, ondes radio par exemple. Le trou noir est un des plus mystérieux composants de l’univers, d’autant plus qu’il est en principe invisible. Si son comportement est connu, sa fonction dans l’univers en est pour beaucoup au stade des hypothèses. J’ai même lu à quelque part qu’il pourrait être la porte vers d’autres univers. C’est sans doute un peu fantaisiste, mais on ne sait jamais, et il a fallu bien longtemps pour que l’on admette que notre planète n’était pas le centre de l’univers.

En astrophysique, un trou noir est un objet céleste si compact que l’intensité de son champ gravitationnel empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper. Ils sont de divers types, mais fonctionnent de manière à peu près identique. Il est supposé qu’ils existent en quantités énormes et un peu partout.

De tels objets ne peuvent ni émettre, ni diffuser la lumière et sont donc noirs, ce qui en astronomie revient à dire qu’ils sont optiquement invisibles. Toutefois, plusieurs techniques d’observation indirecte dans différentes longueurs d’onde ont été mises au point et permettent d’étudier de nombreux phénomènes qu’ils induisent. En particulier, la matière happée par un trou noir est chauffée à des températures très élevées et émet une quantité importante de rayons X, avant d’être « absorbée ».

Envisagée dès le XVIIIe siècle, dans le cadre de la mécanique classique, leur existence — prédite par la relativité générale — est une certitude pour la quasi-totalité des astrophysiciens et des physiciens théoriciens. Un trou noir n’étant détectable que par les effets de son champ gravitationnel, une observation quasi-directe de trous noirs a pu être établie en février 2016 par le biais de la première observation directe des ondes gravitationnelles, GW150914. Le 10 avril 2019, les premières images d’un trou noir sont publiées, celle de M87, trou noir supermassif situé au cœur de la galaxie M87. Elles sont suivies, le 12 mai 2022, d’images provenant de Sagittarius A, au centre de la Voie lactée. Ces différentes observations apportent ainsi une confirmation supplémentaire de leur existence.

Dans le cadre et donc les limites de la relativité générale, un trou noir est une singularité gravitationnelle entourée d’une zone d’espace dont rien ne peut s’échapper, limitée par une surface appelée horizon. La physique quantique, appliquée aux couples de particules virtuelles apparaissant à proximité de l’horizon, prédit que les trous noirs « s’évaporent » lentement, par émission d’un rayonnement de corps noir appelé rayonnement de Hawking.

Voici ce que l’on peut apercevoir d’un trou noir. Il s’agit de M87 ou Messier 87 dans la Vierge. L’image est en fausse couleurs, mais si on ne trichait pas, en se contentant de notre vision humaine, le tout serait invisible. Cette photo est récente et date de 2019. La dimension du trou noir réel est environ 2,5 fois plus petit que la partie sombre centrale. On peut comparer le trou noir à une sorte de piège cosmique, d’autant plus redoutable qu’il est invisible. Un vaisseau spatial qui s’en approcherait trop près serait irrémédiablement attiré par lui. Son pouvoir d’attraction est terrible, on estime pour le cas ci-dessus un pouvoir d’attraction 6.5 milliards de masses solaires. Son influence doit porter très loin, mais comme dans le cosmos les distances deviennent vite énormes, il n’a qu’en effet disons local. En schématisant, le trou noir se comporte un peu comme votre évier rempli d’eau, quand vous ouvrez l’écoulement, l’eau est aspirée vers le trou de l’écoulement. On peut penser que dans la photo prise de M87, si le trou noir est 2,5 fois plus petit, il a absorbé tout ce qui était aux alentours laissant vierge de toute présence la partie qui l’entoure et qui est sombre. Que devient ce qui est attiré par le trou noir? C’est encore un vaste débat. J’aime assez l’idée, une possibilité parmi d’autres à défaut de certitudes, qu’au bout d’un moment le trou noir étant rempli et ne pouvant prendre plus, il finit par exploser et créer je ne sais trop quoi, une nova par exemple, et relancer un nouveau coin d’univers. une sorte de Big Bang. Qui sait si nous ne sommes pas déjà un truc du genre qui se serait produit il y a quelques milliards d’années? L’idéal serait d’observer l’emplacement d’un trou noir et guetter un changement dans son apparence, quelque chose qui deviendrait visible ou un bouleversement dans son environnement. Le seul ennui, c’est que ce genre d’événement doit être très rare, comme l’apparition d’une nova. et encore visible à proximité de nous. C’est un peu la roulette cosmique.

Quelques mots sur les trous noirs

Comme vous pouvez vous en rendre compte, le trou noir est quelque chose d’extrêmement complexe, et je suis persuadé qu’ils cachent encore bien des mystères. A l’échelle scientifique, c’est encore un domaine qui relève de la physique et où l’observation peut être capitale pour faire progresser notre connaissance, Dans un prochain chapitre, nous allons explorer un domaine qui est lui aussi très visible, mais qui demande un effort d’imagination encore plus grand, la relativité et le temps. Pour s’y préparer, on peut déjà se mettre à l’esprit que le moment présent, celui que vous vivez en lisant ces lignes, est une chose qui n’existe qu’ici. Dès que l’on voyage dans l’univers, il n’existe plus et nous verrons pourquoi.

A suivre

Source . NASA, Wikipedia


En passant

Inventaire musical à la Prévert (142)

Disques sous la loupe

Des curiosités musicales diverses, des ambiances particulières, une démarche artistique originale. Des disques qui sont des collectors de plus ou moins grande valeur, mais qui en ont une artistiquement parlant. Les découvrir c’est partir à l’aventure.

Brian Poole And The Tremeloes

Brian Poole et les Tremeloes furent brièvement des rivaux des Beatles. L’histoire a surtout retenu que Decca les choisit au détriment des Beatles lors d’une audition dans leurs studios. Par la suite, pour ne pas trop avoir l’air idiot, Decca souligna la moindre petite victoire du groupe face aux Beatles, mais elles furent assez rares, la principale reste que leur succès « Do You Love Me » remplaça « She Loves You » à la première place du hit parade anglais. Cette rivalité fut plus entretenue par Decca, que par le groupe lui-même.
Il n’en reste pas moins qu’ils furent des rivaux très présentables, il manqua surtout quelque chose, un tandem de compositeurs dans la lignée Lennon – McCartney. Condamnés à chercher dans les répertoires concurrents de quoi remplir leur discographie, l’exercice peut s’avérer périlleux. L’album chroniqué ici est leur troisième. Sorti en 1965, il marque le pas et surtout un déclin de leur succès qui aboutira à la séparation entre chanteur et accompagnateur. L’album contient quand même un gros succès « Someone, Someone » un no 2 en Angleterre en 1964. Il présente une grande majorité de reprises assez bien calibrées mais sans style précis, entre r’n’b, ballades, folk, beat. Le titre qui ouvre l’album « Time Is On My Side », plus connu par les Rolling Stones, est postérieure à la reprise des Stones via Irma Thomas. C’est un album relativement courant, mais très plaisant à (re)découvtir

Artiste : Brian Poole And The Tremeloes
Titre : It’s About Time
Genre : british beat
Label : Decca
No Catalogue : LK 4685
Année : 1965
Pays : UK
Meilleure enchère sur Ebay : 101 euros
Note : Existe seulement en mono, édité également en Allemagne et aux Philippines.

Time Is On My Side

Someone, Someone

You Cant Sit Down

I Could Make You Love Me

Rag Doll

After Awhile

Chills

Times Have Changed

Hands Off

The Uncle Willie

Michael Row The Boat Ashore

What Do You Want With My Baby

Song Of A Broken Heart

Heard It All Before

Well, Who’s That

Interlude Brian Poole

The Uncle Willie, en vrai live (1965)

Brian Poole & The Tremeloes – Candy Man” / Do You Love Me, vrai live (1964)

Gerry & Pacemakers, Gene Pitney, Brian Poole & The Tremeloes, Dusty Springfield, en live 1964

Collectors Made In France

Solomon Burke EP

C’est toujours assez marrant de constater sous quel critère étaient publiés en France les artistes anglophones. Sur cette première publication française dédiée à Solomon Burke, l’étiquette bon pour le twist est une sorte d’argument commercial. A la limite deux titres peuvent avoir un rapport avec le twist, mais pas le titre principal mis en évidence. Les connaisseurs le savent, il fut une source d’inspiration avec reprise à la clé pour des artistes blancs, les Rolling Stone et les Pretty Things notamment. Il fut avant tout un chanteur de rhythm ‘n’ blues et de soul, mais aussi un attrait pour les collectionneurs.

Solompn Burke – Atlantic 232 026, publié en 1962, meilleure enchère sur Ebay 113 euros

Cry To Me

I Almost Lost My Mind

How Many Times

Be Bop Grandma

Documents Solomon Burke

Fast Train, avec Van Morrison en 2004

Everybody Needs Somebody, le créateur et les repreneurs, c’est à dire les Rolling Stones

Cry To Me en live, 2001

Visites au musée du Boss

Au cours de mes longues pérégrinations musicales, mon attention a été attirée par des milliers d’artistes. Certains m’ont laissé quelques souvenirs, d’autres pas. Pour les premiers, cela ne se limitait pas à une seule chanson, quelques unes pour les uns à des dizaines pour les autres. En me limitant à quatre chansons, en général mes préférées, je vais vous présenter ce qui pourrait constituer mon musée musical. Je donne la préférence à des artistes qui ne sont pas forcément très connus par les foules. Mon blog se veut aussi didacticiel et essaye de vous faire découvrir les immenses richesses de la musique.

The Human Expression, des obscurités psychédéliques

Every Night

Readin’ Your Will

Love At Psychedelic Velocity

Optical Sound

Ils existent aussi…

Des artistes et des titres qui n’ont jamais figuré à la une des médias d’un temps ou d’un autre. Et pourtant ils peuvent être intéressants, certains le pensent et j’en fait peut-être partie.

Paul Roland – Madame Guillotine

The Gun Club – Mother Of Heart

Dovers – She’s Gone

En passant

Bas nylons et vinyles en fusion (61)

Des titres faisant partie du garage punk sixties. Mouvement né aux USA quand les adolescent rêvaient de « faire » de la musique. Des centaines réussirent à graver quelques titres principalement sur des petits labels locaux, parfois récupérés par les grandes compagnies. Musique essentiellement spontanée sans contrainte commerciale, mais qui parfois engendre des pépites qui auraient pu se vendre à des milliers d’exemplaires. La plupart de ces artistes sont restés dans l’ombre, mais une ou deux poignées réussirent à acquérir un statut de plus ou moins grande légende. Dans les batailles, la victoire finale récompense les généraux, mais sans les soldats ils n’existent pas.
Voici des sélections de ces pépites plus ou moins brillantes, tirées des centaines de compilations qui existent de cette musique. Ceux qui comme moi l’explorent depuis longtemps, souriront certainement à l’écoute d’un titre ou d’un autre, ils penseront comme moi qu’il n’est pas nécessaire d’être des millions à apprécier un disque pour qu’il soit meilleur qu’un autre.

Chapitre 27

Sonics (Inc) – You Don’t Hear Me

The 409 – They Say

Piece Kor – All I Want Is My Baby Back

By Fives – I Saw You Walking

The Knights Of Day – Why Do You Treat Me So Bad

The Landlords – I’ll Return

Bohemians – I Need You Baby

The Bittersweett – She Lied

The Countdowns – Cover Of Night

The Lidos – Since I Last Saw You

Documents

Des archives musicales, peu importe le pays, de la télévision ou autres durant les sixties

The Easybeats – A Very Special Man , 1966

Peter and Gordon – A World Without Love, 1964

La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.

Enrico Caruso / Italie 78 tours

Dans le monde des collectionneurs de disques, tous les styles sont représentés. L’opéra ne fait pas exception, mais pendant longtemps ce fut un peu la portion congrue, la longueur des opéras ne permettait que d’en obtenir des extraits. Il n’est pas rare qu’ils durent près de deux heures ou plus, mettre l’intégrale sur des 78 tous aurait représente des dizaines de disques. Cela s’améliora nettement avec le microphone, mais en attendant il fallait faire avec et extraire les airs les plus attachants.
Enrico Caruso (1873 – 1921) fut la première star du disque aux ventes qui se chiffrent par millions. Son premier enregistrement date de 1903, mais l’industrie du disque était encore balbutiante, ce premier disque ne comporte d’ailleurs qu’une seule face. Comme dans beaucoup de domaines, il a fallu l’offre pour créer la demande, demande qui s’amplifiera au fil de temps, tout en rendant la possession d’un gramophone abordable, sans devoir vendre sa maison pour en acheter un. En 20 ans de carrière discographique, il était déjà célèbre avant d’enregistrer, plus de 200 enregistrements furent publiés. Comme pour beaucoup de chanteurs, il y a une partie de la discographie qui est plutôt courante, surtout quand on en a vendu des millions, et une autre partie plus rarissime. En fouillant bien dans les puces parmi les 78 tours, on peut encore trouver des disques de Caruso qui ont survécu au déluge sans que le prix en soit excessif. Pour celui qui est chroniqué ici, c’est beaucoup moins évident. Il s’agit d’une sorte de réédition en 1911 de son premier enregistrement de 1903. Rares sont les copies qui se vendent en-dessous de 1000 euros. La première édition n’apparait jamais dans les enchères, probablement tirée à peu d’exemplaires, les copies existantes restant chez les collectionneurs ou n’ayant pas survécu. Plus de 100 ans après sa mort c’est encore une légende et nul doute que les enregistrements ne sauraient restituer à pleine puissance tout son talent. Il reste une sorte de pionnier de l’opéra.

Italie 1911 – Ebrico Caruso – Disco Zonofono – X-1551. Meilleure enchère sur Ebay, 2807 euros.

Luna Fedel

Cela n’a rien à voir avec l’enregistrement précédent. Mais voici un enregistrement qui date de 1909 où l’on peut mieux s’apercevoir du talent et de la voix de Caruso. C’est un extrait de La Tosca de Puccini avec l’air « E Lucevan Le Stelle », sans doute un de ces opéras où la l’art lyrique italien peut exceller dans toute la splendeur de cette langue qui servit à inventer l’opéra..

Toujours la même chanson

Il est toujours curieux d’entendre une chanson que l’on connaît bien dans une autre langue. Le phénomène de reprendre une chanson connue dans une autre langue est un phénomène planétaire. La mélodie reste, mais la consonnance d’une langue peut lui donner une ambiance différente.

Une des premières chansons de Ray Charles à entrer dans l’histoire.

Hallelujah I Love Her So

Ray Charles, version originale, 1956

Nicole Croisille – Dieu Merci Il M’aime Aussi (1961), première version française

en français

Eva Omerová – Aleluja a jazz  (1983)

en tchèque

Siw Malmkvist – Åh, Din Uschling (1961)

en suédois

Maarit – Kuuma Kissa (1983)

en finlandais


Raymond Van Het Groenewoud – Hallelujah, Ze Is Van Mij (1988)

en hollandais

Lone Star – Aleluya Ella Es Mi Amor (1968)

en espagnol

The Tap Zap – Hallelujah, I (Just) Love Her So (2010)

en tchèque autre version

Des chansons qui parlent de San Francisco

Scott McKenzie – San Francisco (1967)

The Flower Pot Men – Let’s Go To San Francisco (1967)

Maxime Le Forestier – San Francisco (1972)

Jesse Fuller – San Francisco Bay Blues (1954)

Tony Bennett – I Left My Heart in San Franciscor (1962)

Jeanette MacDonald – San Francisco (1936)

Dans la rue

Des musiciens ici et là

Nuremberg

New York

L’opéra du supermarché