Les crooners c’est pas trop mon truc, bien que. Il m’arrive parfois d’en écouter un ou l’autre. Bien évidemment, je sélectionne les chansons qui conviennent le mieux à mes goûts personnels. Je suis parfois étonné, car certaines abandonnent le style le temps d’une chanson pour visiter un peu la musique du voisin. Alors partons à la découverte…
Le crooner avec un grand C, Andy Williams. En 1967, il enregistre une chanson qui fera le tour du monde « Music To Watch Girl By ». En y regardant plus plus, on peut être étonné de la modernité de ce truc. En effet, on peut y entendre de la fuzz guitar, que l’on avait plutôt l’habitude d’entendre dans le musique pop et psychédélique. Plutôt branchés les orchestres ricains…
Dean martin, un autre. Entre quelques standards, il aborde ici une chanson plutôt western. On ne va pas s’en plaindre…
L’habitude des crooners, en plus de leurs propres créations, c’est de reprendre quelques chansons qu’ils peuvent adapter à leur style. Le célèbre Tony Bennett reprend ici le « Blue Velvet » de Bobby Vinton, en plus sentimental.
Le grand problème des crooners dans les années 60, c’est de ne pas sombrer sous l’invasion de la Beatlemania. Certains tirent assez bien leur épingle du jeu. Par exemple, Frank Sinatra connaîtra quelques uns de ses plus grands succès durant cette période. Ici un enregistrement résolument moderne « This Town ».
Chez les crooners, il n’y a pas une domination totale américaine. De temps en temps, un intrus parvient à se glisser dans le lot. Ici un anglais, Matt Monro, et un de ses titres les plus connus. Il était produit par un certain George Martin, qui s’occupait aussi des… Beatles!
Certainement la chanson interprétée par un crooner, noir celui-là, qui plaira le plus aux jeunes générations suivantes « Route 66 ». Ce n’est pas les Rolling Stones qui me contrediront!
Une de mes préférées, par une grosse pointure dans le style, Perry Como.
Bon laissons un peu ces momies de côté et prenons en un bien plus moderne, je veux parler de Scott Walker. Après sa période à succès avec les Walker Brothers 1965-1967, il entame une carrière de crooner. Il en a toutes les possibilités et surtout la voix. Comme il est plus jeune, ses idées musicales sont plus modernes, ses compositions aussi. Souvent des mélodies un peu envoûtées, parfois un peu sinistres, parfois musique progressive. Je dirais presque que c’est un crooner psychédélique. Il a repris 9 chansons de Brel au long de sa discographie, il lui voue une admiration sans bornes. Mais tout son talent éclate dans les autres chansons, les siennes. Voici une sélection, tout en vous disant que c’est un mec que j’adore et que j’écoute très souvent.
Enregistré quand il faisait encore partie des Walkers Brothers, une mélodie étrange sur les aléas de la vie, « Mrs Murphy ».
Sa reprise de « Jackie »
Toute sa classe dans « The Bridge »
Celle-là sonne bien dans le style Sinatra et autres similitudes
Continuons notre petite visite dans ce que j’aimais dans les années 80, preuve que je suis pas un nostalgique pur et dur de tout ce qui était avant. Des connus et des moins connus…
Un groupe d’abord punk qui a changé d’optique avec le temps, au point de nous offrir un valse à leur manière. Il s’agit bien sûr de Clash.
Je peux dire qui j’ai passé quelques bons moments d’écoute avec les 3 ou 4 premiers albums de U2. Quand ils sont devenus des méga stars, ça m’intéressait moins. J’aimais ce moment de gloire…
Là, on est déjà un peu dans les trucs branchés, Wall Of Voodoo, méritait le détour et bien sur aussi Stan Ridgway un peu plus tard.
Un truc qui me rappelait un peu les sons d’orgue dans le psyché des sixties, « Talk Talk », par le groupe du même nom.
J’avais accueilli ce disque comme quelque chose d’un peu différent, un brin jazzy. La preuve que l’on pouvait faire des choses différentes et marquer son temps. Une belle voix, une des belles que je connaisse, le genre qui me fait frissonner.
Une autre voix, un peu le même genre de musique, assurément une grande chanteuse et de belles ambiances.
Pour moi les Buzzcocks, ont marqué une entrée de bon pied dans les années 80
Musicalement parlant, c’est une de mes meilleures découvertes des années 80, Death In June a toujours été très ambigu sur sa démarche musicale, aimant aligner les symboles nazis. Par adhésion ou par dérision, on sait pas trop. Je m’en fous royalement, j’écoute seulement leur musique sans y chercher de message, j’aime bien ces ambiances noires. Paradoxalement, elle me font encore plus aimer le rire et la gaîté.
Quelque chose de complètement différent, j’aimais assez bien ce groupe au point d’acheter plusieurs albums
Je pense que c’est un de mes records d’écoute dans les années 80, le premier album de Lords Of The New Church, avec bien sûr Stiv Bators
Pas beaucoup de groupes français jusqu’ici, en voici un très grand, Marquis de Sade, la classe!
Un autre, les Dogs, Dominique Laboubée, un guitariste de talent et un homme très simple, trop tôt disparu. Quelques souvenirs de concerts aussi…
Même si je semble m’arrêter souvent dans les années 50 ou 60, pour moi c’est ce qui symbolise le mieux mon rétro, je n’ai jamais cessé de chercher et fouiller dans les nouveautés discographiques. Les années 80 furent pour moi une intense période de découvertes intéressantes. Il y a bien sûr eu Joy Division, Cure, Smiths, Talking Heads, Simple Minds, mais ça c’est plutôt connu, je n’y reviens pas. Je suis allé plutôt chez les disquaires branchés en donnant la préférence aux labels indépendants, souvent le source de ce qu’on écoutera plus tard, quand les flemmardes grandes majors auront signés les artistes pour les détruire artistiquement le plus souvent. Voici quelques unes de ces trouvailles, n’hésitez-pas à les découvrir, vous ne risquez rien. Quand on écoute de la musique top 50 on est peut être dans le coup, mais en écoutant d’autres choses, on risque de devenir un peu plus cultivé. Pas besoin de trucs qui font le buzz pour être heureux.
Les Chameleons sont par excellence le groupe qui a bien marché dans les circuits indépendants. Certaines radios périphériques les diffusaient avec un certain plaisir, assez pour que l’on s’en rappelle encore.
Je dois l’avouer le meilleur concert de ma vie fut celui des Wipers dans les années 90. Le guitariste, Greg Sage, m’a absolument envoûté, ce fut un moment de pure magie. Mais je connaissais le groupe depuis une dizaines d’années et j’appréciais la démarche post punk du groupe. Tout en restant assez marginal, le groupe devient une influence avouée de plusieurs artistes dont Nirvana, qui reprend plusieurs titres. Je vous mets un clip qui n’est pas d’une qualité exceptionnelle, mais qui permet de voir le groupe en action. Cela vous donnera une petite idée du bonhomme et je me suis toujours demandé si c’était pas un Alien!
Et pour les mordus la version studio, d’une qualité sonore bien meilleure
La Boîte De Grenouilles est un groupe de studio formé par trois anciens Yardbirds, Jim Mc Carty, Chris Dreja, Paul Samwell-Smith, agrémenté de quelques guitaristes et chanteurs de passage comme Jeff Beck, Rory Gallagher, Jimmy Page, John Fiddler, Ian Dury, Graham Parker, Roger Chapman, du beau monde quoi. Il enregistrèrent deux albums, essentiellement des titres originaux, au milieu des années 80. On pourrait qualifier cela de rock FM. Un clip promotionnel fut tourné avec le titre qui connut une assez bonne réussite aux USA. Le voici…
Jad Wio est un groupe bien français qui a exploité pas mal de styles avec un certain bonheur musical. De nombreuses références sexuelles comme le sado-maochisme parsèment leur discographie. Ce qui avait attiré mon attention à leur débuts, fut leur reprise du mythique « You’re Gonna Miss Me » des 13th Floor Elevators, dans une excellente version.
La cold wave ça vous dit quelque chose? Si oui ou non en voici un de plus beaux exemples par le groupe français, les Bonaparte’s. Je suis absolument conquis par ces ambiances musicalement glauques.
Cassell Webb est une chanteuse à la longue carrière plutôt souterraine. Je l’avais découverte en 1987 grâce à un album « Llano » avec cette chanson plutôt planante, mais que j’ai écoutée bien des fois.
Les années 80 furent aussi un revival pour la musique psychédélique, Dukes Of Stratosphear fut un excellent groupe dans ce style. Tous les ingrédients y sont.
Le disque type que des musiciens de renom font juste pour s’amuser. Il doit bien s’en être vendu une douzaine d’exemplaires dont je suis l’heureux possesseur d’une copie. C’est du blues revisité de manière originale.
Un groupe essentiel pour le tournant de la musique dans les années 80 furent les Cramps. Puisant pour une bonne partie leur inspiration et leur discographie dans les obscurités du rockabilly des années 50, du garage punk des années 60, tout en y injectant une dose de punk des années 70. Je les ai découverts à une époque où je flashais sur toutes ces obscurités via les fabuleuses compilations Pebbles et autres. De là, écouter et aimer les Cramps, il n’y avait qu’un pas vite franchi.