Bas nylons et dessous en chapitres (21)

UN SIECLE DE DESSOUS – Chapitre 21

Vidéo en grand format

 

Une scène qui ne date pas des années 50, mais de bien plus tard, cela se remarque à certains détails. Voyez la dame qui porte des bas.

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Un album de 1976 qui préfigure le retour du rock and roll avec quelques groupes qui seront plus ou moins des têtes d’affiches quelques années plus tard. Remarquez que la fille porte des bas. Ci-dessous les Stray Cats

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La fameuse culotte Sloggi en un croisement entre le Lycra et le coton,


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Le caleçon devient aussi un accessoire féminin grâce à Coup de coeur.

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En 1984, c’est la consécration pour Chantal Thomas

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Un film qui date du début des années 80 est qui est en fait un documentaire. Un cinéaste, Curtis Clark, s’est intéressé à tous ces nostalgiques qui vivent encore la passion du rock and roll dans ses moindres détails, mais 25 ans après son explosion. C’est un film qu’il faut voir avant tout pour ses belles démonstrations de rock and roll sur scène, mais ce qui ne gâche pas le plaisir, c’est la caméra qui se promène au ras du sol et qui filme les bas et jarretelles des ces demoiselles qui dansent et les scènes sont assez nombreuses. On peut y voir Bill Haley quelques mois avant sa mort.

En voici un large extrait

 

A suivre

Des bas nylons, une histoire piquante et des foules en délire

Les histoires de gendarmes et voleurs ont toujours fait partie du folklore de la société. La police court après les voleurs, c’est bien connu, et parfois les voleurs courent plus vite que la police. Après 1832, la police se trouva fort dépourvue, on ne marquait plus au fer rouge ceux qui avaient passé entre ses mains et condamnés à des peines lourdes, mais il fallait parfois peu de choses pour être condamné à la dite peine.

Pendant longtemps, ce fut un vide assez conséquent, mais peu à peu la police fit appel à la science pour tenter d’élucider les énigmes de tout poil. Un certain Monsieur Bertillon mit au point vers 1882, le signalement anthropométrique, je pense que vous savez ce que c’est.  Petit à petit, on inclut d’autres méthodes pour traquer le criminel. Avec l’apparition des brigades de police mobile dites Brigades du Tigre en 1907, on essaya avec un certain succès de faire jeu égal avec celui des bandits en mettant à disposition des policiers les derniers cris de la technique notamment des véhicules à moteur pour se déplacer.

Les moyens matériels étant une chose, on considéra également que la psychologie n’était pas inutile. Précéder le criminel en devinant ses intentions permettait de lutter encore plus efficacement contre le crime, Sherlock Holmes n’avait qu’à bien se tenir.

Parfois, les meilleurs spécialistes de la psychologie policière ont bien du fil à retordre, car toute un série de faits qui peuvent sembler sortir tout droit de l’imagination d’un maniaque répose uniquement sur le « on dit » et peuvent s’étendre à des foules entières, provoquant une hystérie collective et des paniques redoutables.

Voici un cas très intéressant rapporté par un médecin appartenant à la police et publié dans un rapport sur la police scientifique, rapport destiné à faire avancer la recherche en la matière et datant de 1921. On voit très bien qu’elle ne s’intéresse pas seulement à de banales histoires de voleurs et malfrats, on étudie aussi le comportement des foules.

C’est à lire et très instructif. Cette histoire s’est déroulée à Lorient en 1918 et elle s’intitule Le Piqueur Lorientais.

Comme vous le voyez, il ne s’est absolument rien passé de concret, le piqueur n’a existé dans l’imagination des gens, mais on s’était persuadé du contraire. On peut aussi se rapporter à la fameuse émission radiophonique d’Orson Welles en 1938 où il créa une panique en rendant très réaliste une adaptation de « La Guerre Des Mondes », de Wells, oui cette fameuse histoire où notre planète est envahie pas des extraterrestres.

Le Figaro, 1 novembre 1938

Un extrait de la fameuse émission

On peut encore se poser la question sur la fameuse « grippe espagnole » de 1918 qui fit des millions de morts. Sa mortalité fut tellement mise en évidence que l’on peut imaginer que certains malades atteints d’une grippe plus que banale passèrent à de vie à trépas, certains qu’ils avaient attrapé cette terrible maladie. L’autosuggestion est une chose encore bien mystérieuse, l’esprit une sorte de machine dont chacun ne connaît pas forcément le monde d’emploi.

Il n’y a qu’à se référer aux fameuses peurs comme celle du vide, de la foule ou des orages. Dans l’immense majorité des cas, ce sont des dangers complètement imaginaires. Mais notre corps est ainsi fait!

Souce Gallica, BNF, DP

Crime et bas nylon

Du nylon souriant
Histoires pas drôles

Henri Pranzini est un de ces aventuriers du 19ème siècle qui n’aurait sans doute pas écouté sa mère si d’aventure elle lui avait dit qu’il finirait un jour sur l’échafaud. Pour celui qui cherche l’aventure, la seconde moitié de ce fameux siècle est propice à pas mal de choses. On se déplace avec une certaine aisance, les moyens de transports tels que le train, ont lentement tissé une toile à travers la planète. Pour aller d’un continent à l’autre, les bateaux offrent un tas de possibilités, il existe déjà des lignes régulières pour se déplacer d’une ville à l’autre à travers les mers.

Né en Egypte de parents italiens en 1857, ce n’est pas tout à fait un enfant issu d’une famille de basse condition. Son père a une bonne situation et le fils a fait des études solides, de plus il parle huit langues. On le retrouve dans divers endroits, exerçant le métier d’interprète sur les bateaux, employé aux postes égyptiennes. C’est justement à cette place qu’il est accusé de vol et mis à la porte. Il se transforme alors en aventurier, combattant en Afghanistan et offrant un temps ses services à l’armée russe.

Mais le personnage a d’autres faiblesses, il est joueur, aime les femmes et les fréquente assidûment. En résumé il a souvent besoin d’argent et doit forcer un peu la main du destin pour s’en procurer. En 1886, il arrive à Paris et trouve divers petits travaux, notamment comme traducteur, il a de quoi faire avec son bagage. On lui prête même quelques activités de souteneur et de gigolo de service.

En mars 1887, un triple meurtre est découvert dans ce qui était alors la rue Montaigne. Trois femmes, dont une courtisane vivant plutôt bien de ses charmes, ont été décapitées. Les soupçons se portent sur un suspect, un certain Gessler dont on a un signalement assez vague, mais dont on a retrouvé un mot signé de lui et des objets personnels sur les lieux du crime. Les indices lancent la police sur une piste. Le vol semble être le mobile du meurtre, on acquiert la conviction que notamment des bijoux ont été emportés. La piste que suit la police s’avérera fausse. Par contre, dans une des maisons closes de l’époque à Marseille, un client paye ses passes avec des bijoux. La taulière méfiante avertit la police qui arrête le payeur, il s’agit d’un certain Henri Pranzini.

La police scientifique de l’époque est encore très balbutiante, mais pas complètement idiote pour autant. On se fait envoyer de Paris une liste des bijoux volés et cela semble correspondre. De plus, le témoignage d’un cocher qui a vu Pranzini entrer dans un parc de la ville avec un paquet à la main, permet à la police de retrouver une partie des bijoux volés dans un lieu d’aisance du coin. Bien que le portrait du suspect ne corresponde en rien à celui de l’homme recherché, le filet se resserre autour de Pranzini. De plus, la police parvient à établir quelques faits concordants sur sa possible et probable culpabilité. Tout cela est très ténu, mais le fait le plus probant concerne les indices retrouvés sur la scène du crime. Pranzini a travaillé dans un hôtel de Naples sous les ordres d’un certain Gessler, nom qui correspond à celui du premier suspect recherché. Suite à un vol d’argent, il est renvoyé par son chef, mais lui vole les objets retrouvés plus tard chez les victimes. De là à penser que c’est un montage destiné à accuser faussement Gessler est un pas que la police franchit avec une certaine aisance. Il restera malgré tout quelques zones d’ombres dans cette histoire. Mais en 1887 on ne s’embarrassait pas trop de question d’étique judiciaire, d’autant plus que l’opinion publique avait pris fait et cause contre lui.

Le procès fit couler pas mal d’encre dans les journaux pendant plusieurs semaines. Finalement, malgré ses protestations, Pranzini fut condamné à mort et à être guillotiné, au mieux c’était le bagne à perpétuité.  Elle eut lieu le 31 août 1887. Cette exécution, comme la plupart, était publique. Il est assez rare de trouver dans les journaux, le narration presque minute par minute de ce genre d’événement, dont il faut le souligner que le peuple était avide. C’était en quelque sorte la relation des faits pour ceux qui n’avaient pu y assister. A noter qu’il est fait mention de Deibler dans l’article, ce sinistre personnage était une sorte de célébrité puisque qu’il assumait la tâche de bourreau. Il coupa 300 têtes, ou plutôt actionnait le couperet de la guillotine. On peut se demander quelle dose de sadisme pouvait se cacher à l’intérieur de ce peu ragoûtant personnage. Car je crois, qu’il faut un peu aimer ça pour le faire. Surtout à répétition…

Source Galliva, BNF, DP