En passant

Bas nylons et d’autres faits divers

Certains protagonistes d’histoires pas vraiment drôles, seraient très étonnés que 115 ans plus tard on parle encore d’eux. A partir de la Belle Epoque une nouvelle presse apparaît, celle des faits divers. Les concierges peuvent s’intéresser à d’autres faits que les cancans de l’immeuble, les voyeurs se délectent des histoires qui n’arrivent qu’aux autres. Certains faits vite oubliés ne se trouvent que dans les archives des journaux difficilement consultables. mais depuis quelques années, un large public a accès à ce matériel sans lever les fesses de son fauteuil. L’Oeil de la police fut un de ces hebdomadaires, très friand de l’actualité d’ici et de là. En voici quelques extraits plutôt sinistres.

Faits divers 2

Ceux qui ont vu la série télévisée Les Brigades du Tigre se souviendront sans doute du nom de ce journal. Il apparaît constamment dans la série via un crieur qui le vend à la volée ou consulté par les policiers. Il exista de 1868 à 1929 où il est repris par Le Figaro. Durant son existence, il connut des orientations diverses de anti-républicain à journal prisé par la bourgeoisie, mais il s’affirma toujours indépendant. C’est un fort tirage au niveau des ventes. Il s’occupe principalement de politique, mais il relaie aussi les faits divers.

Dans l’Oeil de la police

Source gallica.bnf.fr / BnF / DP

En passant

Bas nylons et faits divers

Certains protagonistes d’histoires pas vraiment drôles, seraient très étonnés que plus de 110 ans plus tard on parle encore d’eux. A partir de la Belle Epoque une nouvelle presse apparaît, celle des faits divers. Les concierges peuvent s’intéresser à d’autres faits que les cancans de l’immeuble, les voyeurs se délectent des histoires qui n’arrivent qu’aux autres. Certains faits vite oubliés ne se trouvent que dans les archives des journaux difficilement consultables. mais depuis quelques années, un large public a accès à ce matériel sans lever les fesses de son fauteuil. L’Oeil de la police fut un de ces hebdomadaires, très friand de l’actualité d’ici et de là.
On peut se demander ce qu’il y a de vrai dans les faits rapportés. Inventions de journalistes, affabulations etc… La plupart des histoires mentionnées ne font pas état d’un nom de famille, seuls un endroit ou un lieu sont cités. Mais maintenant avec la technique moderne, il y a moyen d’en savoir beaucoup plus. Il suffit parfois de partir d’un nom de lieu et de partir en exploration. Il y a une quantité énorme de journaux dont les archives peuvent se consulter en ligne. Je vais vous faire une démonstration pratique.

Voici le fait divers tel qu’il est paru dans la presse. Ce qui doit attirer notre attention, ce sont les lieux mentionnés. L’histoire se passe en Suisse et la description dit que les protagonistes de l’histoire viennent de La Chaux-de-Fonds, ville célèbre pour ses montres et aussi lieu de naissance de Le Corbusier et Blaise Cendrars. Cette histoire se passe à fin juillet 1912. Je me suis reporté à presse locale suisse des jours suivants. La drame est mentionné dans plusieurs journaux. Les noms sont cités, mais je les ai volontairement effacés, car bien que cette histoire soit ancienne et d’après mon enquête en ligne, il existe encore des descendants au niveau arrière petit-fils ou plus. Voici l’histoire narrée dans un quotidien.

Nous voyons donc que cette histoire est bien réelle, mais il y a encore moyen d’aller plus loin. Vous le savez peut-être, les Américains sont friands de recherches concernant leurs ancêtres. Beaucoup sont des descendants d’immigrés venus de l’Europe et cela peut remonter à quelques siècles, donc les traces sont pour la plupart perdues. Alors par curiosité ou plus, ils essayent de retrouver quelques ancêtres. Sans vouloir investir financièrement, il y a deux possibilités accessibles à tous. La première est le site des Mormons, qui selon leur doctrine prétend garder une trace nominative de tout être humain ayant vécu sur notre planète. C’est un boulot gigantesque qui aura toujours des failles, pas mal d’missions et d’imprécisions. Le second est une création plus moderne, collaborative. Il s’agit du site « Find a Grave », qui lui se base sur les photographies de tombes et monuments funéraires Une partie est consacrée aux célébrités, mais on peut y trouver des millions de tombes de simples citoyens. Il est alimenté par des milliers de bénévoles inscrits que l’on peut contacter par mail et leur demander de faire des recherches, si on a quelques certitudes ou soupçons sur l’endroit où est enterré un ancêtre. La couverture est mondiale, certains cimetières sont presque entièrement photographies au niveau des tombes, d’autres très peu. Selon les pays, les monuments sont retirés après x années, dans d’autres on trouve de très vieilles tombes, c’est selon. On peut aussi simplement lancer une recherche en mettant un nom de famille, un lieu, une date. D’autres bénévoles vont photographier systématiquement des quartiers de cimetières avec des tombes anciennes, en général plus de 50 ou 60 ans. Mais vous pouvez également en vous inscrivant, mettre ou faire mettre des personnes de votre famille peu importe la date du décès. C’est une manière de laisser une trace de leur passage. Enfin, fort de ces observations, j’ai retrouvé une photo de la tombe de la jeune fille tuée dans l’accident de montagne.

En voici quelques extraits de faits divers plutôt sinistres.

Source gallica.bnf.fr / BnF / DP

Bas nylons et mauvaises rencontres (1)

 

Histoires de mauvaises rencontres
Chapitre 1

Vidéo en grand format

En complément à la vidéo, j’ai retrouvé dans un vieux livre traitant d’affaires criminelles un récit qui peut apporter un certain éclairage sur le futur de Dumollard fils. La scène se passe à Padoue et traite de l’exécution de son père. Il donne une première précision, le père a été fusillé et non écartelé comme mentionné dans certaines sources. Ce récit est probablement construit d’après le récit qu’en fit Dumollard fils lors de son procès. Imaginons ce qu’un enfant de 4 ans pensera de la société quand il sera grand après avoir vécu cela.

Un jour, Martin Dumollard suivit des soldats qui passaient. Depuis quelques jours sa mère pleurait et se désolait, l’enfant s’ennuyait. Ces larmes continuelles le crispaient. il marcha derrière le peloton, et arriva hors de la ville, sur le glacis.
La porte d’une forteresse s’ouvrit; un homme en chemise, les bras liés derrière le dos, accompagné d’un prêtre, en sortit.
L’enfant reconnut son père et voulut se précipiter vers lui.
Les soldats le repoussèrent brutalement. L’homme s’agenouilla. On lui banda les yeux: puis une détonation retentit, un cri d’agonie traversa les airs. Un caporal s’approcha du criminel étendu à terre, râlant; et lui déchargea son pistolet dans l’oreille. Ce fut tout.
Le petit Martin avait assisté à pette scène avec une stupeur muette.
Lorsque tout eut disparu, soldats et cadavre, il reprit le chemin de la ville, l’œil fiévreux, hébété, stupide.

La liste des 12 victimes recensées avec la date des faits

  1. Marie Baday (assassinat), fin février 1855 ;
  2. Olympe Alubert, 4 mars 1855 ;
  3. Josephte Charletty, 22 septembre 1855 ;
  4. Jeanne-Marie Bourgeois, 31 octobre 1855 ;
  5. Victorine Perrin, novembre 1855 ;
  6. l’inconnue du bois de Montmain (assassinat), novembre ou décembre 1855 ;
  7. Julie Fargeat, 18 janvier 1859 ;
  8. l’inconnue du moulin de Sainte-Croix, 11 décembre 1859 ;
  9. la fille de l’auberge Laborde, février 1860 ;
  10. Louise Michel, 30 avril 1860 ;
  11. Marie-Eulalie Bussod (assassinat), 25 ou 26 février 1861 ;
  12. Marie Pichon (tentative d’assassinat), 26 mai 1861.

Lieux des agressions

Le portrait le plus connu de Dumollard

Sa femme

La maison où ils habitaient à Dagneux devenue carte postale

Dessin de Dumollard pendant le procès

Dessin imaginaire de la dernière agression de Dumollard qui conduit à son arrestation

A Montluel la place où fut exécuté Mollard

Source Gallica, BNF, Wiki Commons, Wikipédia, DP