Une larme de blues, Johnny Winter

Pour les gens de ma génération, beaucoup de nos héros tenaient une guitare, c’est tellement mieux qu’un fusil. Je me souviens que l’on jouait à celui qui découvrirait le nouveau et ultime branleur de guitare. On prenait volontiers comme point de comparaison ceux qui étaient déjà des stars, Eric Clapton, Alvin Lee, pour ne citer que ces deux. A la fin des années 60, un personnage au physique particulier vint se glisser dans nos admirations, un albinos du nom de Johnny Winter. Pour tout arranger, il était natif d’un état coutumier dans l’apport de musiciens grands crus, le Texas. Il se hissa rapidement parmi les meilleurs et le resta…

Son blues souvent hargneux, sa voix railleuse, sont  les méandres les plus perceptibles de son style. On écoute Winter comme l’on va à la messe, il est une religion dans le blues, lui est un cardinal, sinon un pape. Sa croix est une guitare qui lance des flammes vers le ciel, là ou se cache le dieu du blues. A part une fidélité discographique qui m’a fait acheter la plupart de ses albums, j’ai quand même eu l’occasion de le voir une fois en concert, il y plus de 30 ans, j’en garde un souvenir reconnaissant.

Une chambre d’hôtel, c’est con une chambre d’hôtel, c’est pourtant là qu’il a définitivement abandonné sa guitare. Elle sera peut-être à vendre, son âme il l’a déjà vendue au démon du blues depuis longtemps. Il est peut-être déjà la-haut en train de donner son premier concert. Les héros ne meurent pas, il cessent de paraître.

Dans la constellation de la guitare j’y ai compté une étoile de plus, et bon sang qu’elle est brillante!

 

 

Johnny Winter – The Blues Progressive Experiment

johnny winterNul n’est trop besoin de présenter ce guitariste l’un des meilleurs de son temps. Enregistré en 1968 pour la label texan Sonobeat, il ne devra sa propulsion au niveau mondial que grâce à la réputation que se fit Winter lors de son premier album pour Columbia en 1969. C’est basiquement un trio, Winter à la guitare, Uncle John Turner à la batterie, Tommy Shannon à la basse, et puis vu le résultat, pas besoin de monde en plus. Oui c’est du blues très classique, Sonny Boy Willamson II, Muddy Waters, Slim Harpo, Howlin’ Wolf, Johnny Winter,avec cette touche insufflée par les blancs et les guitaristes de talent, d’un air de dire que l’on peut jouer la musique noire comme ça, mais sans moquerie, ni air de supériorité. A cette époque Winter n’était pas vraiment un débutant, il avait déjà fréquenté pas mal de monde, ces sessions constituent une sorte de réglage avant de s’emvoler vers la gloire qui ne le lâche plus. Si l’album ne vaut que pour un titre, ce serait cette fameuse version de « Rollin’ And Tumblin », ouvrage déjà remis sur le métier, mais sans lui apporter cette petite touche géniale qui pouvait la rendre plus que présentable aux oreilles innocentes. Un tube raté sûrement, le seul de sa carrière, mais il en a pas besoin, il est au-delà des horizons du succès, il est johnny Winter et comme carte de visite, c’est amplement suffisant.
Un album pas tout à fait comme les autres à redécouvrir ou simplement découvrir d’urgence…

Indisponible pour l’instant…

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