Souvenirs de Charme

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J’aime beaucoup ouvrir mon blog aux souvenirs des autres. Pour autant qu’ils  les racontent, je les accueille avec autant de curiosité que de plaisir à les lire. Avouer qu’on aime le nylon et le témoigner est certainement la meilleure façon de convertir toutes celles qui peuvent douter de son effet magique sur la libido des hommes. Sans vouloir jouer les statisticiens, je constate que les témoignages émanent le plus souvent de personnes qui possèdent un certain niveau culturel. De là, à déduire que les admirateurs d’un certain charme se recrutent dans un milieu assez élevé est un pas que je ne franchirai pas. Par contre, ceux qui l’expriment de manière ouverte et élégante appartiennent plus probablement à cette catégorie. Cela n’a rien à voir avec le compte en banque, car on peut posséder une très grande culture et être clochard. J’en ai moi-même fait le constat. Tout ceci  m’arrange bien, car j’écarte tous les lourdauds qui peuvent assimiler bas nylon avec invitation au sexe de la part de celles qui en portent. Que l’on finisse dans la chambre à coucher d’une dame qui porte des bas est une éventualité qui peut se produire selon les circonstances. Mais que l’on imagine que ses bas servent de passe-partout pour y entrer, c’est certainement la plus grosse erreur que l’on puisse faire. Pour autant que l’on soit un peu psychologue, il y a d’autres signes qui sont annonciateurs de son désir de vous connaître un peu mieux. Eh oui, imaginez-vous que toutes les femmes qui portent une mini jupe sont prêtes à vous inviter chez elles? Bien sûr que non, alors je ne vois pas pourquoi il en serait autrement si elles porte des bas. L’une comme l’autre peuvent juste faire cela parce qu’elles aiment cela.

Il a choisi de paraître sous le pseudo de Charme et de nous raconter le début de ses aventures dans sa quête du nylon. Il le fait à sa manière avec ses mots, mais avec la sensibilité que son pseudo peut laisser supposer. Il a promis de revenir nous raconter la suite. En attendant, je lui donne la parole en le remerciant.

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Je viens de parcourir avec plaisir les différents témoignages des passionnés de tous sexes des bas nylons.

Je vais donc apporter ma pierre à l’édifice de la manière la plus courte possible car l’histoire est longue et elle continue.  

J’ai 52 ans et dès mon plus jeune âge j’ai été bercé, avec bienveillance, par une grand-mère couturière, sur les petits rien qui font que toutes les femmes sont belles à partir du moment où elles restent féminines. Tous les jeudis, j’étais mobilisé pour tenir la boite d’aiguilles ou la craie pour aider les petites mains de ma grand-mère pour rectifier ici une couture mal ajustée ou là, la longueur précise de la jupe droite.  J’ai tout connu des aléas de la mode des jupes au-dessus du genou ou en dessous du genou.  J’en ai vu défiler des dames de tous rangs, de toutes tailles et de toutes morphologies. Pour moi elles étaient toutes belles car ma grand-mère savait parfaitement accorder les formes et les teintes pour que tous les petits défauts soient gommés.  

C’était beau mais étant jeune je ne savais pas vraiment ce qui pouvait me passionner autant.  Souvent, j’ai entendu que je finirai avec un dé à coudre et que les tissus deviendraient mon quotidien.   Finalement,  j’ai préféré le métier des armes qui était nettement plus viril.   

Pendant longtemps les choses en sont restées là, jusqu’en 1982.  Cette année-là, j’ai rencontré une jeune femme de mon âge qui allait me faire découvrir ma passion enfouie.  

Nous avions décidé, avec un autre ami, d’aller passer la soirée au restaurant ensemble.  Nous étions passés la récupérer chez elle en début de soirée.   Elle s’était habillée d’une manière très élégante qui mettait sa silhouette en valeur.  Jolie brune aux cheveux courts et aux yeux sombres,  elle avait parfaitement accordé sa tenue avec sa beauté naturelle. Elle s’était présentée devant nous en imperméable beige noué à la taille par une ceinture.  Ce vêtement laissait paraitre de jolies jambes perchées sur des talons hauts.  Moi qui l’avait souvent vue en jeans, j’étais d’un coup fasciné par son charme qui m’avait si souvent échappé. 

Arrivés au restaurant, elle dégrafa son imperméable pour le disposer sur le dossier de sa chaise.  Je ne pouvais pas la quitter des yeux tellement je l’ai trouvée belle et je me dépêchais pour me retrouver à côté d’elle.   Dans l’ambiance détendue et souriante, je ne manquais pas de la féliciter sur sa tenue et de la complimenter sur son glamour.   Séduite par mes propos, elle se livra un peu et expliqua qu’elle adorait la touche hyper féminine allant jusqu’à mettre des sous-vêtements vintage, en commençant par les bas.  En 1982 quand on parlait de bas, ( il n’y avait pas de dim-up à l’époque )  on parlait vraiment  de séduction car ces ustensiles ne servaient plus que pour des jeux de séduction privés. J’étais sous le charme, et d’un seul coup, elle me ramenait 15 ans en arrière dans les salons d’essayage de ma grand-mère.  La conversation n’en resta pas là.  Me montrant très curieux, elle n’hésita pas une seconde à dévoiler, très discrètement,  le haut de ses cuisses pour nous faire découvrir la beauté des bas fixés à son porte-jarretelles.  J’étais comme un fou.  L’ami qui nous accompagnait n’en manquait pas une miette.  

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Sur le retour, dans la voiture,  elle nous livra encore la beauté de ses jambes en les glissant entre nos sièges.    A partir de cet instant,  l’idée des bas devint mon obsession, j’en étais convaincu.  

Ma fiancée de l’époque l’était un peu moins mais j’allais trouver les arguments pour la convertir.   Sans être accroc autant que je l’étais, elle fit quand même  des efforts, même si elle trouvait ça inconfortable.  Heureusement Dim passa par là quelques années plus tard, apportant un bas joli, facile à mettre et confortable.   Merci Dim…. 

De temps en temps Gerbe passait par là pour mon plus grand plaisir.   Mais dans ma conquête du Graal,  je me devais de convertir d’autres femmes.  Je commençai donc par quelques amies avec plus au moins de réussite. Puis arriva internet ce facilitateur de rencontres. Par ce biais, j’en ai fait de belles et c’est pour ça qu’aujourd’hui je suis là.

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Un jour de 61

Mon ami Loudstart, fidèle contributeur à mon blog, m’a envoyé une petite histoire qui va tout à fait dans le cadre de son excellent récit « Buick et bas coutures ». Encore une histoire de bagnole et de bas coutures?  Oui, mais en se rappelant que sa mère avait l’habitude de ne point trop tenir secret ce qui se cachait sous ses robes. Elle nous emmène une fois de plus dans ce merveilleux voyage fait de dentelles, de nylons et de cette foutue bagnole qui a une forte tendance à singer sa propriétaire, c’est à dire n’en faire qu’à sa tête. En voiture et merci à l’auteur.

En 1961, pendant que nous étions en vacances à Auch, une amie d’enfance de ma mère qui habitait Toulouse est venue passer un week-end à la maison. Arrivée en fin d’après-midi le samedi dans sa petite quatre chevaux, nous nous retrouvons après le déjeuner du dimanche midi.

En 1961, pendant que nous étions en vacances à Auch, une amie d’enfance de ma mère qui habitait Toulouse est venue passer un week-end à la maison. Arrivée en fin d’après-midi le samedi dans sa petite quatre chevaux, nous nous retrouvons après le déjeuner du dimanche midi.

Ma mère propose d’aller faire un tour sur le mail, Arlette, c’est le prénom de l’amie, n’est pas particulièrement enthousiaste, elle préfèrerait rester à bavarder tranquillement. Mais ma mère insiste.

– Tu vas voir, il y a beaucoup de monde, c’est très  agréable d’arriver en Buick décapotable et d’en descendre devant tous ces gens impressionés. Et sans attendre la réponse d’Arlette, elle demande à mon père de sortir la voiture.

En attendant, les deux amies restent à discuter assises sur le canapé.

Ma mère s’est très bien habillée en perspective de cette sortie du dimanche sur la promenade.

Elle porte une robe de skaï noir avec de long gants assortis et des escarpins découverts à lanières de cuir noir.

Mon père est descendu, on entend le démarreur de la Buick par la fenêtre ouverte.

Démarrage 1 son mp3

Arlette demande.

– Qu’est-ce que c’est ce bruit ? Ma mère lui répond.

– C’est la Buick qui démarre, on va y aller. Pendant ce court échange, mon père continue à tirer sur le démarreur.

– Tu es sure, elle n’a pas l’air de vouloir partir. Je sens que ma quatre chevaux va servir. Ce n’est sûrement pas aussi bien que ta Buick, mais elle démarre, elle.

-Tu plaisantes ! Tu nous vois arriver en quatre chevaux. Tu ne peux pas savoir le succès que j’ai en Buick.

– Aujourd’hui elle n’a pas l’air de vouloir t’emmener ! Le démarreur continue à se faire très présent.

– Ecoute, elle va démarrer, le moteur commence déjà à tousser.

Démarrage 2 son mp3

– Ah, déjà ! C’est au moins le dixième coup de démarreur !

– Peut-être, je n’ai pas écouté, répond ma mère. Arlette change de sujet.

– Tu n’as pas chaud avec cette robe en skaï et des bas en plein mois d’Août ?

– Pas du tout, et je porte des bas tous les jours, je me sens nue sinon.

– De toute façon, si tu retrousses toujours autant tes jupes tu ne dois pas avoir bien chaud.

– Voilà, c’est ça ! Coupe ma mère qui commence à s’agacer d’entendre le démarreur qui ralentit sans que le moteur parte.

– Oui, eh bien moi je suis sûre qu’elle ne va pas partir ta belle Buick. Ecoute la batterie est morte. Ma mère lui répond.

Et alors, il y a la manivelle dans ces cas là. Effectivement on entend mon père descendre et le bruit de la manivelle.

– La manivelle ? Interroge Arlette.

-Eh bien oui, comment tu fais avec ta 4cv quand elle ne démarre pas.

-Je n’ai jamais eu besoin de me servir de ce truc ! D’ailleurs je ne me rappelle pas avoir vu quelqu’un s’en servir. C’était sur les voitures d’avant guerre ça.

-Nous on s’en sert, et c’est très pratique. Coupe ma mère.

Démarrage 3 son mp3

– C’est peut-être pratique mais ça n’a pas l’air d’être plus efficace qu’avec le démarreur, elle est en panne ta Buick, on dirait.

– Ce que tu peux être défaitiste, soit un peu patiente, fait comme moi, fume une cigarette.

– Merci je ne fume pas. Pendant ce temps le bruit de la manivelle continue d’arriver par la fenêtre, et enfin le vieux moteur démarre.

– Tu vois, ça n’a pas été bien long, allons-y, dit ma mère en se levant et en lissant sa jupe.

– J’èspère qu’on démarrera mieux en quittant le mail tout à l’heure, dit Arlette.

– Tu sais, ce n’est pas bien loin , la batterie ne sera pas assez rechargée, on partira à la manivelle.

– A la manivelle devant tout le monde ? On va être ridicules.

-Au contraire, on aura le temps de bien se faire admirer.

– N’importe quoi, se faire admirer dans une voiture en panne, on va prendre ma voiture ! Ma mère sourit.

– Tu sais, on est souvent obligé de démarrer avec la manivelle. C’est plutôt agréable de voir les gens qui regardent, je suis fière d’être dans une grosse américaine décapotable, même si elle a du mal à démarrer. Allez, viens, tu verras.

– Allons-y soupire Arlette.

– Elle va mieux démarrer j’éspère ?

Ma mère se contente de hausser les épaules en retroussant sa robe avant de monter.

Nous partons pour la promenade, ma mère s’installe au milieu de la banquette avant, en retroussant sa robe au-dessus de ses fesses et fait asseoir Arlette à coté d’elle. On reste près de deux heures à se promener, et à boire un café en terrasse, puis vient l’heure de rentrer. Le mail est plein de badauds, qui jettent un œil au passage sur la Buick garée au beau milieu. Arlette demande à ma mère.

– Tu te rends compte que tu as montré ta culotte à tout le monde ? Lui dit Arlette.

– Et alors, elle n’est pas jolie ? Pendant ce temps mon père essaye d’utiliser le démarreur.

– Mais la batterie n’est pas assez rechargée, ma mère attrape la manivelle devant les pieds d’Arlette et la donne à mon père pendant qu’il descend.

– Et voilà, tout le monde nous regarde, on a l’air malines ! Râle Arlette.

– Tu n’as pas fini de rouspetter, prend plutôt du plaisir à te faire regarder. Arlette ne dit plus rien pendant un long moment.

Mon père tourne la manivelle sans résultat. Ma mère allume une cigarette. Arlette reprend.

– On voit ta culotte jusqu’au nombril !

– Et alors ?

– En plus on sent le siège qui bouge avec la manivelle, ça te plait d’avoir les genoux en l’air avec tes talons aiguilles qui te remontent les genoux sous le menton ?

– J’adore ces sensations.

Pendant ce temps, mon père abandonne et va demander à des passants de nous pousser. Quelques personnes viennent se mettre à l’arrière de la Buick. Arlette demande.

– On ne descend pas les aider ?

– Descends si tu veux, moi j’ai des talons trop hauts. Arlette descend pour aider à pousser tandis que ma mère reste assise au milieu de la banquette. Enfin la Buick démarre et nous rentrons. Arlette a repris son souffle.

– Je ne suis pas prête de l’oublier ta ballade.

– J’y ai pris un grand plaisir ! Répond ma mère en rajustant ses jarretelles.

– Eh bien dans ce cas évite d’emmener tes amies, dis toi qu’elles n’ont pas le même genre de plaisirs que toi!

 

Retour sur un anniversaire très en nylon

Notre ami Loudstart, celui du fameux récit qui nous fit connaître les aventures d’une fameuse Buick avec sa pléiade de bas nylons, m’a fait parvenir un complément à son histoire. Celui d’un certain jour de mars 1960, son dixième anniversaire. Bien sûr, nous y retrouvons cette fameuse maman qui nous expose au long du récit, non seulement son caractère bien trempé, mais aussi ses fameux bas à coutures.  Retour sur anniversaire pas tout à fait comme les autres. Merci à l’auteur.

Mars 1960, j’ai dix ans. Voilà, je passe à deux chiffres, je deviens un grand. A part ça, je n’y vois pas un grand intérêt, c’est un jour comme un autre. Eh bien non, ce ne sera pas un jour comme les autres !

Avec trois copains nous jouons au Monopoly sur la table de la salle à manger quand ma mère apparait en peignoir de bain.

– Pour tes dix ans mon chéri, nous allons aller manger une glace chez Oliveri. Je n’ai pas envie de glace, je suis bien avec mes copains !

– Bof, je n’ai pas envie de sortir.

– Si, si. Tu vas te faire beau, tu as 10 ans maintenant, je t’ai même acheté un nœud papillon. Alors là non ! Je ne vais pas me déguiser en singe savant.

– Tu ne vas pas me faire mettre ça quand même !

– Tu seras très bien. Pour te faire honneur, je me suis acheté une nouvelle robe en lamé or. En plus, tu monteras devant à coté de moi dans la Buick, comme un homme.

– Mais elle est en panne. Ce matin il a fallu prendre le bus.

– Papa est en train de s’en occuper, d’ici une demi-heure elle sera réparée et on pourra descendre en ville. Je finis de me préparer et je m’occupe de toi. Je n’ai rien à répondre, de toute façon elle a décidé.

On continue à jouer au Monopoly, un quart d’heure plus tard ma mère réapparait dans une robe étroite dorée qui brille comme du métal.

– Viens te préparer, tes amis n’ont qu’à continuer sans toi pendant que je t’habille. Je la suis, elle me fait mettre un short bleu marine et une chemise blanche. Cela ne rate pas, il y a bien un nœud papillon tout prêt qu’elle fixe derrière le col.

– Tu es superbe. On revient dans la salle à manger et elle va vers la fenêtre ouverte.

– La voiture est bientôt prête? Demande-t-elle à mon père qui est sur le trottoir.

– Une dizaine de minutes, je nettoie le carburateur.

– Parfait, je me mets une dernière couche de vernis. Elle va dans sa chambre chercher son vernis à ongle et revient s’asseoir dans un fauteuil du salon. La courte robe de lamé est remontée aux trois quarts de ses cuisses dévoilant vingt centimètres de jarretelles de dentelle blanche qu’aucun jupon ne dissimule ! Enfin mon père rentre pour se laver les mains après ses bricolages dans le moteur.

– C’est bon mon chéri, on peut y aller ?

– J’ai fait ce que j’ai pu, on va voir si elle veut bien démarrer. Répond mon père. Ma mère se lève et va devant la glace de l’entrée pour ajuster un petit chapeau noir.

– Allez les enfants, on s’en va. Tout le monde sort de l’appartement pour rejoindre la Buick. Mon père ouvre la portière de ma mère qui monte et se glisse au milieu de la banquette pour me laisser la place à l’avant. Sa robe remonte de nouveau en haut des cuisses, elle soulève ses fesses pour la tirer vers ses genoux mais l’étroite robe trop courte s’arrête à mi-cuisses.

Mon père tire longtemps sur le démarreur sans succès. Ma mère me dit.

– Alors, tu es fier de partir dans une grosse voiture assis devant comme un homme? Tes amis doivent être morts de jalousie. Je réponds agressif.

– Pour l’instant on essaye seulement de partir ! Les secousses du démarreur on déjà fait remonter la robe en lamé en haut des cuisses. Je vois les bas noirs qui plissent en rythme autour de ses jambes, et on aperçoit sa culotte blanche. Ma mère répond.

– Le moteur a déjà toussé, on va partir tout de suite. Mes copains qui n’en perdent pas une miette commencent à m’énerver. Je boude un peu, ce qui agace ma mère qui retend délicatement ses bas qui ont beaucoup bougé.

– Mais tu es impossible, tu boudes, alors que tu es assis près de moi qui me suis faite belle et dans une superbe voiture décapotable devant tous tes amis. Pendant ce temps la batterie rend l’âme. Ma mère me dit.

– Tiens passes moi plutôt la manivelle pour que ton père essaie de nous faire démarrer avec. Et elle allume une cigarette.

Mon père a beau s’échiner sur la manivelle, rien n’y fait, la Buick ne démarre pas. La robe a fini de remonter jusqu’aux hanches, les bas continuent de plisser autour de ses jambes au rythme de la manivelle, et en plus le fin nylon de la culotte se tend et se détend au même rythme. Ma mère qui a terminé sa cigarette, me dit.

– Si tu continues à faire la tête je te colle une claque devant tout le monde, souris. Je la sens suffisamment énervée pour mettre sa menace à exécution, je tente un sourire.

Mon père arrête ses tentatives et indique qu’il va falloir pousser. Ma mère se glisse derrière le volant et je descends pour pousser avec les copains et mon père. Au bout de quelques dizaines de mètres le moteur démarre enfin, mon père reprend le volant et nous allons manger nos glaces chez Oliveri.

Les tables basses du salon de thé permettent à l’ensemble de la salle d’admirer les dessous de ma mère. La robe dévoile le haut noir des bas, je me dis que ses jarretelles sont mal réglées car la lisière des bas festonne légèrement autour des jambes, et les plis aux jointures des genoux sont plus marqués que d’habitude. Quand elle se lève pour aller aux toilettes le nylon des bas flotte autour de ses genoux et les coutures « zigzaguent » légèrement derrière ses mollets.

Nous finissons nos glaces, elle a croisé haut ses jambes, sur le côté une longue jarretelle de dentelle strie sa jambe. Comme elle balance doucement son pied, la jarretelle se tend et se détend et les légers mouvements du triangle blanc de la fine culotte captent les regards des clients alors qu’elle fume sa cigarette en souriant. Enfin au bout d’un moment, elle décide qu’il est temps d’y aller.

Nous regagnons la Buick, elle remonte au milieu de la banquette, je m’assois à côté et tends la manivelle à mon père comme il me le demande. Ma mère met le contact et commence à pomper sur l’accélérateur avec son escarpin gauche pendant que mon père tourne la manivelle. Pas plus qu’au départ de l’appartement, le moteur ne donne le moindre signe de vie, elle continue à accélérer régulièrement, souriante elle me dit.

– Tu es content de ton anniversaire ? Tu es un petit homme maintenant ! Je ne réponds rien, agacé par les nombreux passants qui regardent ma mère jambes écartées, robe à la taille qui s’agite sur l’accélérateur. Les mouvements de sa cuisse gauche tirent son bas dans tous les sens et la jarretelle de côté lâche juste au moment ou le moteur démarre, elle relève son pied de l’accélérateur, laissant le moteur caler. Mon père demande pourquoi elle n’a pas accéléré et recommence à tourner la manivelle.

Elle pivote vers moi et essaie de rattacher sa jarretelle, mais avec le talon aiguille sur le pont central sa jambe est trop relevée, elle n’y arrive pas.

– Laisse-moi sortir.

J’ouvre la portière et je descends de la Buick, elle sort à son tour sur le trottoir et entreprend de rattacher son bas. Il y a maintenant une dizaine de personnes qui nous regardent, elle termine tranquillement puis s’adresse aux « spectateurs ».

– Vous voyez bien qu’on est en panne. Puisque vous avez du temps, vous pourriez au moins nous pousser ! Elle retrousse sa robe, s’assoit, se glisse au milieu de la banquette, pose ses talons aiguilles sur le tableau de bord et se met à lisser ses bas pour tenter de les retendre sur ses jambes allongées. Les gens la regardent la bouche ouverte puis se mettent à l’arrière de la Buick et mon père rejoint sa place avec la manivelle. Resté seul sur le trottoir, je monte à mon tour.

C’est ainsi que se conclut mon premier anniversaire à deux chiffres.