Un 45 tours en vinyle, une fille en nylon

C’est l’été, il fait (enfin) chaud. Le farniente s’installe et je n’ai pas envie de travailler intensément. Les plages de mon adolescence au fil des sixties étaient souvent envahies de transistors ou de petits magnétophones à cassettes et j’en avais un. Le choix était simple, ce que nous aimions. Souvenirs souvenirs, un choix de chansons qui firent sensation le temps d’une de mes saisons sentimentales. A part la qualité musicale plus ou moins présente, il reste surtout la chanson et quelquefois le nom de l’interprète, mais toujours l’image de la fille et de ses jambes  en nylon. Dix titres pour le meilleur et pour le sourire, musique qui colle aux prénoms des filles qui accaparaient mes pensées. Ce sont mes amours adolescentes, mais comme les mélodies qui les ont gravées dans un coin de mon âme, elles sont parties je ne sais où, vers d’autres coeurs. Si certaines chansons me font rire maintenant, l’image qui se cache derrière est un moment heureux de ma vie.


1963 – Les Beatles – Things We Said Today

1965 – France Gall – N’écoute Pas Les Idoles

1965 – Les Rolling Stones – Play With Fire

1965 – Chantal Kelly – Caribou

1966 – The Knickerbockers – Lies

1966 – Bee Gees – New York Mining Disaster 1941

1966 – The Vip’s – I Wanna Be Free

1967 -David Mc Williams – Days Of Pearly Spencer

1968 – Les Irrésistibles – My Year Is A Day

1969 – Fifth Dimension – Acquarius

Ten Years After – Undead

ten years afterTen Years After est un groupe que j’ai toujours affectionné, au moins dans la période Decca/Deram. Tout d’abord, il y a bien sûr l’immense Alvin Lee, le guitariste qui joue plus vite que son ombre, mais il ne faut surtout pas négliger le reste. Chaque membre est un virtuose dans sa spécialité. Leo Lyons, un des bassistes les plus fous de sa génération reste un modèle pour tous ceux qui voudraient un jour tâter de cet instrument. Mr Chick Churchill et Ric Lee sont là aussi, et pas seulement un peu. Après bien des années et bien des albums écoutés, celui qui revient le plus souvent dans mes écoutes est celui que j’avais le plus délaissé lors de la grande époque, « Undead ». C’est du live enregistré dans un club prestigieux, Klooks Kleek. C’est aussi le plus teinté de jazz, le groupe fonctionne comme un orchestre du genre dans certains titres, et la musique explore une forme moderne de la spécialité. On a presque de la peine en regardant la pochette très psychédélique, d’imaginer le contenu. On s’attend à trouver des trucs super planants ou bourrés d’artifices de studio. Que nenni, du jazz, du blues, des amplis à coin, le tout enrobé de virtuosité et des splendides vocaux d’Alvin Lee. Il y a, c’est sûr, le fameux « I’m Going Home », leur titre le plus légendaire, honneur acquis à Woodstock, sorte de course de guitare formule 1. Le reste s’écoute à la vitesse voulue. Ce qui doit représenter l’intégralité du concert figure sur un CD, les titres écartés à l’époque l’avaient été pour cause de double emploi avec le premier album. Et puis ils tournent encore, inlassablement. Certes Alvin Lee n’est plus là, mais le petit jeune qui le remplace assure assez bien la place de son prédécesseur, sauf la voix, qui peut manquer aux nostalgiques. Mais à part ça, rien ne vous empêchera d’aimer, la soirée s’annonce belle et ces Messieurs aiment bien venir dans la salle après le concert et ne refusent point de tailler une petite bavette avec vous, si le coeur vous en dit. Alors?

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