Bas nylons et dessous en chapitres (14)

Suite à une erreur, cet article a été mis en ligne précédemment sans être exact. Voici la version définitive. L’ancien article a été supprimé.

UN SIECLE DE DESSOUS – Chapitre 14

Vidéo en grand format

20 062715 10

20 062715 520 062715 7

Reflet des moeurs d’une époque, le mec qui s’excuse d’avoir embrassé sa conquête à leur premier rendez-vous!

20 062715 1

20 062715 8

20 062715 6

20 062715 13

20 062715 2

20 062715 15

20 062715 12

20 062715 11

 

20 062715 9

20 062715 23

20 062715 16 20 062715 17 20 062715 18 20 062715 19 20 062715 20 20 062715 21 20 062715 22

A suivre

Des dessous pour un siècle (14)

 20 062715 10

20 062715 5Le mot sexy est une création des années 50, tant en paroles qu’en pensées. Avant toute allusion au sexe était bannie, sauf la précision de l’appartenance à un genre mâle ou femelle. C’est le genre de mot qui aurait pu rapporter une fortune s’il avait été déposé avec copyright. Pour l’instant il s’emploie encore modérément avec la bouche, mais certainement plus avec l’esprit. On est en plein passage entre nouveau et ancien monde. Cela peut s’appliquer à la mode bien entendu, mais encore plus à la société. Dans la plupart des pays occidentaux on vit une ère prospère sous forme de consommation, on travaille pour acheter ce que l’on a produit, une part de cette argent étant consacré au superflu. Pendant des siècles, la société se divisait plus ou moins entre une petite partie de riches et une grande partie de pauvres. Maintenant on voit l’émergence d’une nouvelle catégorie, la classe moyenne. Elle n’est ni riche, ni pauvre, la lutte des classes se poursuit également en son sein. C’est à celui ou celle qui aura une plus belle bagnole que son voisin ou une plus belle robe que sa voisine. La frime est de bon ton, surtout auprès des adolescents qu’on considère comme une nouvelle clientèle potentielle d’acheteurs. Le raisonnement est assez juste , dans la famille les enfants sont souvent les plus nombreux, les plus potentiellement acheteurs de futilités, à condition qu’on leur propose ce qui peut les intéresser. Le créneau se situe entre ce qu’ils aiment et ce que la bourse des parents peut leur offrir. 

20 062715 7

Reflet des moeurs d’une époque, le mec qui s’excuse d’avoir embrassé sa conquête à leur premier rendez-vous!

Ceux qui ont vécu cette époque se rappelleront très bien en quoi consistait cette petits trésors à bon marché. Une bande dessinée, un disque, une séance au cinéma, une voiture ou un train miniature font la joie des garçons. Pour les filles, c’est un peu différent, bien que les petites joies des garçons peuvent aussi être celles des filles. Elle sont plus proche de la coquetterie, la mode et ses accessoires arrivent souvent devant, on veut faire comme maman. Le plaisir de maman c’est souvent consulter les magazines féminins qui commencent a être très populaires, Marie-Claire, Elle, s’arrachent presque à la devanture des kiosques. Un nouveau média, encore très discret va mettre de l’ambiance dans les foyers et servir de tremplin au lancement d’une nouvelle manière de voir le monde, la télévision. En 1950, c’est encore très discret, environ 4000 foyers possèdent un téléviseur, principalement sur Paris et environs. 

20 062715 1

20 062715 8

20 062715 6Comme je le laissais supposer dans un autre chapitre, les années 50 c’est vraiment l’âge d’or de la lingerie. Elle est exactement au milieu de la route. Tout en ayant adopté une simplification en nombre de pièces essentielles au modelage du corps, elle n’est pas encore apparente, on la cache secrètement sans ignorer tous les effets qu’elle peut produire sur l’imagination. De plus, elle n’est en version basique pour celles qui le veulent bien. Certaines marques de lingerie proposent des modèles qui avoisinent plus le chef-d’oeuvre que la pièce de lingerie, c’est de l’art dans la lingerie.

20 062715 13

20 062715 2

La gaine reste sans doute la pièce maîtresse du tiroir de lingerie, on ne saurait s’en passer, elle figure dans les achats de toutes les femmes d’un certain âge, un peu boudée par les plus jeunes qui ont moins de problèmes avec la silhouette idéale, là le porte-jarretelles est roi. La gaine ne présente pas que des avantages, elle peut être inconfortable, compresser, avoir tendance à remonter. La publicité s’emploie a gommer tous ces défauts en promettant le modèle idéal pour chacune. La marque Chantelle sera un des musts de la gaine de marque et occupera une part prépondérante sur ce marché. Les origines de cette marque remontant au XIX siècle, mais le nom sous lequel il connu aujourd’hui est plus récent et prendra son envol après la guerre avec sa fameuse gaine. Evidemment d’autres marques sont présentes sur le marché, Barbara, Lejaby, Christian Dior plus axé sur le luxe et surtout ses bas griffés. Il sera aussi un des seuls dans les années 70 a fabriquer encore des porte-jarretelles.

20 062715 15

20 062715 12

20 062715 11

La jarretelle, justement, figure par défaut sur pratiquement toutes les gaines vendues à l’époque. Evidemment on porte des bas, et même s’il fait une chaleur à crever et que l’on enlève les bas, la gaine est quand même présente, question de maintien de ce fameux ventre qui a tendance à s’étaler en rondeurs envahissantes. Tant pis pour les jarretelles inutiles, elles servent de décor. C’est encore la jarretelle de qualité, métallique, assurant un maintien parfait du bas sous toutes les tensions possibles. C’est plutôt le bas qui se déchirera. Après des années d’ignorance, les fabricants sérieux de corseterie aujourd’hui l’ont remise à l’honneur dans une version à peine modernisée. 

20 062715 9

20 062715 23

La chaussure à talon n’est pas spécialement une invention des années 50, mais c’est à cette époque qu’elle va se démocratiser et devenir un must sous sa forme de talon aiguille. Il déclencha une polémique digne de celle du corset concernant ses effets sur la santé. C’est en 1953 qu’apparaît le nom de stilleto dans un journal américain. Cet anglicisme désigne encore aujourd’hui le talon aiguille. Le port des bas coutures est immanquablement associé maintenant avec le haut talon, ce qui n’était pas le cas dans les années 50 où la chaussure genre ballerine était très courante.

Avant de passer à la seconde moitié des années 50, plus qu’avec des mots, magnifions en photos cette époque glorieuse pour la grâce féminine.

20 062715 16 20 062715 17 20 062715 18 20 062715 19 20 062715 20 20 062715 21 20 062715 22

A suivre

Du noir en rock blanchi

Incontestablement les origines du rock and roll sont noires. Musique des ghettos pendant longtemps, elle fut peu à peu captée par l’oreille des blancs. Il fallait pour la faire admettre définitivement jouer les petit jeu des versions blanchies. Les noirs avaient deux tendances dans l’accompagnement, soit très simple comme la plupart des authentiques bluesmen, un vocal et un accompagnement à la guitare souvent accoustique. Là on retrouve Robert Johnson. L’autre tendance est aux grands orchestres avec cuivres et tout le barda. C’est plus la spécialité de quelques jazzmen comme Duke Ellington. Blues, jazz, rhythmn and blues, le quel fut le plus prépondérant dans l’apparition du rock and roll, disons que c’est un mélange des trois. Les blancs sont à l’évidence plus simples dans la conception du rock and roll, guitares, basse, batterie, quelquefois un piano ou un saxophone. Il est rare que l’on entende autre chose dans les disques de Buddy Holly, Eddie Cochran, Gene Vincent, Carl Perkins, Jerry Lee lewis, Bill Haley, les premiers Elvis Presley. A l’évidence quand on écoute de vieux enregistrements avant le rock, il y a un son noir et un son blanc, bien mis en évidence par les vocaux. Le premier à faire un tube en rock and roll fut historiquement Bill Haley et « Rock Around The Clock ». Bien que cette chanson soit une création exclusivement blanche, Haley ne se priva pas d’inclure dans ses premiers enregistrements « Shake Rattle And Roll », celle-là bien noire, mais un tantinet blanchie. A peine après, arrive le personnage qui sera le principal détonateur  de cette canalisation, Elvis Presley. En 1954, dans les studios Sun à Memphis, il admire quelques artistes noirs et il met en route des versions traitées à sa manière. A quelque part c’est assez simpliste, combien de rockers ont remarqué que les enregistrements Sun sont effectués en trio vocal, guitare, basse, cherchez la batterie. Ses quelques disques publiés par Sun eurent un grand retentissement local certain, assez pour arriver aux oreilles de la RCA et le reste n’est qu’histoire. Mais pour en comprendre toute la saveur, revisitons quelques unes de ces pièces dans le deux versions, la noire et la blanche. Très souvent on croit qu’elles ne sont que dues aux rockers blancs, eh bien ce n’est pas vrai…

Elvis Presley d’abord…

XXXXX

XXXXX

Aussi repris par Buddy Holly, un de ses tous premiers enregistrements. Mal enregistré mais excellent!

XXXXX

Moins trépidante, la version de Bill Haley

XXXXX

Et d’autres…

The Train Kept A Rollin’

Repris par Johnny Burnette dans l’album « Rock And Roll Trio » l’un des albums de rock les plus créatifs jamais enregistrés.

Whole Lotta Shakin’ Goin’ On

Eh oui, elle est plus connue par lui, à tel point que l’on croit souvent qu’elle est de lui…

Pour terminer, nous allons prendre le cas de Little Richard. Grand compositeur et interprète, un « méchant », a eu son répertoire littéralement pillé par les blancs. Son malheur à l’époque était d’être noir. Dans certains états où le racisme était encore assez présent, écouter du rock and roll était juste toléré pour autant que l’interprète soit blanc. Alors certains artistes, producteurs, ne se privaient pas de puiser chez lui, les premiers sans doute par admiration, les seconds plus opportunisme financier. On voulait bien des Noirs et de leur musique, leur verser quelques royalties en guise d’aumône et ce n’était pas toujours le cas, ainsi l »honneur » était sauf. Pour ne pas alourdir je n’ai pas mis les originaux, vous les connaissez sans doute, mais uniquement les reprises. On y fait assez souvent de belles trouvailles d’interprétation. Je commencerai par Pat Boone qui fit un succès personnel de « Tutti Frutti », ce n’est pas la meilleure reprise, mais celle qui s’est très bien vendue à l’époque.