En passant

Bas nylons et un gars de Liverpool

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Dans les sixties, de nombreux artistes eurent du succès sans jamais écrire la moindre chanson. Passer du stade d’interprète en associant le talent de compositeur est un exercice du haut vol. Les Beatles, les Rolling Stones, ces derniers cachant leurs premières compositions sous les pseudonymes de Nanker et Phelge, relevèrent le défi. Ray Davies des Kinks fut aussi un compositeur de première catégorie, nombre des ses chansons sont des icônes de la musique sixties, comme celles de son collègue Bob Dylan. Dans la mouvance des Beatles, Gerry et les Pacemakers, apparus pratiquement en même temps, les deux groupes fusionnèrent même brièvement en 1961, ne se défendirent pas trop mal à la composition.. Le succès arrivé, ils furent de sérieux rivaux des Fab Four au niveau du succès pendant une bonne année. Ils leur damnèrent même le pion avec un record qui, je crois, n’a pas encore été battu juste égalé, celui d’être no 1 au hit parade anglais avec leurs trois premiers disques, le quatrième ne « fut » que no 2. La grande différence avec leurs rivaux, leur succès resta surtout cantonné à l’Angleterre et aux USA dans une moindre mesure. De même, leur trois no 1 sont en fait des chansons qui font appel à des compositeurs extérieurs. Le premier no 1 « How Do You Do », écrit par Mitch Murray, fut refusé par les Beatles, mais ils l’enregistrèrent quand même. Leur version ne sera publiée que bien des années plus tard. Comme ils avaient le même producteur, George Martin, il leur refila la chanson pour leur premier disque. Cependant, les Pacemakers ne furent pas complètement dépourvus d’un certain talent pour l’écriture musicale, plus spécialement le guitariste soliste Gerry Marsden. Le plus souvent en solitaire, deux ou trois fois en collaboration avec les autres membres du groupe, un nombre assez conséquent d’originaux figurent dans leurs enregistrements, tant en faces principales que dans les titres secondaires. Avec le temps, on constate que ces titres, de même que les plus gros hits originaux ou non, ne sont pas complètement oubliés aujourd’hui, il arrive encore que des artistes les incluent dans leur répertoire. Même si les années de feu sont loin derrière, à Liverpool la légende de Gerry et les Pacemakers est encore bien vivante aujourd’hui. Leur fameux troisième no 1 « You’ll Never Walk Alone » (vous pouvez voir l’historique de cette chanson ici) est devenu l’hymne du FC Liverpool, et Gerry Marsden, en plus un personnage très jovial, l’a chantée plusieurs fois devant des dizaines de milliers de personnes. Le groupe original se composait de Gerry Marsde, chant solo, guitare solo; Les Maguire, piano; Les Chadwick, guitare basse, (décédé en 2019): Freddie Marsden (frère de Gerry décédé en 2006), batterie. Nous allons partir à la découverte de ces chansons originales à travers la discographie sixties du groupe. Je fais abstraction des reprises et des adaptations françaises assez nombreuses. Je me suis limité à une sélection de titres.

1963 – Away From You (Gerry Marsden en collaboration avec Les Chadwick) – C’est la face B du premier hit « How Do You Do ». Comme c’est le premier disque du groupe que j’ai possédé (le 1er EP français), je me souviens très bien que c’est ce titre là que j’ai le plus écouté au détriment de tous les autres. Vous pouvez entendre une très belle reprise de ce titre dans mon post précédent par les Stool Pigeons. Ce groupe a réalisé un album des reprises modernisées du répertoire des Pacemakers « Gerry Cross The Mersey ».

1965 – La même, mais enregistrée en live aux USA, à l’époque seulement trouvable sur le EP « Gerry In California » de 1965.

1963 – It’s Happenend To Me (Gerry Marsden en collaboration avec Les Chadwick) – Face B du second succès « I Like It ».

1963 – It’s All Right (Gerry Marsden) – Face B de « You’ll Never Walk Alone ». C’est très « Ambiance Liverpool ». C’est aussi une bonne pratique de mettre un titre original au dos d’une reprise, cela permet d’encaisser des droits d’auteur.

1964 – I’m The One (Gerry Marsden) – C’est le fameux succès qui fut seulement no 2, cette fois c’est un original qui de ne se démarque pas trop des premiers succès, mais il est efficace.

1964 – You Got What I Like (composé par le groupe) – Face B du précédent. C’est une ballade, style qui convient convient très bien à la voix de Gerry, c’est presque une face A.

1964 – Don’t Let The Sun Catch You Crying (Gerry Marsden) – Titre plus modestement classé en Angleterre (6ème), mais paradoxalement le mieux classé aux USA à  4ème place. Aujourd’hui, c’est le 3ème le plus écouté sur Youtube

1964 – Show Me That You Care (Gerry Marsden). Face B du précédent, un peu rock and roll, qui par ailleurs n’était pas absent de leur répertoire.

1964 – It’s Gonna Be Allright (Gerry Marsden). Placé sous l’angle du Liverpool Beat, ce titre est sans doute l’un des plus emblématiques et d’une redoutable efficacité. Ce fut pourtant leur premier échec puisqu’il ne se classa qu’à la 24ème place des charts anglais. Même aujourd’hui je ne comprends pas ce classement médiocre. Malgré tout, c’est un titre assez revisité par les nostalgiques. Dans les sixties, il y eut au moins 6 versions françaises sous le titre « Tout Ira Très Bien », dont la meilleures est celle de Noël Deschamps, qui en fit d’ailleurs un assez bon succès sur les radios. Il en existe deux versions côté Pacemakers, elles sont surtout différentes par l’intro qui est plus long. Petite anecdote vers 1965 : le fils des voisins, de quelques années plus âgé que moi, avait appris cette chanson et il la jouait en s’accompagnant à la guitare et en chantant en anglais. Celle avec l’intro plus long, elle figure sur le EP anglais du même non et sur l’album et le EP du film « Ferry Cross The Mersey ». J’en ai attendus des « allright »!

1964 – It’s Just Beacuse  (Gerry Marsden). Face B du précédent

1964 – Ferry Cross The Mersey (Gerry Marsden). La chanson sert de générique au film du même nom, une histoire de musiciens qui cherchent la célébrité. Il fera remonter la cote du groupe et le titre se hissera dans le top ten anglais, mais sera malgré tout leur dernière apparition dans ce top. Le film n’a pas laissé de grandes traces dans l’histoire, mais il permet de voir le groupe et aussi Cilla Black, les Fourmost, et quelques groupes secondaires. C’est plus tard que le titre aura sa vraie heure de gloire. Il connaîtra un second succès bien plus énorme, quand Gerry Marsden et Paul McCartney l’enregistrèrent en 1989 avec d’autres artistes en aide au désastre du Hillsborough, qui fit plus de 90 morts lors d’un match de football dans lequel Liverpool jouait. Cett fois-ci, il sera no  1

194 – You You You (Gerry Marsden). Face B du précédent

1964 – She’s The Only Girl For Me (Gerry Marsden). Ce titre figure sur l’album de la bande du film « Ferry Cross The Mersey ». Autre titre qui aurait presque mérité une face A. Sur Youtube, un clip a plus de 220 000 vues

1965 – Baby You’re So Good To Me (Gerry Marsden). Face B du single « I’ll Be There » reprise d’un titre de Bobby Darin. Ce disque commence le chant du cygne pour le groupe en Angleterre, surtout au point de vue classements dans le hit parade. C’est du pur Pacemaker de face B.

1965 – Dreams (Gerry narsden). Face B de « Walk Hand In Hand », une chanson oldie interprétée dans les années 1950 par Andy Williams et Tony Martin.

Document. Gerry et les Pacemakers rencontrent les Everly Brothers sur scène et dans une sorte de match, les uns interprètent les chansons des autres. C’est aussi une des rares séquences filmées où l’on peut voir Gerry Marsden jouer un solo sur sa guitare.

En live à Wembley, pas mal d’artistes rêvent de chanter devant autant de monde

 

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En passant

Dimanche en pizza musicale (3)

De la musique tous horizons pour le dimanche.  Faites comme moi, je n’ai presque pas de frontières dans la musique, je mélange tout avec un plaisir non dissimulé. Présenté brut, sans suite logique, ni date, ni provenance. Je fais cela de mémoire, je pars à un endroit pour finir dans un autre.

Paul McCartney / For No One

The Stool Pigeons / Away From You

Noël Deschamps / J’prends La Route Quand Même

Aerosmith / Remember

Hubert-Félix Thiéfaine / Les Dingues Et Les Paumés

Slade / I Wont Let It Appen Agen

Raphelson / The Dancer

Big Mama Thornton – Down Home Shakedown

Angelo Badalamenti / Dance Of The Dream Man

Dominique A / La Fin D’Un Monde

Slim Harpo – I Got Love If You Want It

Duane Eddy / Shazam

Brett Brock / The Cincinnati Kid

Alan Stivell – Pop Plinn

Gene Pitney / Angelica

DJ Soltrix Ft. Melvin War / Traicion

Jet Harris / Rave

Howlin Wolf / Shake For Me

The Rolling Stones / Gimme Shelter

Crosswind / Flying Higher

Taste / It’s Happened Before, It’ll Happen Again

Dr. John / Zu Zu Manou

Joan Pau Verdier / Veiqui L’Occitan

Ofra Haza – Im Nin’Alu

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En passant

Bas nylons et prenez soin de vous

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Une nouvelle série d’affiches, cette fois nous allons nous occuper de notre beauté et les soins du corps L’industrialisation a apporté une chose que l’on ne soupçonne pas toujours, l’idée de l’hygiène. Cette idée a eu des interprétations très diverses à travers les âges, elle est aussi liée au fait  des conditions à disposition dans un endroit ou un autre. L’histoire de France nous donne quelques idée des pratiques, absentes ou présentes, selon les époques. On sait que Henri IV sentait le bouc à distance, mais qu’il se baignait nu dans la Seine pour limiter le dégâts, il n’était d’ailleurs pas le seul à le faire. Louis XIV avait une baignoire dont il ne semble pas avoir fait un usage immodéré, par contre il changeait d’habits plusieurs fois par jour et masquait les odeurs en se parfumant. Il est aussi connu qu’à Versailles, accessible dans certains endroits à tout un chacun, on avait plus ou moins l’habitude de se soulager dans tous les coins. Il en va ainsi des moeurs, ils peuvent changer du tout au tout en fonction des époques et des cultures, c’est dans l’air.
Un des principaux buts de l’industrialisation fut de créer des besoins qui n’existaient pas avant, c’est différent aujourd’hui, mais cela n’a pas fondamentalement changé. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, on suggéra aux gens par la publicité, qu’il était indispensable d’avoir ceci ou de faire cela, de prendre des habitudes qui leur étaient jusque là étrangères. Inculquer la notion d’hygiène et de confort corporel fut une piste amplement explorée. Un truc aussi simple que se laver les dents n’était pas une pratique courante. Dans certains cas, on apporta des remèdes à des maux qui furent justement créés par l’industrialisation et qui n’existaient pas avant. Les caries dentaires en sont un exemple, on remarqua que dans certaines vallées pas trop accessibles où les gens vivaient en autarcie, les gens avaient rarement des problèmes de caries dentaires. La construction des routes pour les sortir de leur isolement les relia aux reste du monde, mais cela leur donna aussi accès à la nourriture industrielle, soupes en sachets, conserves, et la possibilité de se procurer en abondance du sucre raffiné, la peste pour les dents. Voilà un exemple, vous avez des caries ? Eh bien c’est parce que vous ne vous lavez pas les dents, et que je te fournisse des brosses à dents et de la pâte dentifrice au trifougnon de stormactyl dont l’efficacité a été testée en laboratoire. Pour ceux qui n’avaient pas de baignoire à disposition, il existe un tas de lotions nettoyantes qui vous rendront aussi propre que l’instant qui suivit votre baptême.  Un bain dans un endroit réputé thermal doit vous soulager de toutes les saloperies que vous avez ingurgitées le reste de l’année, remise à neuf garantie. Vous perdez votre belle chevelure ? Il y aura certainement un coiffeur avec une belle boule de billard à faire enrager un joueur de snooker qui vous conseillera la lotion miracle. Vous sentez la chèvre ma chère, que n’utilisez-vous pas Fleur d’Ivresse, le nouvelle eau de toilette de Biscôme. Bon vous avez compris, alors voilà les affiches qui vous rendront la vie belle. Elles sont toutes de la seconde moitié du 19ème siècle et sont cliquables pour une meilleure vue.

Source Galluca, BNP, DP