La pléthore de production phonographique qui existe depuis les années 1950, regorge de choses peu connues ou inconnues, un artiste, une chanson, un label, tout peut charmer. Parfois le parcours pour arriver à vos oreilles ou encore dans vos mains est digne d’une enquête policière, sans qu’elle soit toujours résolue. Il est clair que seul un très petit pourcentage sera visible, les médias restant encore la carte d’atout qu’il faut abattre au bon moment. Les grosses compagnies discographique au temps du vinyle pouvaient prendre plus de risques, de temps en temps un tube qui se vendait bien compensait les pertes de ce qui ne se vendait pas. Un tirage de test ou de promotion à quelques centaines d’exemplaires était suffisant. Si la demande suivait ou si les radios diffusaient le truc, on assurait derrière. Les collectionneurs le savent bien, ce sont surtout parmi ces disques peu diffusés qu’il vont rechercher les pièces de grande valeur, pour autant qu’elles aient fait leurs preuves par la suite. A côté, il y a les petits labels, les pressages privés, qui peuvent parfois offrir des perles musicales. Là encore, le temps qui passe peut attirer l’attention des collectionneurs, la demande multipliée par la rareté fera monter les prix qui peuvent atteindre de sommes folles. Par exemple, l’album de Music Emporium, un groupe psyché US qui publia un album sur le petit label Sentinel en 1969 peut dépasser les 3500 euros pour une copie. N’allez pas croire que cela n’existe que pour la musique moderne, la musique classique a des copies qui peuvent atteindre 10000 euros. Inutile de vous précipiter aux puces pour acheter toutes les disque classiques que vous trouverez, la règle est la même, seul ce qui est rare et recherché a de la valeur. D’ici à ce que vous tombiez sur la pièce rare, vous ferez peut être des milliers de kilomètres et c’est sans garantie.
Voici une sélection de titres ou d’artistes qui passèrent pas mal inaperçus au temps de ce qui aurait dû être leur heure de gloire. Il se peut que vous en connaissiez l’un ou l’autre. Ces titres en édition originale n’ont pas forcément une valeur marchande, mais c’est pour le moins plaisant à écouter. J’en ai déjà proposés certains par le passé.
Puisque j’en ai parlé ci-dessus, commençons par Music Emporium. Ce groupe de la West Coast, moitié masculin, moitié féminin, balançait entre le planant et le plus hard. C’est bien roulé !
En 1967, le label Elektra publie un album que l’on peut considérer comme un des premiers disques de pop électronique. Sous le houlette du compositeur Mort Garson, le disque propose 12 titre liées au signes astrologiques, avec une petite narration des tendances qui sont sensées se rapporter à la personnalité du signe concerné. Musicalement, c’est superbe et planant. Voici le titre qui concerne le signe de la Vierge.
The Shakespeares, groupe originaire de Rhodésie, vint tenter sa chance en Europe. En 1968, en France et en Belgique sort ce titre « Burning My Fingers »qui fut « meilleur disque pop de la semaine » à l’émission Bouton Rouge sur l’ORTF. C’est très plaisant et original.
Si cette chanson des Beatles « I Want To Hold Your Hand » était reprise par ZZ Top cela donnerait à peu près ceci. Ici ce sont les Moving Sidewalks en 1968. Petite chose à savoir, dans ce groupe à la guitare figure Bill Gibbons sans sa longue barbe, un peu avant de fonder le fameux trio.
Les Falcons groupe alsacien des années 60 et 70 se débrouillait plutôt bien. Ils sont responsables d’un rarissime EP en 1967 avec 4 originaux, qui est pour moi une des rares disques français à avoir un authentique esprit garage. Par la suite, il sont signés par le label allemand Hansa et sortent un album en 1971, pas si mal torché avec une jolie version pop du standard « Fever ».
Un autre groupe français que je classe aussi dans l’esprit garage, les Senders, ce sont des Normands. Publié par le fameux label DMF, « Good Stark » est à l’évidence une pépite du genre. C’est plus beau que n’importe quel disque de Sheila !
C’est un disque que j’avais trouvé lors de vacances en Italie en 1974, chez un petit disquaire local. Ce n’est rien d’autre qu’une adaptation de « Dies Irae » mis en forme par les Mec Op Singers en Belgique. Hasard, mais pas trop sans doute, c’est le même label qui publia l’original sous licence. Cette reprise de 1967 est faite par Andrea Giordano, qui est aussi acteur, avec les Samurai. Ce disque a aussi été pessé en France la même année. Un peu plus tard, le groupe Formula 3 a refait une autre version, très pop, avec des paroles différents, ainsi que le groupe suisse Shiver, « Hey Mr Holyman » ainsi que Kiss Inc. Pas de raison de se priver, c’est dans le domaine public pour la musique.
Dans le même style et lors d’un autre voyage en Italie, j’ai mis la main sur celui-ci. C’est le même principe, de la musique religieuse arrangée en beat en 1966. C’est avant la fameuse messe des Electric Prunes. Le groupe est I Bumpers et le titre « Sanctus ». Il y en a qui allaient chasser le lion en Afrique, moi j’allais chasser le disque en Italie, c’est bien plus paisible.
Ici ce n’est pas à proprement parler un artiste peu connu, mais un titre particulier, vous verrez pourquoi. Lorsque j’ai découvert cet album italien des Yardbirds que je n’avais pas, je l’ai bien évidemment acheté. Arrivé à la maison, j’ai découvert quelque chose d’intéressant, deux titres avaient des version complètement différentes des versions que je connaissais et que l’on trouve dans la discographie normale. L’une est « I Wish You Would », version beaucoup plus longue et « A Certain Girl » bien différente de l’autre, C’est une erreur, car ces versions n’étaient pas destinées à être publiées. Le fan mordu n’y trouva pas son compte, car pendant des années, avec un album canadien qui les présente aussi, ce fut le seul moyen de mettre la main dessus. Autant vous dire que ces deux albums sont plutôt recherchés. Je vous propose ici le version différente de « A Certain Girl », les « no » que vous entendez dans le titre sont dits par Giorgio Gomelsky, le producteur du groupe.
Noel Redding fut le batteur de Jimi Hendrix Experience. Quand il quitte le groupe il rejoint Fat Mattress, un quatuor un peu folk, un peu pop, qui enregistre son premier album en 1969. Evidemment cela a moins de retentissement que son passage chez Jimi Hendrix, mais cela n’est pas à dédaigner pour autant. Un extrait de cet album « Moonshine ».
The Tell Stars, c’est un groupe belge qui enregistra un single, un original et une reprise, sur le label belge Hebra. C’est une tendance r’n’b assez marquée. Une pièce qui a l’air d’intéresser les collectionneurs qui acceptent de mettre 100 euros pour une copie. Honnêtement, à part la copie que je possède, je ne l’ai jamais vu ailleurs.
Dans les années 70 et 80, il y avait une secte basée sur les philosophies hindoues qui vous abordait dans la rue et vous proposait des albums à la vente, publiés par le label Lotus Eye en Suède. J’en ai acheté un pour voir et en l’écoutant à la maison, je suis tombé sur le cul. Si la musique a parfois un petit air oriental, c’est avant tout de la pop très efficace, musicalement et vocalement bien foutue, un régal et un super guitariste. Alors voici Rasa et le titre « Awash ».
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Bonjour M. Boss,
Encore un très beau voyage ! pour les Moving Sidewalks et la reprise de I Want To Hold Your Hand , je connaissais, j’avais acheté une réédition de leur Cd « Flash » avec en bonus cette reprise. …album du reste très intéressant . En revanche je ne connaissais pas, m’étant seulement rapproché des albums standards pour les Yardbirds et les versions alternatives I Wish You Would », version beaucoup plus longue et « A Certain Girl » bien différente de l’autre.
Sinon je m’intéresse beaucoup de ce qui a été produit par des petits labels DMF, JBP :JEAN BAPTISTE PIAZZANO, PIANISTE, CRÉATEUR DU STUDIO D’ENREGISTREMENT JBP À LYON, CONSUL DE RCA, GRAND AGITATEUR D’IDÉES ET RÉALISATEUR DE PROJETS INNOVANTS COMME LA PREMIÈRE TV PIRATE CANAL 22… toujours de belles ou moins belles surprises
bonne semaine,
cooldan
Hello Cooldan,
Pour les fameuses version différentes des Yardbirds, j’ai été longtemps sans connaître leur existence.Il a fallu que je trouve par hasard cet album pour le savoir, d’autant plus qu’il ne court pas les rues.
Ces petits labels sont de pures merveilles, il y a parfois des trucs très intéressants. J’ai toujours été un chasseur pour ce genre de choses, je me m’en lasse pas.
Bonne fin de semaine