En passant

Inventaire musical à la Prévert (61)

La seconde période des Bee Gees, celle de l’ère disco, a un peu éclipsé la première époque pourtant si remarquable. Les trois frères Gibb, fils d’une famille anglaise immigrée en Australie firent leur premières armes dans leur terre d’accueil avec quelques enregistrements assez prometteurs. De retour au pays, ils obtiennent assez rapidement un succès international. Un premier album anglais faussement intitulé « Bee Gees First », c’est en réalité le troisième qui fait suite à deux albums publiés en Australie, est publié en 1967. Même s’il est passablement ignoré par les fans de la période disco, il n’en mérite pas moins un rappel salutaire. On se plaisait à l’époque à souligner que la qualité des compositions des frères Gibb étaient dans la lignée de celles des Beatles. Il est inutile de les opposer ou de comparer les styles, c’est chacun le sien avec leurs charmes propres. L’album se partage entre quelques tendances musicales qui sont bien une photographie sonore de l’époque. La plus élémentaire est celle où l’on retrouve une basique beat, un style qu’ils n’ont pas tout à fait abandonné. Quelques titres peuvent se recommander du psychédélique anglais, un se permet de singer les vieux styles remis à la mode par le New Vaudeville Band et « Winchester Cathedral ». Et puis il y a les standards, ceux qui le sont devenus. A l’instar des Beatles, certains de leurs titres deviennent de grands succès interprétés par d’autres artistes. C’est le cas de « To Love Somebody » qui fut un succès pour Nina Simone, Jimmy Somerville, Michael Bolton, trois reprises parmi des dizaines d’autres.
Cet album est un petit collier de perles dont toutes ne brillent pas du même éclat. A vous de repérer celles que vous mettrez à votre oreille.

Turn Of The Century

Holiday

Red Chair, Fade Away

One Minute Woman

In My Own Time

Every Christian Lion Hearted Man Will Show You

Craise Finton Kirk Royal Academy of Arts

New York Mining Disaster 1941

Cucumber Castle

To Love Somebody

I Close My Eyes

I Can’t See Nobody

Please Read Me

Close Another Door

Durant les sixties, la discographie française se distingua par le nombre impressionnant de publications qui furent faites sous la forme de EP, c’est à dire quatre titres, deux par face. Le principe de base était un peu mercantile, on vendait deux fois plus de marchandise sur la réputation d’un titre principal ou d’un succès, le 45 tours simple avec deux titres était réservé à la promotion et aux jukeboxes. L’avantage principal de ces EP’s demeurait dans le fait que ces éditions étaient présentées dans une pochette avec le plus souvent une photo de l’artiste et un emballage cartonné et plastifié plus résistant à l’épreuve du temps. L’Angleterre et les USA eurent beaucoup moins recours à ce genre de publications. Le plus souvent, la règle était le 45 tours simple emballé dans une simple pochette à trous permettant de voir l’étiquette du disque. Aujourd’hui ces fameuses disques EP’s français, surtout ceux concernant des artistes étrangers, sont recherchés par les collectionneurs du monde entier car ils sont uniques dans leur genre et peuvent parfois atteindre des sommes folles s’ils sont très rares. Au fil des semaines, je vous en présenterai quelques uns parmi ceux qui attirent justement les collectionneurs. Ils seront présentés avec la pochette, éventuellement avec un scan de ma collection personnelle si je ne trouve rien de satisfaisant, les titres qu’ils contiennent, et le plus haut prix atteint par une enchère sur Ebay.

Les Noirs eurent un idée géniale. Entrainés bien malgré eux dans le christianisme, ils constatèrent un fait. A l’église, la musique c’est de la m… Puisque toutes les prêtres nous disent que l’on doit se réjouir d’aller au ciel, alors manifestons notre joie. Le gospel était né, entraînant la naissance du blues, il a conquis tous les Noirs et même aussi les Blancs. Si j’en juge par le nombre de disques que je trouve dans les puces et les brocantes, on peut même dire qu’ils s’y sont sérieusement mis. De manière générale, ces disques ne sont pas des raretés, du moins ceux recherchés en édition française. Mais il y a toujours des exceptions comme cet EP des Gospel Pearls paru chez Liberty en 1963. Le groupe existe toujours aujourd’hui, c’est une de ces formation intemporelles qui fluctue au gré du temps, des départs et des arrivées. La chanteuse soliste qui figure dans ce disque, Bessie Griffin, est décédée en 1989.
Je n’ai trouvé que trois titres, mais cela suffit pour apprécier le charme de cette musique, à la vie éternelle sans doute.

The Gospel Pearls – Liberty Records ‎– LEP 2119, publié en 196, meilleure enchère sur Ebay 186 euros.

Jericho Walls

Two Little Fishes

The Story Of Job

Le groupe en live vers 1962

Envies de découvrir autre chose ?

La musique n’a pas de frontières. S’il y a bien un point où je suis très éclectique, c’est assurément la musique. Entre un disque de hard rock et un opéra, pour moi c’est de la musique. C’est la différence qu’il y a entre un plat de haricots et un entrecôte bordelaise, les deux pris dans leur contexte propre peuvent s’avérer délicieux. Je fouille, j’écoute, je trouve, et puis quelquefois je tombe sous le charme.
Je vous invite à partager ces découvertes au hasard. Des artistes qui ne font pas forcément la une des médias, mais qui ne sont pas dépourvus d’un certain magnétisme ou plus simplement nous présentent une belle vision musicale.

Mont Jòia – J’aime le son des langues, dans ce domaine les langues latines me paraissent les plus belles, les plus chantantes. C’est une question de culture, je ne suis pas né en Chine. Ceci dit, je considère que toutes les expressions linguistiques ont une musique qui correspondent plus ou moins avec les racines de cette langue, les Coeurs de l’Armée Rouge cela ne sonne vraiment bien qu’en russe. J’ai découvert la chanson occitane un peu par hasard, justement avec un disque de Mont Jòia. Cela ne m’avait pas laissé de indifférent, j’ai été conquis par le style et les mélodies, d’autant plus que si l’on connait le français et l’italien, c’est assez compréhensible au niveau des paroles, sauf quelques mots qui nous échappent. C’est d’ailleurs assez proche au niveau des intonations de l’italien parlé sur la côte ligure. Musicalement, on retrouve aussi un mélange du folklore français, italien, même parfois espagnol. Et puis cela me rappelle la Provence, l’arrière pays et ses petites auberges où l’on mangue divinement, on vous sert avec l’accent du terroir, presque en chantant. Et voici Mont Jòia, groupe typique du pays d’Oc.

Digo Janeto

Bela Calha

La Finforleta