En passant

Dimanche en quelques manches d’automne (7)

Deux musiques pour commencer avec du celtique moderne

Rachel Hardy – The Dragonborn Comes

Patty Gurdy / Magga Einarsdóttir – Álfarann

CHANSONS
MONUMENTS

Chansons qui ont un brin d’éternité

Pour les anglophones, cette chanson représente le type même de la mélancolie. Depuis l’adolescence jusque à la vieillesse, le défilement du temps qui passe et qui se résume en bonnes années vécues avant que l’on devienne vieux. Composée par Ervin Drake, la version originale est le fait du Kingston Trio en 1961 dans le style folk, une chanson parmi d’autres dans leur répertoire, et reprise en 1965 par Frank Sinatra dans une version crooner. Elle est très connue, même si elle n’a jamais été un grand succès pour un artiste ou un autre, mais il en existe plus de 170 reprises.

Version originale, The Kinston Trio (1961)

La version de Frank Sinatra, 1965

Un choix parmi d’autres…

The Freaks Of Nature (Belfast Gypsies) – People! Let’s Freak Out (1967)

The Dead Beats – Crazy When I Hear That Beat (1985)

Dogs – Be My Lover (1983)

The Thunderbolts – Fugitive (1962)

The Dave Clark Five – Hurtin’ Inside (1965)

Drôles de d(r)ames…

La musique c’est aussi ça…

Trois chansons avec du vent…

Catherine Ribeiro – La voix du vent

Anne Vanderlove – Ballade Au Vent Des Collines

Georges Brassens – Le Vent

Ray Drummond (1946 – 2025)

Chef d’orchestre, bassiste de jazz, enseignant, très connu des spécialistes. Il figure en solo ou comme musicien dans plus de 300 albums

Avec Moonray – Hideki Kon

Song Of Jay

En passant

Voyage début de siècle 24

Cécile de Rodt (1855 – 1929) est une voyageuse suisse qui entreprit un tour du monde en 1901. A cette époque, le monde peut sembler encore quelque chose d’un peu mystérieux d’autant plus que certains pays sont géographiquement très lointains. Ce n’est pas une aventurière, elle ne va pas se battre contre les Indiens, mais plutôt jouer à la touriste. A la suite de son voyage paraitra un livre publiée en 1904 qui contient des centaines de photos. De quoi se faire une idée de ce à quoi ressemblait le monde au début du 20ème siècle.

Découverte d’Hawaï suite

La voyageuse parle des indigènes, de leur culture et croyances. Si à ses yeux ils ne sont pas parfaits, elle n’en est pas moins critique envers les colonisateurs blancs, souvent responsables d’une sorte de dégénération de la race et aussi importateurs des maladies qui affectent les indigènes. On peut aussi noter certaines similitudes entre leur religion ancestrale et le christianisme.

En général la race kanake est lourde et dépourvue de charmes. Les Hawaïens ont les lèvres charnues, des traits grossiers, des corps informes qui paraissent encore plus comiques dans leur singulier accoutrement. Les femmes portent une espèce de fourreau blanc sans ceinture, boutonné au dos, que les Américains appellent Mother Hubbard, les indigènes holokou.
En voyant ces masses humaines se mouvoir péniblement, on ne croirait pas que jadis un peuple sain et beau, d’allure martiale, parcourut le littoral des îles Hawaï. Comme dans toutes les îles de l’Océan pacifique, les blancs, ces grands tueurs des races, accomplissent insensiblement leur œuvre de destruction. L’alcoolisme, les maladies autrefois inconnues, le mélange des sangs, auront bientôt raison de toute une race. Les Kanakes disparaîtront, engloutis dans la grande invasion colonisatrice de l’Occident. L’indigène hawaïen est impropre à toute tâche quelconque. Les hommes aussi bien que les femmes sont paresseux, inconstants, peu scrupuleux et ennemis du travail; le beau sexe passe pour infidèle et léger à l’excès. Un Kanake n’a-t-il rien à manger? Il s’en va chez un voisin plus fortuné qui l’accueillera toujours chaleureusement. Lorsqu’à son tour il a gagné quelque argent, il décore sa maison de fleurs, prépare un festin et invite ses parents et amis.
Les insulaires sont impressionnables et superstitieux au plus haut degré. Aujourd’hui encore, les sorciers, les Kahounas dont j’ai parlé plus haut, exercent une grande influence sur le peuple. Parmi les Kahounas se trouvait une catégorie chargée de faire mourir les gens par la prière. Dans ce but, ils enfouissaient ou brûlaient, en murmurant des évocations, un morceau d’ongle, des cheveux ou un peu de salive de la personne condamnée. A partir de ce moment, le Kahouna se tenait constamment dans le voisinage de sa victime qui, frappée d’une crainte superstitieuse, ne pouvant plus ni manger ni dormir, finissait par mourir misérablement.
C’est sans doute sous l’influence d’une semblable obsession qu’un insulaire de Kekaha, sur l’île de Hawaï, mourut dernièrement. On lui dit un jour: (Dans une semaine, tu mourras.» De ce moment, ce jeune homme, robuste et en parfaite santé, perdit tout espoir, se coucha et passa, en effet, de vie à trépas à l’heure indiquée.
Les Kahounas s’entendaient du reste à merveille à tirer profit de la superstition des Kanakes. Suivant une antique tradition, l’homme possède deux âmes, dont l’une ne le quitte qu’après sa mort, tandis que l’autre entreprend de temps en temps des voyages. Il arrivait qu’un Kahouna cupide faisait croire à l’un de ses voisins que son âme venait de partir et ne reviendrait plus, retenue qu’elle était par un dieu irrité. Effrayé, le propriétaire de l’âme fugitive s’empressait d’offrir au sorcier une somme d’argent importante pour apaiser la divinité et faire rentrer la volage au bercail.

Les Kahounas formaient deux catégories: la classe inférieure composée de sorciers et de fumistes, la classe supérieure formée de prêtres et de détenteurs des formules sacrées. Chargés du service du temple, ces derniers étaient très instruits en médecine et en astronomie, et avaient la garde des livres saints qui grâce à eux, ont été conservés depuis des siècles.

L’idée que les peuples polynésiens se faisaient de la création du monde, du premier péché, du déluge, coïncide d’une manière frappante parfois avec les récits de l’Ancien Testament. «Il y avait, avant la création du monde, trois dieux puissants, Kane, Kan et Lono. Leur action réunie fit jaillir la lumière sur le chaos dont ils tirèrent d’abord trois sphères célestes pour leur demeure, puis la terre, le soleil, la lune et les étoiles. De leur salive, ils créèrent ensuite une troupe d’anges destinés au service des trois dieux primitifs. Pour terminer leur œuvre, ils firent l’homme et formèrent son corps de terre rouge, sa tête d’argile blanc. Kane, le dieu supérieur, insuffla la vie à l’Adam hawaïen, dont une côte donna naissance à la bonne Eve des îles polynésiennes. Le nouveau couple, Koumouhonua et Keolakouhonua, fut placé dans un beau jardin, le Paliouli, arrosé des trois fleuves de vie et planté d’arbres magnifiques, parmi lesquels l’arbre à pain sucré.
Le plus puissant des anges, Kanaloa, le Lucifer hawaïen, exigea que le couple humain l’adorât, malgré la défense de Kane, père des dieux. Après d’inutiles efforts pour créer un homme qui lui obéirait absolument, Kanaloa, ivre de vengeance, résolut de détruire Koumouhonua et sa compagne. Ayant pris la forme d’un grand lézard, il se glissa dans le Paradis, je veux dire le Paliouli, et induisit les deux habitants au péché. Ceux-ci furent chassés par un énorme oiseau que Kane envoya contre eux.»

Telle est la tradition hawaïenne du péché originel.

A suivre

Sources : Wikipédia, B.N.F, DP