Calvin Russell – La fin de la route

Il y a des mecs qui passent comme ça dans une vie, dans la mienne, dans la vôtre. Et puis, ils s’en vont vers un ailleurs où nous irons une autre fois, nous laissant le souvenir d’une pluie froide qui tombe des brumes qu’il a traversées dans sa vie. Une « gueule » que l’on s’attend presque à rencontrer dans les endroits où la liberté suinte à travers les actes de la solitude, premier pas vers sa glorification. Calvin Russell est mort, peu importe la date, elle n’entrera pas dans l’histoire, d’ailleurs il s’en fout. Son parcours, cabossé comme sa pomme, est un burin qui l’a façonnée au cours des ans. Il chante la liberté, la vie, la prison, les amis, il a tout essayé avec réussites ou échecs. Quand il en fait une chanson, elle devient vraie, ce n’est rien d’autre que le miroir de sa vie dans lesquelles quelques unes de nos images peuvent se refléter et le faire sourire. Oui, il sait sourire sous son chapeau qui empêche le soleil du Texas de lui taper trop sur la tête. Mais son sourire est celui des histoires drôles connues de lui seul. Seule sa musique nous est perceptible, pour autant que l’on supporte l’odeur du bourbon mélangée à celle des cigarettes collées au manche de sa guitare. C’est un tout venu échouer sur les rives de la vieille Europe, où il était plus apprécié semble-t-il, que dans sa terre natale qui lui a donné la vie certes, mais pas grand chose d’autre. Son blues résonne encore dans les salles d’ici et d’ailleurs, poussières accrochées au firmament d’un héros sans gloire, à la sincérité écorchée par soixante trois ans d’un parcours lumineux à sa manière.

Sa plus fameuse chanson « Crossroads » en studio

La pub pour Motorex

Un petite playlist de Calvin Russell avec un titre en français

Quelques titres de Calvin Russell.

Mort du légendaire Mick Green


Mick Green, un magicien de la guitare Fender est décédé le 11 janvier 2010, des suites de maladie à 66 ans.
Il a fait partie avant tout des légendaire Pirates de Johnny Kidd, créateur de l’immortel « Shakin’ All Over », qu’il rejoint en 1962 âgé de 18 ans. La réputation des musiciens et de l’orchestre de Johnny Kidd est grande, d’un haut niveau instrumental. On y retrouve des personnages qui feront partie du gratin de la pop sous d’autres noms. Mick Green occupera son poste pendant 2 ans. Il quittera Kidd pour se joindre aux très populaires Billy J Kramer et les Dakotas. Ce groupe aligne quelques tubes mémorables dont le fameux « Train Boats And Planes », connu chez nous dans sa version française par Claude François, « Quand Un Bateau Passe ». Ce n’était sans doute pas ce qu’il préférait, mais il assurait une bonne rentrée d’argent. Comme les Dakotas avaient aussi l’habitude d’enregistrer en solo, il participe aux troisième single avec le fameux « Oyeh », sa manière de jouer est bien présente dans ce titre qui deviendra un classique des pubs, notamment quand il sera relancé par le premier album de Dr Feelgood sur lequel il figure. Cela restera sans doute le meilleur souvenir que l’on peut rattacher à son passage avec Kramer.

Mais Green est plus ambitieux, il domine sa guitare et son jeu est particulier, presque unique. Il joue rythmique et solo, deux en un. On retrouve Green au sein de Shangai pour 2 albums, un groupe qui tourne en ouverture de Status Quo. Il écrira plusieurs titres pour Quo en collaboration avec Alan Lancaster. Dans le milieu des années 70, il reforme en trio les Pirates avec Frank Farley, batterie; Johnny Spence, basse et vocal, Green assumant le reste. Au fil des albums, on découvre un groupe étonnant qui va se faire une réputation grandiose à travers les pubs, c’est puissant et sans bavure. Un des meilleurs élèves dans ce genre sera Dr Feelgood, le premier guitariste, Wilko Johnson, étant un fan et imitateur de Green. Ce dernier fera quelques apparitions avec le Docteur, tant sur scène que dans la discographie. En 1979, on verra les Pirates au fameux Rockpalast Festival en Allemagne.

Le groupe continuera d’exister épisodiquement pendant trente ans, selon les opportunités. De temps à autre un album, principalement du live sera édité. Green est en fin de compte très occupé ailleurs, il est demandé comme musicien de session par des grands noms comme Paul Mc Cartney, Brian Ferry, Van Morrison. On peut noter son nom sur pas mal de disques, au long d’un parcours qui s’étend jusqu’à aujourd’hui. Il joua aussi avec les British Invasion All Stars, groupe monté par le batteur des Yardbirds, Jim Mc Carty et qui réunit comme son nom l’indique, quelques noms qui ont fait la légende des sixties musicalement. Citons Ray Philips, chanteur des Nashville Teens, Eddie Philips, guitariste de Creation; Mathew Fisher, claviers de Procol Harum dans leur immortel tune « A Whiter Shade Of Pale »; Don Craine et Keith Grant des Downliners Sect. Quelle affiche!

Mick Green avait tout pour devenir une star de la guitare. Il a réussi, mais sa réussite se limite surtout aux gens du métier. En fin de compte, peu de gens connaissent son nom. Mais chez les spécialistes, il sont quand même très nombreux, son nom restera gravé dans les souvenirs. Et ce n’est pas juste une formule, mais une réalité.

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Moody Blues – Bye Bye Bird

Ceux qui avaient un âge raisonnable en 1965, c’est à dire plus d’une dizaine d’années et qui écoutaient Salut les Copains se souviennent d’un disque au succès inattendu et typiquement français interprété par les Moody Blues, alors dans leur première époque, « Bye Bye Bird ». Le titre est une reprise du fameux Sonny Boy Williamson ll, un des rois incontestés de l’harmonica. La version des Moody Blues se veut une démonstration de virtuosité à l’harmonica, et c’est ma foi assez vrai. A l’origine le titre est destiné au remplissage du premier album et pas du tout prévu comme un hit potentiel. Les coulisses du showbiz étaient parfois sinueuses et imprévues, le disque dans une édition typiquement française devient un super hit. Nous allons nous attarder un moment sur cette merveille à travers un clip filmé par la télévision allemande. L’harmonica est tenu par Denny Laine, compositeur et guitariste du groupe, qu’il quittera peu après pour joindre sa destinée à celle de Paul Mc Cartney au sein de Wings. Il y a va à fond la caisse, se trompe et s’en excuse, mais cela reste un moment d’anthologie rien que de la technique. Bien sûr on retrouvera les Moody Blues, deux ans après dans « Night In White Satin », mais c’est une autre histoire. On peut parfois regretter cette première époque.