Johnny Burnette – Rock And Roll Trio

Cet album est un des premiers collectors de l’histoire du disque, il s’échangeait déjà un bon prix dans le courant des années 60. Il n’est pas rare qu’une copie atteigne aujourd’hui 2000$ dans une enchère. Considéré par pas mal d’amateurs comme une pièce essentielle de l’histoire de cette musique, pour ne pas dire la meilleure, il doit sa renommée essentiellement à son contenu. Comme le nom l’indique, c’est un trio, Johnny Burnette, guitare accoustique, Paul Burlison, lead guitar, Dorsey Burnette, frère de Johnny, basse. Ca c’est disons la version concerts, les enregistrements de studio sont un peu plus étoffés, avec la présence d’un batteur, Tony Austin. Qu’importe qui a vraiment fait quoi, le résultat gravé sur le vinyle est une référence. Qu’importe le parcours précédent de ces gaillards, ce qui sort des studios Coral est définitivement entré dans l’histoire.
Les titres gravés dans la cire ne sont pas tous des originaux, on y trouve des titres de Fats Domino (All By Myself), Big Joe Turner (Honey Hush), Tiny Bradshaw (The Train Kept A Rollin), notamment, du matériel composé par le groupe dont « Rockabilly Boogie » est le plus célèbre. Le coup de maître, tant dans les reprises que les originaux est d’avoir fait passer un son et une manière de jouer, très innovatrice pour l’époque, nous sommes en 1956 et le rock and roll n’est pas vieux. Au moins deux titres de l’album deviendront des références absolues via les versions de Burnette, « Honey Hush » et plus encore « The Train Kept A Rollin », qui finira encore plus fort par la version des Yardbirds et Jeff Beck, un dizaine d’années plus tard.
On peut ne pas avoir le rock and roll comme musique d’élection, préférer la pop, la prog ou n’importe quoi d’autre. Mais que tous les archéologues de la musique se penchent sur cette galette de 56 et ils conviendront que pour l’époque, c’est une sacrée pépite.
Quand à Johnny Burnette, l’histoire retient qu’il devint une star en interprétant de charmantes ballades, qu’il mourut accidentellement en 1964, qu’il est le père de Rocky Burnette. Que son frère, lui survécut d’une quinzaine d’années et que Paul Burlison est mort en 2003. Le reste s’écoute…

Rien à voir avec l’album, mais…

Les 12 premiers titres constituent l’album original
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The Pentangle – Basket Of Light

Ce qu’il y a de bien avec les Anglais, c’est qu’ils sont conservateurs, mais jamais en retard pour aller de l’avant. Leurs racines celtiques, toujours présentes dans les chants à la sortie des pubs après plusieurs rappels dans les tournées de stout, pointent vers la tradition. Enregistrer un album de folk en 1969, voilà quelque chose de banal, de bien british. Stop! Pas de ça ici! Voici Pentangle, un groupe qui se veut folk, mais qui le revisite à sa manière. Il y en a quelques uns comme ça, Fairport Convention, Steeleye Span. Leur but est de garder le répertoire traditionnel à l’oreille de chacun, tout en lui ajoutant quelques trucs du cru, mais en bousculant un peu les schémas connus. Pentangle est sans doute d’une courte longueur, le meilleur. Formé en 1967, il compte dans ses rangs un immense guitariste, Bert Jansh, essentiellement acoustique, pas de Fender avec des tas de micros et des couleurs pétantes. A ses côtés, son alter-égo, John Renbourn. Déjà, rien qu’avec ces deux là, il y a de quoi écouter toutes les notes de l’univers en extase. Mais il y a encore, Jacqui Mc Shee, la merveilleuse, la pure, là je fais allusion à sa voix. On ne sait pas si à l’instar de John Baez, elle arrive à faire péter le verre, mais elle doit certainement le faire fondre. Un des grandes voix du folk et même ailleurs. Il y a encore Danny Thompson, l’homme qui riff sur sa contrebasse et Terry Cox, le batteur, eh oui il y a aussi des batteurs dans le folk, c’est pas réservé à la pop. Ils ont un passé chargé, Alexis Korner, Duffy Nucleus et tant d’autres. Mais venons en aux faits comme dirait le commissaire Maigrelet. Signés par l’excellent label Transatlantic, ils sortent ce bel opus « Basket Of Light » en guise de troisième album et de consécration définitive. Le titre principal est un succès récupéré comme thème par une série TV. Mais le reste est là aussi, des titres que l’on connaît déjà pour certains, « Once I Had A Sweetheart », « House Carpenter », « The Cuckoo », « Sally Go Round The Roses », la perle des Jaynets. De l’extase de « Haunting Song » au jazzy « Train Song », en passant par le grégorien « Like Walk Dirge », il y a de quoi remonter les chaussettes à pas mal de folkeux. Nul doute que cet album ouvrit la voie à pas mal de passions pour le folk, du moins en tant qu’auditeur. J’en fus une victime, et je dois dire que je n’ai pas encore trouvé de rappeur qui me trouve une antidote.

Un extrait de l’album en live

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Pink Fairies – Never Never land

Un grand merci à tous mes visiteurs, que cette année leur apporte des visions de nylon et des notes de musique qui les rendront encore plus belles!

A la fin des sixties, le pop était déjà implantée depuis dux ou trois ans. Diverses réussites soulignaient une musique encore en expansion. On peut penser à Jimi Hendrix, les Doors, Pink Floyd et d’autres. Certains gros consommateurs de musique commençaient à avoir l’impression d’avoir un peu fait le tour. Pour ajouter à cette impression, quelques grand noms en devenir se lançaient dans une musique beaucoup plus commerciale. Même si j’aime bien Deep Purple In Rock, je ne peux pas m’empêcher d’y voir une certaine facilité, toute relative d’ailleurs, au niveau de la recherche et de la créativité. C’était le bon moment pour aller voir ailleurs ce qui s’y faisait. L’époque était transitoire, les Allemands posaient les premiers jalons musique une peu cosmique et un peu expérimentale.
Ce sera l’avènement un peu plus tard des déjà omniprésents des Tangerine Dream, Ash Ra Tempel et Amon Düll ll. L’Angleterre n’était pas en reste, un des premiers groupes a proposer un musique peu conventionnelle furent les Deviants, qui à défaut d’être très connu, n’en fut pas moins unanimement apprécié d’une petite minorité. En 1969, après un troisième album, le fameux qui arbore une nonne suçant une glace, avec l’air d’aimer ça, le groupe se sépare. Mick Farren ira seul à la rencontre de sa légende, car il en est une. Les membres restants unissent leurs efforts, s’adjoignent un batteur du nom de Twink, pas encore une légende officielle, mais déjà une parmi la musique underground. C’est ainsi que naissent les Pink Fairies. Polydor semble assez bien croire en eux pour leur demander un premier album qui paraît en 1971.
C’est le truc qu’il fallait à pas mal de monde pour aller de l’avant musicalement en tant qu’auditeur. On peut aussi bien planer, s’exciter, rire ou pleurer au fil des titres. La musique est tantôt, cool, folk, rock, progressive, teintée de hard rock avec un peu d’avance et même quelques plans punks bien avant l’heure. Un carrefour et un concentré de choses à venir, de déjà là, mais aucunement de déjà vu. Sans que le disque devienne un monstre succès, il se défendit pas mal dans les milieux branchés qui l’encensent encore aujourd’hui, avec sans doute quelques amateurs de plus. Une belle pièce d’histoire en un temps ou tout était à recréer. Pas tellement destiné aux débutants, il s’adresse plutôt à ceux qui peuvent en apprécier toute la saveur à la lumière de leur bagage personnel. Mais rien, absolument rien n’empêche le profane de l’aborder à sa manière. Citer le nom des Pink Fairies dans certains milieux et un moayen très sûr de capter l’attention de l’audience.
L’édition originale sortit dans une luxueuse pochette sous PVC qui offre un joli spectacle aux amateurs de vinyles qui aiment les pièces qui sortent de l’ordinaire.

Indisponible pour l’instant

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