A vos méninges musicales

Dans les années 60 en France, le manque de créations locales locales et devant la pléiade de chanteurs qu’on voulait lancer, il fallait aller puiser dans le répertoire anglais ou américain. Le principe était simple on collait des paroles françaises sur les originaux. Il est évident que les grands succès étaient accaparés en premier, puisque ça marchait ailleurs, pas de raisons que cela ne marche pas ici. Mais le marché dans lequel on puisait était tellement vaste, que l’on allait parfois chercher des chansons qui étaient de petits succès, des titres secondaires dans la discographie d’un artiste, ou sans aucun succès. On poussait même le bouchon en transformant des instrumentaux en chansons. Ils offraient quand même une chance de devenir un tube ici. Il y eut avec ce principe quelques belles réussites, bon ou grand succès ici, mais obscurité ou négligeable ailleurs. Cela incitait parfois les maisons de disques de publier ces titres avec la mention « version originale de… ».
Le principe de ce jeu est de vous faire découvrir les chansons originales, à charge pour vous de retrouver le titre français et l’interprète. Si vous connaissez bien les sixties, ce sera assez facile, même très facile dans certains cas. Pour les autres, essayez quand même, car certaines sont quand même encore connues aujourd’hui. Toutes ces chansons passaient sur les radios de l’époque. Dans la mesure du possible, j’ai mis la version originale du créateur.
Vous pouvez bien sûr mettre les titres que vous avez découverts dans un commentaire, mais ce n’est pas une obligation.
Je donnerai les réponses un peu plus tard.
Alors à vos oreilles et partez!

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Italia per sempre

Dans ma vie il m’est arrivé des tas de fois de me rendre en Italie, j’ai une bonne excuse, j’en suis la moitié d’un. A part les amourettes de vacances quand j’étais adolescent, Miranda, Irene (sans accent grave, ça ne l’était pas) Patricia, eh oui les filles de la-bas, la bouffe me plaisait bien. Une chose ne me laissait non plus pas insensible, la musique. Dans le moindre petit bar, la boîte à disques distillait les succès du moment ou ceux qui dataient déjà, mais qui avaient un peu gagné un part d’immortalité. On y trouvait des vedettes du coin qui avaient acquis un status national ou international. L’inverse était aussi valable, des étrangers qui tâtaient de la langue locale, Paul Anka, les Rokes, les Renegades. Et certains, comme Nico Fidenco, des Italiens qui chantaient plutôt bien en anglais.
Certaines de ces chansons ne sont pas inconnues en France ou sur le plan international, elles connurent quelques succès ici et là. Quelques unes sont sans doute très ringardes aujourd’hui, mais elle m’ont tapé dans l’oreille à une époque où j’acceptais d’écouter des choses faciles. Et puis elle me rappellent, un amour, un endroit, un moment, elles sont partie prenante de mes rêveries nostalgiques.
La plus ancienne dont je me rappelle est le fameux « Volare » de Domenico Modugno, elle a même été reprise par les Platters, alors. L’incontournable « Love In Portofino » de Fred Buscaglione est encore un classique slow des soirées dansantes. Peppino di Capri, un autre classique avec son accent napolitain, « Luna Caprese ». Adriano Celentano a connu une assez belle carrière internationale et « 24000 Baci » est son premier tube exportable. Nico Fidenco est un compositeur de musiques de films célèbre en Italie, « What A Sky » (Ciel Bleu – Dalida, Gary L’Ange Noir ») en est d’ailleurs une. On peut l’entendre dans le films « Les Dauphins » avec Gérard Blain et Claudia Cardinale. A écouter en priorité, très jolie ballade. Paul Anka, toujours charmeur chante en Italien, mais oui, pourquoi pas! Grand Prix Eurovision 1964, Gigliola Cinquetti, une belle assiette de pâtes à la sauce italienne. Bobby Solo, une voix à la Presley et son immortel « Una Lacima Sul Viso ». Les Rokes, des Anglais qui devinrent un peu des Beatles à l’italienne. Leur tube, « Piangi Con Me », qu’ils enregistrèrent aussi en anglais (« Let’s Live For Today »), est même un succès pour les Grassroots en Amérique et repris plus tard par les post-punks, Lords Of The New Church. Les Renegades de Birmingham, après avoir conquis la Finlande, réussissent assez bien en Italie, « Une Giorno Tu Mi Chercherai » est présenté au festival de San Remo en 1966 à côté des Yardbirds. Un monstre succès pour Fausto Leali, « A Chi » est l’adaptation de « Hurt » de Timi Yuro, dont il me semble que Alain Barrière a quelque peu pompé le principe pour « Ma Vie ». Ecoutez, vous verrez. Caterina Caselli chante « Nessuno Mi Puo Judicare », qui fit les choux gras de Richard Anthony, une dizaine d’années plus tard « Amoureux De Ma Femme ». Elle est aussi chantée par Gene Pitney. Du romantisme avec Ornella Vanoni et sa charmante « Casa Bianca ».
La pop a aussi ses adeptes, I Camaleonti frappent un grand coup avec « Applausi », un titre un peu variétoche, mais charmant et très wah wah, côté guitare. Lucio Battisti, est un chanteur qui ne m’inspire pas beaucoup, excepté pour cette charmante « Anna », chanson triste dont j’aime l’ambiance. Pour terminer, un chanteur pour qui j’ai une réelle passion, Angelo Branduardi. Ce troubadour au répertoire assez folk dont j’ai mis deux chansons, « Cogli La Prima Mela » et « Confessioni Di Un Malandrino ». C’est simple et beau.
A peu près 25 ans de voyages, de vacances, de chansons ramenées dans mes bagages. Souvenirs de belles Italiennes, de vins capiteux, de plats succulents, ben oui, cela valait bien un petit article.

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