A la fin des années 1960, sans doute un peu lassé parce que j’écoutais, j’ai cherché des palliatifs. En fréquentant les disquaires qui offraient de nouvelles alternatives musicales, je me suis tourné après avoir écouté, vers ce qui me semblait sortir des sentiers battus. Les Stooges, MC5, Blue Cheer, Frank Zappa, Captain Beefheart, me parurent répondre a cette recherche. Ce furent les premiers pas. Par la suite, j’ai cherché à compléter mes écoutes en mettant la main sur des artistes relativement obscurs dont les disques n’étaient pas toujours évident à trouver. Je n’ai jamais cessé d’explorer cette voie, même encore aijourd’hui, je découvre des trucs qui datent de 40 ou 50 ans en arrière, souvent sur les conseils d’un autre collectionneur. Aujourd’hui on colle souvent l’étiquette de musique progressive sur ces artistes qui sont devenus les pionniers d’un style ou de simples parenthèses de ce mouvement. Voici une sélection des ces trucs pas toujours évidents à écouter pour un profane, mais qui confinent au céleste pour les amateurs. Je me suis attardé plutôt à présenter les plus célèbres, bien que pour certains ce terme relève un peu de la gageure. Pour ces derniers, à travers le monde, ils ne sont connus que par quelques milliers et encore, tandis que les autres peuvent additionner les fans par millions.
Un de ces trucs bien baveux, bien déglingué, bien saignant, de la musique pour grandes personnes. Shockabilly, groupe des années 80 avec Ed Sanders, le chanteur des Fugs.
The Deviants, vraiment un des premiers du genre. Leurs albums sont autant légendaires que leur musique.
Captain Beefheart, un personnage tout en saveurs.
Edgar Broughton Band, par hasard il a la même voix que celle de Captain Beefheart.
Stackwady et leur fameuse reprise de « Mystic Eyes » de Them.
MC5, toute une légende dont il ne reste que peu de survivants parmi les membres fondateurs.
Frank Zappa, avec le Captain Beefheart aux vocaux, une riche idée.
Pink Fairies toute une histoire.
Twink, une légende qui passa à travers d’autres artistes de légende dont les Pink Fairies.
Les Stooges à leurs débuts et bien sûr Iggy Pop.
Frank Marino, très proche de Jimi Hendrix, mais bien bordélique.
Ron Ashton, après les Stooges dans Destroy All Monters.
Toujours Ron Ashton, mais ici avec le batteur de MC5, dans un groupe qui s’appelait New Order, avant les autres New Order.
Blue Cheer, un de leurs vieux titres en live dans les années 90, superbe !
The Monks, des GI’s basés en Allemagne décident de « faire » de la musique. La chose qu’ils détestent le plus, les mélodies. Alors pratiquement tout leur répertoire est composé de manière rythmique avec des vocaux entre borborygmes et plaintes arrachées, ils sortent un album et quelques singles. Entre 1965 et 1966, ils se posent comme le premier groupe de punk, bien avant l’heure. Pas pour un titre qui pourrait approcher le style, mais pour tout le répertoire. Ils eurent peu de succès avant de devenir des vraies légendes.
Bonjour M. Boss,
Votre approche de chercher dans des trucs un peu obscure est géniale , je m’ aperçois que j’ai laissé passer plein d’artistes et des titres super intéressants, tout à fait dans la lignée de ce que j’aime finalement , peut être aussi parce que je m’étais pas trop plongé dans ce qu’on appelle des fois à tort « Rock progressif »
Bonne semaine
cooldan
PS par exemple Twink complètement inconnu pour moi, mais j’adore
Hello Cooldan,
Merci pour votre enthousiasme. Ce n’était pas toujours facile de trouver ces artistes chez le disquaire du coin. J’ai eu la chance de connaître un magasin très branché au tournant des années 70 qui ne travaillait pratiquement qu’avec des imports anglais, allemands, ou US, ce qui était forcément immensément plus large que la distribution via les pressages locaux. De plus, il avait des contacts internationaux qui à la limite attiraient son attention sur tel ou tel truc. Pour moi, cela a été une période d’intense découvertes, encore fallait-il les écouter.. Bien sûr Frank Zappa ou les Stooges étaient relativement accessibles car assez connus, mais Egar Broughton Band, Deviants, ou Stackwaddy c’était beaucoup plus branché, un peu confidentiel. Twink avait été le batteur des Pretty Things dans la période 1968-1969. Je les ai vus en 1968, un de mes premiers concerts, et je crois qu’il en faisait déjà partie. J’ai revu le groupe il y a 3 ans et j’ai demandé à Phil May, le chanteur, si c’était bien le cas. Il n’a pas pu me certifier la chose, mais il m’a dit que c’était probablement le cas, il lui semblait qu’il avait intégré le groupe au printemps 68, mais le précédent (Skip Allen) n’était pas encore complètement parti, ils ont un peu fait du yoyo dans la formation, enfin c’est ce qu’il m’a dit.
Un autre côté positif a été que bien des disques de cette époque sont de belles pièces de collection maintenant. Je laisserai autre choses que des dettes quand je partirai, bien que mes enfants s’en foutent royalement.
Restez à l’écoute, je ferai encore d’autres articles du genre.
Bonne fin de semaine.
Bonjour M. Boss,
Merci pour votre réponse ….et là où elle m’interpelle c’est quand vous dites que mes enfants s’en foutent royalement, j’ai 3 enfants (2 garçons et une fille) et j’ai bien peur qu’ils seront bien embarrassés pour pas dire autre chose de ma collection quand je partirai rejoindre John Lennon, George Harrison ……..etc
Bonne fin de semaine
cooldan
Hello Cooldan,
Dans mon cas, je pense prévoir un exécuteur testamentaire via acte notarié qui s’occupera éventuellement de vendre les disques qui ont le plus de valeur au profit de ma femme et mes enfants en lui laissant un pourcentage sur la vente pour le travail. J’ai un ou deux copains qui pourraient faire l’affaire. Je ferai une liste des plus intéressants en valeur marchande, quelques centaines quand même, pour le reste il peuvent se vendre pour quelques sous car ils n’ont pas de valeur particulière, mais là on est vite dans les milliers.
Bon dimanche.