Au temps du vinyle, la production phonographique française est assez minimaliste par rapport à un pays comme les USA. Cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Malgré tout, une immense partie de cette production restera dans l’ombre, par manque de soutien par la presse spécialisée, par manque de diffusion radiophonique, par manque promotion. Je me souviens d’avoir vu chez les disquaires des représentants de maison de disques faire la promotion de nouveautés du catalogue. Ils n’avaient rien de différent des autres représentants, sauf qu’ils vendaient ou faisaient la promotion des disques au lieu de brosses ou d’assurances. Il y avait ce qui était en demande, les fameux succès du moment, et des trucs moins connus ou inconnus qu’il fallait essayer de refiler au disquaire en vantant la marchandise, charge à lui d’en souligner les mérites auprès d’une clientèle dont il connaissait les goûts.
Malgré cela une très grande partie de cette production est restée inconnue, ne s’est pas ou mal vendue, c’est en général ces disques qui font le bonheur des encyclopédistes, même certains sont devenus de très estimables pièces de collection. Allons faire un tour dans ces publications dont la plupart vous sont inconnues, autant les chansons que les artistes, à moins que vous n’ayez été un chasseur de disques averti pour quelques uns d’entre eux. Toutes les publication dont je parle ici ont bien été éditées en France et sont uniquement des 45 tours.
1979 – Duncan Browne / Americain Heartbeat – Pas complètement inconnu ailleurs, un compositeur venu du folk qui a publié quelques beaux albums.
1963 – Keith Colley / Enamorado – Les Américains aiment assez la musique latine. Keith Colley, par ailleurs parfaitement américain, enregistre ce titre en espagnol avec un certain succès national. Les fans de Gene Vincent le connaissent sans doute sans le savoir, c’est lui qui a écrit son fameux « Bird Doggin ».
1969 – Freedom – Dirty Water – Des dissidents du Procol Harum d’origine, sous ce nouveau nom ils enregistrent cette reprise de « Dirty Water », le classique des Standells.
1967 – Warm Sounds / Birds And Bees – Typique de la production de 1967-68, ce plaisant petit hit anglais est publié en France dans une indifférence totale.
1965 – Rita Monico / Thrilling – Cette Italienne qui semble même un peu oubliée dans son pays, interprète ici une musique de film composée par Ennio Morrico dont on sent venir les futures musiques de western spaghetti. Elle a pour le moins une jolie voix du haut de ses 15 ans, elle chante aussi en anglais, mais cela ne suffit pas toujours pour être célèbre.
1964 – The Undertakers / Just A Little Bit – Un de ces nombreux bands anglais qui essayaient de se frayer un chemin vers le succès. Ce disque, avec un titre aussi repris par d’autres, fut publié en France seulement en 45 tours simple contrairement à l’habitude. Ce truc était souvent employé comme promo, si cela marchait on le publiait en 4 titres. Il ne franchit jamais la seconde étape.
1965 – Peter And Gordon – L’inconnue – Nombreux sont les artistes anglophones qui ont enregistrée en français, avec un résultat plus ou moins réussi. Le célèbre duo Peter And Gordon tenta aussi sa chance. Dans ce style c’est un des plus probants que je connaisse. Pour autant, cela n’intéressa que peu les Français, car il est plutôt difficile à dénicher.
1966 – The Krew / Everything Is Allright – Enregistré et publié en France en pleine vague R&B, ce groupe, dont on ne connaît pas grand chose, ne décolla pas malgré qu’il soit intéressant pour les amateurs du genre.
1966 – The Motions / I’ll Follow The Sun – Ce groupe hollandais qui est la première mouture de ce qui deviendra Shocking Blue et son hit international « Venus », a eu trois EP’s publiés en France dans une indifférence quasi totale. Sur le second, on trouve ce plaisant titre qui n’a rien à voir avec la chanson homonyme des Beatles.
1975 – Shocking Blue / Gonna Sing My Song – Les feux du succès apaisés, le groupe continue sa carrière sans le compositeur des hits, Rob Van Leeuwen. Reste à trouver un compositeur digne de son prédécesseur pour alimenter la discographie et permettre à la chanteuse de nous ravir avec sa jolie voix. Cette tentative est assez intéressante, mais passa assez inaperçue et totalement en France.
1974 – Geordie / Goin Down – Brian Johnson avant de devenir le chanteur de ACDC officiait dans ce groupe déjà un peu hard rock. Le groupe ne connut qu’un succès d’estime mais fut assez populaire en Allemagne. Le titre proposé ici est une réécriture du fameux « St James Infirmary ».
1970 – Clouds / Take Me To Your Leader – Un trio de progressive écossais, dominé par l’orgue, à la courte existence et qui bénéficie d’une assez bonne réputation chez les collectionneurs de leurs albums assez difficiles à dénicher. Un clip en playback. C’est un excellent disque.
Bonjour Mr Boss,
En effet, difficile de faire reconnaître ses mérites. Les maisons de disques font la pluie et le beau temps dans le music-hall.
Ca se retrouve aussi avec certaines radios qui composent une journée de programmations avec la même série de titres. J’écoutais pendant longtemps Nostalgie mais ils repassaient souvent les mêmes tires dans la journée. Alors je suis sur RFM qui diffuse du récent, du style 80’s , du rock, et autres mélodies…
Le look des gars de Geordie rappelle celui des gangsters des polars US des années 1950 , genre Scarface. ACDC a changé ses costumes de scène après 1980 pour arborer le genre « collegeboys « … J’avais quelques copains de classe qui les écoutaient assez souvent et l’acronyme de leur groupe prenait un tour écologique ACDC: Assez d’Essais !
Sinon, merci pour ces découvertes pour moi.
Bonne vacances. Peter.
Hello Peter,
En effet Nostalgie est incapable de sortir d’un ronronnement et d’explorer un peu les seconds rôles. Heureusement on peut trouver sur la Toile des radios qui explorent plus à fond.
En effet Geordie, mais seulement pour cet album, a un look polar. Le verso de la pochette est illustré par une photo de pin up qui a tout l’air d’être un travesti. Dans les années 70, c’était assez courant de mélanger un peu les genres, la carrière d’un album pouvait autant devoir à la pochette qu’à la musique.
ACDC a en effet bien cartonné chez les ados, ils sont encore très populaires aujourd’hui. Les vues sur Youtube se comptent en centaines de millions. A mon avis, j’aime bien mais sans plus, mais il se faisait dans le style des trucs plus intéressants. La voix de Brian Johnson n’égale en rien celle de Klaus Meine des Scorpions, qui a vraiment un voix fantastique, beaucoup plus vaste que celle de Johnson.
Bonne semiane
Bonjour M. Boss
un deuxième volet tel une plongée dans des mondes peu connus ou oubliés en terre musicale…..je me suis régalé de votre sélection.
Je me souviens surtout du groupe Freedom qu’un copain m’avait prêté et j’avais dû m’en faire une copie avec mon musi-K7 Philips en posant le micro devant le haut parleur de mon tourne disque ….ça enregistrait également les bruits ambiants mais j’étais heureux de pouvoir ré-écouter cet album …car on avait pas autre chose, vu que mon argent de poche était trop réduit pour pouvoir acheter le disque original, on se contentait de peu….
Bon dimanche
cooldan
Hello Cooldan,
Cela me rappelle des souvenirs ces fameux K7. J’en ai eu un pour mon anniversaire en 1966. Je voulais pouvoir emmener ma musique dans la nature. Je me souviens encore de quelques titres que j’avais mis sur une bande, enregistrée avec le micro, faute d’autre moyen. J’avais mis « Dies irae » des Mec Op Singers dont j’étais absolument fou, « My Babe » version Bo Diddley, « Shake Rattle And Roll » des Swinging Blue Jeans, « The Lute Number » des Shadows, « Hey Bo Diddley » des Lionceaux et quelques Yardbirds bien sûr ! C’est fou comme de simples événements peuvent traverser les années enfuis dans un coin de notre mémoire.
Bonne semaine
Hello M. Boss,
Le bonheur peut tenir à peu de choses ,, on savait se contenter, ce que les jeunes de maintenant savent peut être moins faire.
La K7 revent à la mode ….mais ce sera sûrement avec des appareils de lecture plus perfectionné que les nôtres .
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
Paradoxalement c’est assez difficile de trouver des cassettes d’époque, je veux dire celles éditées par les maisons de disques, elles semblent avoir été vendues en quantités moindres. pour ma part j’ai un lecteur MP3 sur lequel je mets des fichiers non compressés.
Bonne semaine