Deux reprises des sixties de France Gall pour commencer
Maya – Jazz A Gogo
Sachiko Nomura – Attends Ou Va-T’en
CHANSONS MONUMENTS
Chansons qui ont un brin d’éternité
The Twist
Cette chanson est une exemple parfait qui montre que le succès n’est jamais acquis d’avance et que l’air du temps peut aider à sa concrétisation. La première version est enregistrée et composée en 1958 par Hank Ballard. C’est en réalité une face B qui passe à côté du succès. En 1960, un chanteur peu connu, Chubby Checker, l’enregistre et en fait un triomphe international tout en lançant une nouvelle dance qui porte le titre de la chanson. Son succès n’est pas un phénomène limité dans le temps, car la chanson est la seule à ce jour qui fut deux fois numéro aux USA dans la même version. Elle le fut en septembre 1960 et en janvier 1962. En 2008, la magazine Billboard la classa même plus gros hit américain de tous les temps. Hank Ballard fut sans doute lésé pour le succès, mais il dut quand même passablement se rattraper avec les royalties, du moins jusqu’à son décès en 2003.
Version original Hank Ballard & The Midnighters (1958)
La version de Chubby Checker, 1960
Dans le fatras de la production phonographique, il y a des millions de chansons dont seule une petite partie émerge des profondeurs. C’est un peu la même chose que l’iceberg dont vous voyez le sommet hors de l’eau. Même chez les artistes très connus, il y a les succès et la part qui reste plus ou moins dans l’ombre. D’autres artistes n’ont jamais accédé à la notoriété, mais parfois on trouve dans leur démarche, de très intéressantes petites pépites. Ils se peut aussi qu’elles furent des succès dans une autre partie du monde, mais restent plutôt inconnues chez nous. Elles ne demandent qu’à briller de tous leurs feux. C’est un peu le principe de cette rubrique, exhumer ces chansons qui méritent une peu plus que de rester au fond de la cave. Sans distinction de style, artistes connus ou inconnus, ils n’ont pas échappé, un jour ou l’autre, à ma curiosité. Assez pour que je m’en rappelle encore aujourd’hui.
Un choix parmi d’autres…
The Shangri-Las – Long Live Our Love (1966)
The Pirates (Johnny Kidd) – Shades Of Blue (1966)
Brian Poole & The Tremeloes – Love Me Baby (1965)
Gary L’Ange Noir Et Ses Démons – Ciel Bleu (1962)
Jerry Lee Lewis – Hallelujah I Love Her So (1966)
C’est fort de café !
La musique c’est aussi ça…
Trois chansons anglaises où il est question de corbeaux…
Slade -Raven
Compagnons De La Chanson – Les Corbeaux De L’Hiver
Diabolus – Raven’s Call
Herman Deinum (1946 – 2025)
Il fut l’un des bassistes de la très connue formation pop rock hollandaise Cuby & The Blizzards qui exista pendant plus de 50 ans.
Cécile de Rodt (1855 – 1929) est une voyageuse suisse qui entreprit un tour du monde en 1901. A cette époque, le monde peut sembler encore quelque chose d’un peu mystérieux d’autant plus que certains pays sont géographiquement très lointains. Ce n’est pas une aventurière, elle ne va pas se battre contre les Indiens, mais plutôt jouer à la touriste. A la suite de son voyage paraitra un livre publiée en 1904 qui contient des centaines de photos. De quoi se faire une idée de ce à quoi ressemblait le monde au début du 20ème siècle.
Vers le Japon et premiers contacts.
Aller depuis Hawaï au Japon représente environ une distance de 6000 kilomètres. Cela implique quelques jours de voyage en bateau si tout va bien. C’est le cas pour notre voyageuse, elle précise que le voyage dura 9 jours. Le changement sera total arrivé sur place. Aux USA et dans une moindre mesure à Hawaï, on trouve encore des gens qui nous ressemblent physiquement et culturellement. Le Japon, c’est un monde qui répond à d’autres valeurs, il a ses propres règles, les habitants sont autant différents physiquement que dans leur comportement. C’est ce que nous allons voir dans les chapitres suivants.
Le voyage de Honoloulou à Yokohama, sur l’élégant steamer l’América Marou, s’effectua sans le moindre incident La seule chose extraordinaire qui nous arriva fut que, nous étant endormis le 22 août, nous ne nous réveillâmes que le 24, perdant ainsi, sans aucun espoir de le retrouver, un jour de notre existence. Ceci s’explique facilement. Depuis mon départ de Berne, j’avais voyagé continuellement du côté de l’ouest, dans la direction de la course du soleil; les jours augmentaient donc de quatre minutes chaque fois que nous passions un degré, et chaque jour l’heure de midi frappait un peu plus tard. A NewYork, nous étions en retard de trois heures sur Berne; à San-Francisco de huit heures. Entre cette dernière ville et Honoloulou, le navire franchit le 180e méridien. Il est d’usage à ce moment de faire un petit changement dans le calendrier du bord, afin de ne pas courir le risque d’arriver en Europe avec un jour de retard. Lorsque l’on fait le trajet en sens inverse, c’est-à-dire qu’on va du Japon en Amérique, on conserve la même date pendant 48 heures. C’est grâce à cette circonstance — on s’en souvient — que l’honorable Philéas Fogg, le héros de Jules Verne, gagna, à la dernière minute, son pari.
Lorsque je me réveillai de bon matin, le neuvième jour de notre voyage, le bleu du ciel et de la mer avaient des reflets chatoyants d’un rose doré. A l’horizon, la côte du Japon dessinait sa sombre ligne de montagnes. Nous entrons lentement dans le port, où mille embarcations évoluent, fourmillement pittoresque et bariolé. Tout est nouveau pour moi: les sampangs, gracieuses chaloupes japonaises avec leur équipage de rameurs adroits et légers, les jonques chinoises à la grande voile plissée et, sur le rivage, les amusantes silhouettes des jinrikishas. Pendant la traversée, mes amis de Hawaï m’avaient souvent parlé des jinrikishas, petits véhicules légers à deux roues, sans lesquels on ne peut se représenter le Japon. – On ne me fera pas monter là-dedans, m’écriai-je, en voyant ces charrettes traînées par des hommes.
Le pasteur J. aussi estimait acte dégradant de se faire transporter par ses semblables. Quant aux deux dames, elles regardaient, sans mot dire, le long chemin à parcourir sous un soleil ardent pour arriver à l’hôtel. Les kurumajas, appelés aussi jinrikisha-boys, les pressaient de monter. Tout-à-coup, nous les vîmes partir au trot de leur attelage à deux jambes. M. J. et moi, nous nous regardions déconcertés. — «Pourquoi pas? après tout!» Deux des petits chars nous avaient suivis; leurs conducteurs comptaient bien que nous changerions d’avis. Je ne sais comment cela se fit: sans nous consulter, nous y grimpâmes chacun de notre côté, et partîmes en riant le long du Bund, le grand boulevard de la capitale, pour gagner notre hôtel.
Une heure plus tard nous étions en chemin de fer, en route pour Kamakoura. Dès l’arrivée je suis frappée du contraste entre le pays dont je viens, l’Amérique, où tout prend des proportions colossales, et cette île de Nippon avec ses gens et ses choses en miniature. Les wagons petits, bas, avec portes et fenêtres étroites, sont d’une propreté minutieuse. Le pays entier est sillonné de voies ferrées établies par l’industrie des Japonais qui, depuis 1870, construisent eux-mêmesles wagons et les rails, dressent les plans des lignes nouvelles et remplissent les fonctions de mécaniciens et de conducteurs. Lorsque les Européens posèrent la première voie ferrée entre Tokio et Yokohama, les habiles habitants de Nippon les regardèrent faire, puis, lorsqu’ils eurent vu comment l’on s’y prend, ils évincèrent les initiateurs et établirent eux-mêmes leurs chemins de fer. Les salles d’attente pour les trois classes, où l’on trouve les principaux journaux du jour, ont été faites sur le modèle des nôtres, mais en petit. Les wagons ne sont accessibles qu’au signal donné par une cloche. Ce moment est le seul où j’ai vu les Japonais se départir de leur excessive politesse. Ils se pressent, se bousculent, se poussent, chacun voulant arriver le premier. Il a certainement fallu de nombreuses et dures expériences pour apprendre aux Nippons que les trains n’attendent pas; car, en Orient, le temps n’a pas la moindre valeur et ne joue aucun rôle. Les Hindous, eux, s’y prennent autrement: sans s’inquiéter de l’horaire, ils se rendent, au moment qui leur convient, avec armes et bagages à la station, s’y établissent et attendent patiemment l’arrivée du train trois heures, quatre heures, parfois même un jour entier.
Les restaurants sont encore inconnus dans les gares du Japon, mais à chaque station on peut acheter pour quelques sen (1 sen = 21/2 centimes) d’appétissantes boîtes en bois blanc où l’on trouve une serviette de papier, deux baguettes et une cuiller de bois dont on se sert pour manger le contenu de la boîte: fruits confits, poissons salés, une racine quelconque et une portion de riz, blanc comme la neige. Partout, on trouve à bas prix d’excellente bière en bouteilles fabriquée d’après la méthode allemande, de la limonade, de l’eau glacée et, cela va sans dire, du thé. La contrée à travers laquelle nous courons est ravissante; tout y témoigne de la plus grande activité. Les plantations de riz d’un vert tendre alternent avec les champs de haricots, de maïs, de pois, de patates douces aux feuilles pareilles à nos liserons. Le moindre coin est utilisé. Les Japonais sont passés maîtres dans l’art de cultiver la terre; ils ne lui ménagent ni les soins ni les engrais. Se promener dans les champs, le bon matin, est pour l’odorat un plaisir douteux.