Exploration du volume 4 de la série Chocolate Soup For Diabetics consacrée au garage – psychédélique anglais. Dans le futur, je vais mettre un titre qui me semble particulièrement intéressant extrait de l’album présenté, incroyable les perles que l’on peut trouver dans ces compilations. C’est un album égal aux précédents, notons toutefois une curiosité le groupe Darwin’s Theory qui ne sont autres que les 5 Gentlemen français qui avaient fait une tentative d’enregistrer en anglais leur titre le plus connu « Dis Nous Dylan » ce qui donna en anglais « Daytime*. C’est la face B qui est proposée ici, « Hosanna », un presque instrumental qui ne nécessitait pas une adaptation anglaise. Le groupe Chords Five n’est autre qu’une première mouture des Smoke, connus pour « My Friend Jack ». Dans le groupe the Answers, nous trouvons un personnage qui acquit un peu plus tard en 1968, une certaine célébrité sous le nom de J. Vincent Edwards et le titre « Thanks ». On le retrouve aussi dans la version anglaise de la fameuse comédie « »Hair ». Il va sans dire que les publications originales de ces titres atteignent parfois des sommes folles. Une copie du single des Longboatmen « Take Her Any Time » peut dépasser les 1000 euros.
MA SELECTION DE CET ALBUM Alan Avon & The Toy Shop A Night To Remember 1970
Chords Five – Universal Vagrant
The Anteeeks – I Don’t Want You
The Perishers – How Does It Feel
The Exceptions – The Eagle Flies On Friday
The Rebel Rousers – As I Look
The Dodos (2) – I Made Up My Mind
Roger Young – It’s Been Nice
The Answers – Just A Fear
Force Five – Don’t Know Which Way To Turn
The Darwin’s Theory – Hosanna
The Transatlantics – Look Before You Leap
The Longboatmen – Take Her Any Time
The Original Road Runners – Waterloo Man
Dans d’autres articles je vous présente des productions françaises qui eurent le privilège d’être publiés au format EP, c’est à dire quatre titres par disque, un phénomène typiquement français qui n’a pas vraiment un équivalent ailleurs pour les fifties et les sixties. Il en existe des milliers. Mais le 45 tours single existe aussi, souvent pressé en quantités limitées et surtout destiné à la promotion et pour les jukeboxes. Ceci perdura tout au long de la vogue du EP qui commença à décliner à partir de 1967. La publication en single devint la règle, sauf des exceptions de plus en pus rares. Pour certains artistes, ils sont devenus un objet de recherche par les collectionneurs, encore plus s’ils sont présentés dans une pochette avec une photo. les fans d’Hallyday connaissent bien la chose. Mais que ce soit avant, pendant, ou après 1967, quelques publications atteignent parfois de jolies sommes.
Tout en restant titulaire du poste, le chanteur des Yardbirds, Keith Relf, fit deux tentatives en solo, ce qui ne changeait pas grand chose, car il était accompagné par le groupe. Seule la première fut publiée en France sous deux formes. La première figure sur le EP des Yardbirds avec « Over Under Sideways Down » où il partage une face du disque. La seconde fut en single avec pochette. A l’époque une certaine confusion régnait avec un chanteur américain du nom de Keith qui tenait un assez bon succès en France avec un titre nommé « 98.6 ». Je me suis toujours demandé si Barclay n’avait pas profité de cela pour sortir ce single. Quoiqu’il en soit, ce single est certainement le truc le plus rare publié en France, encore plus si la pochette est présente, ayant une connexion directe avec les Yardbirds durant les sixties. Le reste des publications à une ou deux exception près, notamment les deux albums sur Riviera, sont relativement courantes. Sur ce disque qui échappe un peu au style du groupe, le chanteur reprend un titre de Bob Lind, alors très populaire en Angleterre bien qu’il soit américain, « Mr Zero », avec un original sur l’autre face.
Keith Relf – Riviera 121076 – Publié en 1966. meilleure enchère sur Ebay 544 euros.
Au début 1962 les Beatles se virent refuser un contrat chez Decca, l’histoire est bien connue et en fait cela changea tout le cours de l’histoire, pas seulement musicale il faut le préciser. La situation musicale en 1962 est ce que l’on pourrait appeler, l’avant et l’après Beatles. Le rock and roll s’est bien calmé, il s’est édulcoré. Des chanteurs au répertoire plutôt soft ont pris le relais, pour les USA, notons Neil Sedaka, Paul Anka, Ricky Nelson, et bien sûr un Presley qui obtient un immense succès avec des chansons qui n’ont plus rien à voir avec ses débuts. Dans une certaine mesure l’Angleterre emboîte le pas, on trouve Billy Fury, Cliff Richard, eux aussi d’anciens rockers reconvertis. Pour cette séquence, je me suis replongé dans le catalogue des singles Decca, puisque ils ont refusé les Beatles, pour voir ce qu’ils proposaient à la place. Les dix premiers sont des parutions de 1962, les dix derniers de 1964, afin de tester l’effet avant et après Beatles. Le point commun à tous c’est que ce sont des échecs commerciaux, même si parfois les noms sont connus, même très connus. Justement commençons par le groupe qui fut retenu en lieu et place des Beatles par Decca, Brian Poole et les Tremeloes, qui auront quand même leur moment de gloire un peu plus tard. Ceci ne veut pas dire que les titres proposés sont dépourvus de charme, certains n’en manquent pas, mais voilà ils ne furent pas des succès pour l’artiste qui les enregistra, même si parfois il le fut pour d’autres. C’est du sixties pur jus, et si vous tendez bien l’oreille et surtout si vous avez un âge respectable, vous reconnaîtrez certainement une version anglaise d’un garnd succès de l’Eurovision. De même, dans certains titres de 1964, on sent l’influence Beatles. Bon dimanche et bonne écoute.
1962
Brian Poole & The Tremeloes – Twist Little Sister
Billy furry – Last Night Was Made For Love
Tony Victor – Dear One
Eden Kane – I Don’t Know Why
Mike Preston – My First Love Affair
Steve Perry – Ginny Come Lately
Dob Charles – Walk With Me My Angel
Donal Donnely – The Furies
Mark Wynter – Angel Talk
Jet Harris – Besame Mucho
1964
The Fairies – Don’t Think Twice I’ts All Right
Benny Parker The Dynamics – You’ll Be On Your Way
The Tornados – Exodus
Alan Dean & His Problems
Brian Poole & The Tremeloes – Twelve Steps To Love
Pendant toutes ces années entre les accouchements et la vie royale, Marie-Adélaïde continue de régner en future reine, non sans éclat. Il y a certes des intrigues qui la menacent, ainsi que son mari, mais même si elle ne fait pas l’unanimité, ses partisans sont bien présents et la considèrent un peu comme leur idole. Le premier inscrit au fan club, c’est Louis XIV. Il a bien senti chez elle une personnalité devenue exceptionnelle. Elle ne manque pas de courage, ni de sagesse. C’est une sorte de magicienne qui a dans son chapeau tous les accessoires pour épater la galerie et sait les employer à bon escient. Le roi lui donne quasiment les pouvoirs d’une reine en lui confiant en 1710 l’entière gestion de sa maison et de ses charges. Et cerise sur la gâteau, elle n’a pratiquement pas de compte à lui rendre. Il déclare : « Je me fie assez à elle pour ne vouloir pas qu’elle me rende compte de rien et je la laisse maîtresse absolue de ma maison. Elle serait capable de choses plus difficiles et plus importantes. »
C’est un cadeau sans en être vraiment un. On peut imaginer que le roi est fatigué, il est septuagénaire, son choix s’est arrêté sur la seule personne qui à ses yeux pouvait faire du bon travail. La tâche sera considérable, car la situation intérieure en France n’est pas des plus reluisantes. En 1709, l’hiver fut terrible. Il y eut plusieurs vagues de froid entre janvier et mars, le vin gelait dans les verres parait-il, ce qui mit à mal les récoltes et provoqua une famine. La bourgeoisie mangea certainement à sa faim, mais chez les petites gens le ressenti fut plus dur. Il commença d’y avoir des mouvements de révolte, et l’impopularité du roi devint grandissante. Marie-Adélaïde prend sa tâche coeur, plutôt bonne pomme, elle veut satisfaire tout le monde et ne blesser personne. Elle essaye d’être partout, maintenir un semblant de gaîté dans la cour, mais doit aussi lutter contre les intrigues dont certaines lui sont tout sauf favorables, on lui prête de grandes ambitions, mais elle ne fait qu’accéder aux désirs du roi, roi qu’elle aime profondément. Bref elle brûle la chandelle par les deux bouts, la rendant vulnérable aux coups du sort, tant sur le point physique que mental. Et justement le sort va s’acharner sur la famille royale, des rumeurs circulèrent sur une nouvelle affaire des poisons. Le lendemain de Pâques 1711, Monseigneur, le fils aîné de Louis XIV, tombe malade. Son rôle politique est très effacé, c’est surtout un militaire, la seule activité où il semble être vraiment à l’aise. On craint une nouvelle attaque d’apoplexie, il en a déjà eu une dix ans avant. Mais il s’agit en fait de la variole, maladie alors redoutable, elle peut terrasser une personne en quelques jours. Il meurt le 14 avril 1711. On imagine que Marie-Adélaïde a sa part de deuil, elle est peinée pour Louis XIV et elle perd aussi son beau-père. Seule consolation peut-être, son mari et elle sont maintenant dauphins.
Couverture d’un livret musical par un compositeur qui le dédie à la Duchesse de Bourgogne. Ce compositeur, Jean-Baptiste de Bousset (1662-1725) était un de ces musiciens qui hantait la cour et dont le travail était de fournir la cour en divertissements musicaux. Vous remarquerez que la présentation mentionne des airs « sérieux et à boire », il ne s’agissait pas seulement d’honorer la gloire des régnants, mais aussi de rigoler. Dans l’introduction, quelques lignes s’adressent à la duchesse. Cela peut paraître ridicule aujourd’hui, mais cela avait une certaine gueule. Essayez de parler aussi bien avec une dame de maintenant, soit elle se foutra de vous, soit elle finira dans votre lit.
Voici une des chansons du compositeur, une chanson gaie « Consolons-nous au cabaret », interprétée par La Compagnie Baroque. Vous aurez ainsi une idée de ce qui pouvait s’écouter à la cour de Louis XIX. Ce n’est pas du hard rock.
Arrive la sinistre année 1912. La dauphine tombe malade en janvier, elle se remet assez facilement. Le 5 février elle doit s’aliter, elle souffre de frissons. Le 7 elle est prise d’une violente douleur dans la tête. Elle semble souffrir horriblement, malgré le fait qu’on lui administre de l’opium et des saignées, quelle connerie pour le second traitement ! Lorsque des taches rouges apparaissent, les médecins arrivent quand même à diagnostiquer la rougeole, ces malins semblent ignorer qu’il y a une épidémie au même moment. Le 11 on lui propose les sacrements, ce qui a l’air de l’étonner, mais qu’elle accepte quand même. Du point de vue religieux et pour autant qu’elle soit sincèrement croyante, elle fait bien car elle meurt le lendemain, elle a tout juste 26 ans. Son mari complètement anéanti par sa mort, s’isole et ne veut voir personne. On constate aussi chez lui l’apparition de taches rouges, mais dans une moindre mesure. Il s’alite et ne se releva plus, il meurt six jours après sa femme, une femme qu’il semble avoir aimée d’une belle passion que la raison d’état aurait pour une fois favorisée. Pour le roi, le coup est rude. Saint-Simon nota dans ses mémoires, que de tous les chagrins qu’il a eu dans sa vie, la perte de Marie-Adélaïde fut le plus grand. Lui seul pourrait le dire, mais on peut l’envisager sérieusement. Mais pire aurait encore pu arriver, car à peine plus tard, les enfants royaux subirent le même mal et il fallut le bons sens d’une personne de la cour pour limiter la casse et on peut même dire que le cours de l’histoire en aurait été complètement bouleversé. Donc des taches apparurent sur les deux enfants royaux, la rougeole très probablement. Ces fanfarons de toubibs s’occupèrent du premier et prescrivirent bien entendu une saignée, il mourut. Le second fut planqué par les femmes qui s’occupaient de lui et le soignèrent à leur manière, lui firent boire du pinard (!), manger des biscuits, et le firent surtout transpirer. Mme la duchesse de Vantadour s’opposa fermement à ce que les médecins lui fassent aussi une saignée. A la grande honte de ces médecins, il guérit sans leur intervention. Heureusement pour lui, car par la suite il régna sous le nom de Louis XV. La duchesse qui semble avoir pris en grippe les médecins ne s’en porta que mieux, elle mourut à 90 ans, presque un record pour le Guinness de l’époque. Selon la dicton anglais, une pomme le matin chasse le médecin, mais avec un fusil c’est plus efficace. Quand on étudie l’histoire, pleins de personnage surgissent du passé, certains que l’on déteste, d’autres que l’on affectionne. Je suis sans doute un peu romantique, mais je me suis plus intéressé aux femmes qui par leur aura ont fait tout aussi bien sinon mieux que les hommes. Marie-Adélaïde de Savoie en est un bel exemple. A l’heure où j’écris ces lignes, il y a eu 113045 couchers de soleil depuis son dernier souffle, chacun d’eux éloigne un peu son image, mais il en faudra encore beaucoup pour qu’elle s’efface tout à fait.
Un des récits de ses derniers instants tiré d’un ancien document
Mausolée du couple à la basilique St Denis en 1712. Bien sûr, li n’existe plus aujourd’hui, les tombeaux des rois de France et familles royales furent détruits après la Révolution en 1793 et les restes mis dans une fosse commune.