En passant

Inventaire musical à la Prévert (76)

The Who – My Generation. UK Brunswick LAT 8616, 1965. Roger Daltrey, chant; Pete Townsend, guitare; John Entwistle, basse; Keith Moon, batterie

Premier album en 1965 d’un groupe qui allait devenir un chef de file dans la pop anglaise. Nous ne sommes pas encore dans l’opéra rock, c’est plutôt un album brut de décoffrage. Il reste malgré tout un album clé de l’année, il ouvre des perspectives vers un monde musical en train de changer. Que le titre « My Generation » soit devenu un hit en est une preuve évidente. Cette chanson plutôt musicalement déglinguée aurait sans doute conduit les membres à un séjour dans un hôpital psychiatrique si elle avait été enregistrée quelques années plus tôt. La bonne idée réside aussi dans les paroles, en faire un témoignage sur la manière de vivre d’une certaine jeunesse d’alors. Aujourd’hui, elle est quasiment un testament. L’album est aussi à l’image de ce qu’était le groupe sur scène, très remuant. Entre les moulinets de Townsend à la guitare et les excentricités de Moon à la batterie, le spectacle est là. Les contenu est fait de titre originaux et de trois reprises, deux de James Brown et une de Bo Diddley. Ce qui peut attirer l’attention c’est « The Ox » une petite débauche de studio avec la pianiste Nicky Hopkins, le genre de titre qui n’existait nulle part avant qu’ils l’enregistrent. 1965, c’était quand même une sacrée année et ne me demandez pas pour qui.

Out In The Street

I Don’t Mind

The Good’s Gone

La-La-La-Lies

Much Too Much

My Generation

The Kids Are Alright

Please, Please, Please

It’s Not True

I’m A Man

A Legal Matter 

The Ox

Documents

My Generation en live

The Kids Are Allright, clip d’époque en playback

Durant les sixties, la discographie française se distingua par le nombre impressionnant de publications qui furent faites sous la forme de EP, c’est à dire quatre titres, deux par face. Le principe de base était un peu mercantile, on vendait deux fois plus de marchandise sur la réputation d’un titre principal ou d’un succès, le 45 tours simple avec deux titres était réservé à la promotion et aux jukeboxes. L’avantage principal de ces EP’s demeurait dans le fait que ces éditions étaient présentées dans une pochette avec le plus souvent une photo de l’artiste et un emballage cartonné et plastifié plus résistant à l’épreuve du temps. L’Angleterre et les USA eurent beaucoup moins recours à ce genre de publications. Le plus souvent, la règle était le 45 tours simple emballé dans une simple pochette à trous permettant de voir l’étiquette du disque. Aujourd’hui ces fameuses disques EP’s français, surtout ceux concernant des artistes étrangers, sont recherchés par les collectionneurs du monde entier car ils sont uniques dans leur genre et peuvent parfois atteindre des sommes folles s’ils sont très rares. Au fil des semaines, je vous en présenterai quelques uns parmi ceux qui attirent justement les collectionneurs. Ils seront présentés avec la pochette, éventuellement avec un scan de ma collection personnelle si je ne trouve rien de satisfaisant, les titres qu’ils contiennent, et le plus haut prix atteint par une enchère sur Ebay.

Une chanteuse née en Nouvelle-Zélande en 1942 qui fit une carrière aux USA et au Canada, mais qui est pratiquement inconnue en France. Elle a pourtant enregistré trois EP’s en français, mais il est vrai que les titres en français avec l’accent américain cela n’était pas très prisé. Par contre les publications françaises avec les titres anglais sont autrement plus intéressants pour les collectionneurs. Elle oscille entre un style folk à ses débuts, suivi d’une orientation vers les R&B comme c’est le cas ici. C’est loin d’être déplaisant, vocalement c’est un peu une ambiance Tamla Motown,

Gale Garnett – RCA 86.43, publié en 1965, meilleure enchère sur Ebay 178 euros.

You’ve Been Talking ‘Bout Me Baby

Watcha Gonna Do

Big Grey City

I Came To The City

Small Potatoes, un clip de 1965 assez épicé avec un mec qui ressemble à Brialy et des traces de transpiration sous les aisselles.

Envies de découvrir autre chose ?

La musique n’a pas de frontières. S’il y a bien un point où je suis très éclectique, c’est assurément la musique. Entre un disque de hard rock et un opéra, pour moi c’est de la musique. C’est la différence qu’il y a entre un plat de haricots et un entrecôte bordelaise, les deux pris dans leur contexte propre peuvent s’avérer délicieux. Je fouille, j’écoute, je trouve, et puis quelquefois je tombe sous le charme. C’est pour moi une quête permanente.
Je vous invite à partager ces découvertes au hasard. Des artistes qui ne font pas forcément la une des médias, mais qui ne sont pas dépourvus d’un certain magnétisme ou plus simplement nous présentent une belle vision musicale.

Ecouter de la musique électronique est un lieu commun aujourd’hui et même une banalité, beaucoup d’artiste font appel à de la musique ou des rythmes « en boîte ». Comme d’autres musiques, elle n’est pas née d’un claquement de doigt, elle fut d’abord expérimentée avec les moyens du bord à disposition. Les premières tentatives sérieuses furent faites à la fin des années 1940. La matériel sonore électrique était encore bien préhistorique, la plupart des artifices que l’on emploie maintenant n’existaient pas, dont certains furent découverts accidentellement comme la fuzzbox ou expérimenté plus tard comme le domptage des effets larsen. Pour une fois la France n’est pas en retard, elle fait même oeuvre de pionnière. Un nom vient tout de suite à l’esprit, celui de Pierre Schaeffer (1910 – 1995) qui s’attacha rapidement la collaboration de Pierre Henry, il deviendra une célébrité par la suite. Comme il fallait un nom pour ce mouvement musical, on le baptisa musique concrète, nom qui perdura pendant longtemps. On considérait alors que le bruit dompté pouvait être une musique en soi. Remontons le temps avec quelques exemples des balbutiements de cette musique qui fut longtemps le fait d’amateurs éclairés, avant de s’incarner en des sons qui nous sont bien plus familiers. Certains titres sont assez longs, mais on peut piquer par dedans pour avoir une idée de la chose.

Pierre Schaeffer – Etudes De Bruits (1948). Une suite en cinq mouvements, l’un des premiers témoignages du genre.

Pierre Schaeffer avec Pierre Henry – Orphée (1953). Présenté en Allemagne sous forme d’un opéra, il fit scandale.

Pierre Schaeffer – Aux Sons Animés (11958). C’est un extrait d’un album paru à l’époque

Pierre HenryMaléfices (1962). C’est la bande sonore d’un film fantastique du même nom, réalisé par Henri Decoin

Jacques Berrocal – Rock And Roll Station (1976). Un autre exemple plus récent réalisé en 1976. Il est évident que, vu la date, c’est moins avant-gardiste. Je le mets en exemple, car la voix que vous entendez dans le titre n’est autre que celle de Vince Taylor, qui doit bien être le disque le plus rare où il figure.

2 réflexions sur “Inventaire musical à la Prévert (76)

  1. Bonjour M. Boss,
    The Who, je dois avoir la plupart de leur discographie officielle ou pas .
    La musique « concrète » comme on l’appelait , je la trouve intéressante, car très riche , même avec plusieurs écoute on y trouve de nouvelles choses , Pierre Henry je connaissais (Bien sûr Messe pour le temps présent, Spooky Tooth & Pierre Henry « Ceremony » ) en revanche Jacques Berrocal …inconnu pour moi !
    Bonne semaine
    cooldan

    • Hello Cooldan,
      Pour ce qui est des Who, moi aussi,
      Je suis d’avis qu’il faut explorer toutes les musiques, ne serait-ce que pour mieux les critiquer après. Mais d’un autre côté je suis persuadé qu’il faut avoir l’esprit ouvert. La musique concrète peut sembler déroutante à la première écoute, mais je sais par expérience qu’elle nous ouvre l’esprit. Pierre Henry bien sûr, pour Berrocal, c’est qui m’avait conseillé son album, il produit de la musque avec un tas d’objets qui nous paraissent anodins, mais c’est vrai que l’on peut faire de la musique avec. Bien entendu, je ne vais pas forcément écouter cela le matin en me levant.

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