En passant

Vinyles en fusion (186)

Il n’a jamais existé un France un organe officiel qui représente exactement la popularité d’une chanson, ce que nous appelons le hit parade. Par contre les Américains et les Anglais sont beaucoup plus organisés et ces classements existent pratiquement depuis 1900. Ce sont de véritables industries du classement qui analysent les ventes, les passages radio ou télévision. Ils sont compilés dans des classements qui reflètent les critères précédents. Ces classements hebdomadaires rebondissent sur un classement annuel qui reflète le nombre de semaines où la chanson apparait ainsi que sa position dans le classement. Au final, ces données permettent d’établir les chansons les plus populaires de l’année. Aux USA le Cashbox et le Billboard sont les deux principaux organes qui établissent les statistiques. Bien qu’ils agissent séparément, le résultat est assez identique, une chanson peut-être no 1 à une place et no 2 dans l’autre, mais jamais un no 1 sera no 20 dans dans le second. Voici à partir de 1956, année ou le rock and roll est bien établi, les cinq meilleures chansons de l’année.

1985

 1) USA For Africa – We Are The World (454 points)

 2) Whitney Houston – Saving All My Love For You  (448 points)

 3) Tears For Fears – Everybody Wants To Rule The World  (442 points)

 4) Pet Shop Boys – West End Girls (431 points)

 5) Stevie Wonder – Part Time Lover Official (422 points)

Les albums de compilation existent depuis les débuts du microsillon. Il y a principalement deux tendances. La première est du style « Best Of », c’est à dire qu’il regroupe en général des titres d’un artiste qui sont issus de différents enregistrements qui peuvent s’étaler très largement dans le temps et la carrière de l’artiste. Le seconde fait plutôt appel à des artistes différents, évoluant plus ou moins dans un style ciblé, sous un thème précis, ou regroupant des artistes du même label. Il n’y a en fait aucune règle, c’est très vaste. A partir de 1967, Philips France a édité une série d’albums de compilation sous le titre de « Made In England ». Elle présente un intérêt évident, au moins pour les plus fauchés, car elle regroupe des noms connus et surtout pratiquement que des hits. Avec le prix d’un album, parfois proposé en petit prix, il permet d’obtenir des succès plutôt réputés, alors qu’il aurait fallu acheter plusieurs EP’s pour les acquérir tous. Bien sûr, ces compilations sont publiés avec un décalage de quelques mois, le temps que les succès se tassent un peu et ne stoppe pas la vente des premières éditions. Mais le décalage est assez minime et tout le monde se rappelle encore de ces succès. Voici le volume 3 de cette série, il contient la mention « and the USA » juste pour l’apparition de deux artistes américains. Comme Procol Harum tenait un tube fracassant, une reprise de leur succès figure ici dans une version moins flamboyante via un chanteur noir anglais. Il est même mis en tête de descriptif. On retrouve aussi Chuck Berry qui vient de signer avec Mercury dans le but de relancer sa carrière. Le titre est tout sauf rock and roll. Figure également le groupe Traffic avec Stevie Winwood qui vient de quitter le Spencer Davis Group.

Traffic – Paper Sun

Spanky & Our Gang – Sunday Will Never Be The Same

Bobby Johnson & The Atoms – A Whiter Shade of Pale

The Walker Brothers – Walking In The Rain

Chuck Berry – Back To Memphis

The Pretty Things – Children

The Troggs – Night Of The Long Grass

The Vip’s – Rosemarie

The New Vaudeville Band – Finchley Central

Manfred Mann – Sweet Pea

Spencer Davis Group – Every Little Bit Hurts

Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick & Tich – Okay!

La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.

Downliners Sect UK EP

Les Downliners Sect furent à pas mal d’égards un groupe plutôt décadent. En 1964, ils furent le premier groupe a avoir des cheveux vraiment longs, excepté Don Craine et son chapeau à la Sherlock Holmes, le tout modéré par des costumes sortis tout droit d’un roman de Dickens et des regards de mauvais garçons qu’il ne faisait pas trop bon rencontrer tard le soir dans les rues. Durant les sixties, ils publièrent trois albums, chacun dans un style différent, qui sont tous aujourd’hui de jolies pièces de collection, tant par leur qualité que par leur rareté. On leur colla par la suite une étiquette de premiers punks anglais. En 1965 pour se démarquer encore plus de la mode ambiante, ils enregistrent un EP qui contient quatre titres à tendance macabre entre accidents, morts, revenants, et autres joyeusetés. Si l’Angleterre ne leur permit pas de connaître un vrai succès, ils devinrent presque des stars en Suède avec un single qui cartonna et où figure la reprise de « Little Egypt » des Coasters, titre qui leur valut aussi un succès moindre en Angleterre. Sèparés en 1967, ils se reforment dix ans plus tard et tournent encore aujourd’hui. Après le décès de Don Craine, il ne reste plus que Keith Grant le bassiste comme membre original.
Mais voici ce fameux EP de 1965. trois titres originaux et la reprise de « I Want My Baby Back » de l’Américain Jimmy Cross.

UK 1965 -Downliners Sect – Columbia SEG 8438. Meilleure enchère sur Ebay 186 euros

I Want My Baby Back


Leader Of The Sect


Midnight Hour

Now She’s Dead

Bonus

Un live avec Keith Grant qui s’amuse. Les Downliners Sect, un groupe parfait pour animer les maisons de retraite. Ils jouent « Around And Around »

Toujours la même chanson

Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.

Ray Charles – The Cincinnati Kid (1965)

Lucky Blondo – Cincinnati Kid

Lalo Schifrin – Cincinnati Kid

En passant

Vinyles en fusion (185)

Il n’a jamais existé un France un organe officiel qui représente exactement la popularité d’une chanson, ce que nous appelons le hit parade. Par contre les Américains et les Anglais sont beaucoup plus organisés et ces classements existent pratiquement depuis 1900. Ce sont de véritables industries du classement qui analysent les ventes, les passages radio ou télévision. Ils sont compilés dans des classements qui reflètent les critères précédents. Ces classements hebdomadaires rebondissent sur un classement annuel qui reflète le nombre de semaines où la chanson apparait ainsi que sa position dans le classement. Au final, ces données permettent d’établir les chansons les plus populaires de l’année. Aux USA le Cashbox et le Billboard sont les deux principaux organes qui établissent les statistiques. Bien qu’ils agissent séparément, le résultat est assez identique, une chanson peut-être no 1 à une place et no 2 dans l’autre, mais jamais un no 1 sera no 20 dans dans le second. Voici à partir de 1956, année ou le rock and roll est bien établi, les cinq meilleures chansons de l’année.

1984

 1) Stevie Wonder – I Just Called To Say I Love You (430 points)

 2) ex aequo Lionel Richie – Hello  (430 points)

 3) Foreigner – I Want To Know What Love Is  (423 points)

 4) Deniece Williams – Let’s Hear It For The Boy  (422 points)

 5) George Michael – Careless Whisper (415 points)

Les albums de compilation existent depuis les débuts du microsillon. Il y a principalement deux tendances. La première est du style « Best Of », c’est à dire qu’il regroupe en général des titres d’un artiste qui sont issus de différents enregistrements qui peuvent s’étaler très largement dans le temps et la carrière de l’artiste. Le seconde fait plutôt appel à des artistes différents, évoluant plus ou moins dans un style ciblé, sous un thème précis, ou regroupant des artistes du même label. Il n’y a en fait aucune règle, c’est très vaste. A partir de 1967, Philips France a édité une série d’albums de compilation sous le titre de « Made In England ». Elle présente un intérêt évident, au moins pour les plus fauchés, car elle regroupe des noms connus et surtout pratiquement que des hits. Avec le prix d’un album, parfois proposé en petit prix, il permet d’obtenir des succès plutôt réputés, alors qu’il aurait fallu acheter plusieurs EP’s pour les acquérir tous. Bien sûr, ces compilations sont publiés avec un décalage de quelques mois, le temps que les succès se tassent un peu et ne stoppe pas la vente des premières éditions. Mais le décalage est assez minime et tout le monde se rappelle encore de ces succès. Voici le volume 2 de cette série

The Troggs – Give It To Me

Blues Magoos – We Ain t Got Nothin Yet

Keith – 98.6

The Walker Brothers – Stay With Me Baby

Manfred Mann – Ha Ha Said The Clown

The Hollies – On A Carousel

Spencer Davis Group – I’m A Man

The Vip’s – Straight Down To The Bottom

The New Vaudeville Band – Peek-A-Boo

Jimmy Cliff – Give And Take

Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick & Tich – Touch Me Touch Me

The Troggs ‎– Mona

La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.

The Paramounts UK EP

Les encyclopédistes savent que Procol Harum se nommait Paramounts avant d’immortaliser le fameux succès « A Whiter Shade Of Pale ». S’ils purent avec cela se pavaner et réaliser une des plus grosses vente de singles des sixties, les débuts furent autrement plus modestes. Ils publièrent six singles pour le compte de Parlophone, qui n’eurent que peu de retentissement. Cette période permit quand même de voir naître deux assez gros collectors sous forme de EP’s. L’un publié en Angleterre en 1964 (celui-ci) et un en France en 1965.
La démarche du groupe s’apparente à une veine R&B avec de nombreuses reprises d’artistes noirs. Précisons aussi que la formation des Paramounts sera aussi celle de Procol Harun avec des musiciens de studio additionnels. Le guitariste du groupe, Robin Trower, partira au tournant des seventies pour faire une fructueuse carrière de soliste.
Voici ce fameux EP qui couple deux singles. Sur la pochette, on peut reconnaître Gary Brooker à gauche et Robin Trower debout au milieu. Les fans de Procol Harum ne seront pas trop dépaysés, la voix de Gary Brooker est très reconnaissable. Hasards de la vie, quand j’ai acheté ce disque, je ne pensais pas que 56 ans plus tard je rendrais un hommage à l’un des membres du groupe.

UK 1964 -The Paramounts – Parlophone GEP 8908. Meilleure enchère sur Ebay 590 euros

Little Bitty Pretty One

A Certain Girl

Poison Ivy

I Feel Good All Over

Bonus

Enregistrés à l’époque, mais restés inédits jusqu’à la compilation Edsel en 1984, voici une petite sélection de ces inédits très intéressants.

Brand New Cadillac, reprise de Vince Taylor

You Got What I Want, reprise des Sorrows

Freedom, reprise de Charles Mingus

Toujours la même chanson

Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.

Oscar Brown Jr – Work Song (1960)

Claude Nougaro – Sing Sing Song

Nat Adderley – Work Song