Il n’a jamais existé un France un organe officiel qui représente exactement la popularité d’une chanson, ce que nous appelons le hit parade. Par contre les Américains et les Anglais sont beaucoup plus organisés et ces classements existent pratiquement depuis 1900. Ce sont de véritables industries du classement qui analysent les ventes, les passages radio ou télévision. Ils sont compilés dans des classements qui reflètent les critères précédents. Ces classements hebdomadaires rebondissent sur un classement annuel qui reflète le nombre de semaines où la chanson apparait ainsi que sa position dans le classement. Au final, ces données permettent d’établir les chansons les plus populaires de l’année. Aux USA le Cashbox et le Billboard sont les deux principaux organes qui établissent les statistiques. Bien qu’ils agissent séparément, le résultat est assez identique, une chanson peut-être no 1 à une place et no 2 dans l’autre, mais jamais un no 1 sera no 20 dans dans le second. Voici à partir de 1956, année ou le rock and roll est bien établi, les cinq meilleures chansons de l’année.
1981
1) The Human League – Don’t You Want Me (485 points)
2) Smokey Robinson – Being With You (461 points)
3) John Lennon – Woman (436 points)
4) Stars On 45 – Stars On 45 (429 points)
5) J. Geils Band – Centerfold (425 points)
Documents
Des archives musicales, peu importe le pays, de la télévision ou autres durant les seventies
The Who – Won’t Get Fooled Again
John Lennon & The Plastic Ono Band – Instant Karma
La pop en version étrangère
Il est toujours curieux d’entendre une chanson que l’on connaît bien dans une autre langue. Le phénomène de reprendre une chanson connue dans une autre langue est un phénomène planétaire. La mélodie reste, mais la consonnance d’une langue peut lui donner une ambiance différente. Voici une sélection de trois chansons d’artistes anglophones interprétés dans une langue plus ou moins exotique. Pour ceux qui voudraient entendre la version originale, un clic sur Youtube apportera la réponse.
Sans suite logique
Venus, version originale enregistrée par Frankie Avalon, 1958 ***** Version en allemand par Chris Holland, 1959
La-Den-Da-Den-Da-Da, version originale Gene Vincent, 1964 ***** Version en italien par Equipe 84, 1965
Le Déserteur, première version enregistrée, Mouloudji, 1954 ***** Version en finlandais par International Ulla Sjöblom, 1956
Trois très belles reprises…
The Meteors – These Boots Are Made For Walkin’ (Nancy Sinatra)
Bruce Joyner And The Tinglers – Keep Searchin’ (Del Shannon)
Cécile de Rodt (1855 – 1929) est une voyageuse suisse qui entreprit un tour du monde en 1901. A cette époque, le monde peut sembler encore quelque chose d’un peu mystérieux d’autant plus que certains pays sont géographiquement très lointains. Ce n’est pas une aventurière, elle ne va pas se battre contre les Indiens, mais plutôt jouer à la touriste. A la suite de son voyage paraitra un livre publiée en 1904 qui contient des centaines de photos. De quoi se faire une idée de ce à quoi ressemblait le monde au début du 20ème siècle.
Découverte d’Hawaï et son histoire
La voyageuse prend la peine de parler de l’histoire de l’ile. Il est vrai que pour un lecteur suisse francophone, la lecture du livre publié en 1904 constitue une atout culturel. S’il connaît son nom pour en avoir entendu parler, ce qui s’y passe ou s’y passa est une découverte.
Le jeune Etat hawaïen marcha à pas de géant dans la voie de la civilisation. Des églises et des écoles s’élevèrent; des plantations remplacèrent les forêts et les terrains incultes; des journaux furent imprimés. Mais ces îles fortunées excitaient de plus en plus la convoitise des Etats-Unis et plus encore de l’Angleterre et de la France, qui ne tardèrent pas à susciter une série de conflits dans le paisible archipel. En outre, les Jésuites étant rentrés dans le pays, la lutte entre catholiques et protestants commença acharnée. Le gouvernement hawaïen se vit dans l’obligation de faire reconnaître l’indépendance du royaume par les grandes puissances. A Kamehameha III avait succédé, comme nous l’avons dit, sous le nom de Kamehameha IV, Alexandre Liholiho, prince aimable et heureusement doué (1855-1863). Il épousa une métisse, Emma Rooke. On parle encore maintenant avec vénération à Hawaï de la reine Emma. Le règne du jeune souverain fut profondément troublé par la mort de son fils unique, âgé de quatre ans. Le roi ne se remit jamais de ce coup, et mourut à l’âge de 29 ans, très regretté de son peuple auquel il avait consacré toute sa sollicitude. Son frère, Kamehameha Y (1863-1872), lui succéda. Souverain très actif et d’une grande énergie, il donna au pays une nouvelle constitution et fit venir les premiers Japonais et les premiers Chinois pour remplacer, dans les plantations, les indigènes dont le nombre, depuis 1833, allait en décroissant avec une rapidité effrayante. A cette époque, les Hawaïens étaient au nombre de 130,313; en 1896 il n’en restait que 39,504! Avec Kamehameha V, qui mourut subitement sans laisser d’enfants, la dynastie s’éteignit. Le peuple choisit alors comme roi le prince Lunaleho, descendant d’une branche collatérale; celui-ci ne régna qu’une année (1873-1874). A sa mort, il fut remplacé par David Kalakana, qui exerça le pouvoir pendant 17 ans et conclut un traité avec les Etats-Unis. A défaut de postérité, sa sœur, qui n’avait pas d’enfants non plus, monta sur le trône en 1891; c’était la princesse Liliuokalani. Kanake pur-sang, impétueuse, vindicative, mal conseillée, elle échoua dans sa tentative de réviser la constitution. Une révolution ayant éclaté, elle fut obligée de se réfugier en Amérique pour chercher aide et protection. Si, en ce moment, elle avait accordé une amnistie aux révolutionnaires, elle serait certainement restée sur le trône; mais, violente comme elle l’était, elle s’entêta à faire décapiter les uns, pendre les autres et bannir le reste des insurgés. A la suite de ces désordres, le royaume de Hawaï fut converti en république. Entre temps, Cleveland, le président des Etats-Unis qui s’était toujours opposé à l’annexion des îles, fut remplacé par Mac-Kinley; celui-ci remit la question hawaïenne sur le tapis. La fin de la guerre hispano-américaine marqua aussi celle de l’indépendance de l’archipel hawaïen qui, avec les Philippines, vint se ranger sous la bannière étoilée
Le roi Kalākaua, peint par William Cogswell
Ce changement ne paraît pas avoir amélioré les conditions sociales des Hawaïens. Au contraire, ils se plaignent beaucoup du manque d’honnêteté des fonctionnaires américains, de l’augmentation des droits d’entrée, des difficultés qu’ils ont à se procurer des ouvriers pour les plantations, et du renchérissement des denrées alimentaires dont le prix, avant l’arrivée des nouveaux maîtres, était déjà fort élevé. Les principales productions des îles sont le sucre, le riz, le café et les bananes. En 1897,l’exportation du sucre, qui est le revenu le plus important du pays, atteignit le chiffre de 520,152,232 livres, représentant une valeur de 15,390,422dollars. La chaleur et l’humidité qui règnent dans les plantations de la canne à sucre en rendent la culture malsaine et dangereuse pour les Européens; aussi ce sont des Chinois et des Japonais qui s’en occupent exclusivement. Quant aux blancs, ils remplissent les fonctions de surveillants, de mécaniciens, de chimistes, etc. Avec de l’intelligence et de l’énergie, ils arrivent facilement à se mettre à la tête d’une plantation, ce qui leur assure un revenu princier; mais ces places très avantageuses sont assez rares. Dans la même année 1897, on exporta 5,499,499 livres de riz — dont la culture est entièrement entre les mains des Chinois — pour une somme de 225,575. 52 dollars, et 337,158 livres de café valant 99,696.62 dollars. La culture du cafier qui, il y a dix ans, ne se trouvait guère qu’à l’état sauvage, dans un coin inutilisé des plantations de cannes à sucre, et était réservé seulement à l’usage exclusif du propriétaire ou du directeur, a pris aujourd’hui une grande extension; elle rivalise avec celle de la canne à sucre. Les Américains prétendent même que la qualité du café d’Hawaï est supérieure à celle du café brésilien, et que le temps viendra où il fera à son aîné une concurrence redoutable. L’île d’Oahu, avec la capitale Honoloulou, jouit d’un climat délicieux. Ses heureux habitants ne connaissent pas l’hiver; août est le mois le plus chaud de l’année. Nous souffrîmes beaucoup de la chaleur, tout en nous étonnant de n’apercevoir aucun parasol; cet objet si utile n’existe pas dans les îles de l’Océan Pacifique. Les moustiques, par contre, y abondent; l’approche de la nuit était pour moi le prélude d’une longue torture à laquelle rien ne pouvait me soustraire.
La végétation est d’une exubérance fantastique. Du matin au soir, nous parcourions l’île, ne nous lassant jamais d’admirer l’éclat merveilleux des fleurs et la profusion des fruits de toutes sortes. Les arbres ont une forme particulière; leurs branches ne tendent pas vers le sommet, mais s’étalent en un large toit plat et touffu. En ce moment, le roi des végétaux, le superbe pontiana regia est dans toute sa splendeur. Ses feuilles finement découpées ressemblent à celles du mimosa, et ses grandes fleurs d’un rouge vif, pareilles à des orchidées, tombent en grappes gracieuses. Je vis pour la première fois l’arbre à pain ou rimier (artocarpus incisa), aux larges feuilles très festonnées, dont les grosfruits ronds d’un vert foncé contiennent une substance farineuse; le fruit du rimier que l’on cuit, enveloppé de feuilles, sur un foyer de pierre, a une saveur douceâtre semblable à celle de la banane; il forme la nourriture essentielle des insulaires de l’Océan Pacifique; sa graine oléagineuse est également comestible. Cet arbre merveilleux fournit encore un bois de construction très recherché, ainsi que du caoutchouc et de la glu que l’on extrait de son écorce.