Des chansons qui prennent du temps

Les opéras et les grandes pièces de musique classique duraient parfois des heures. A l’apparition des supports comme le 78 tours et après le microsillon, la plupart des compositions ne duraient que quelques minutes, 2, 3, 4 minutes étaient la norme. Puis, à partir du milieu des années 60, la durée des titres a commencé gentiment à s’allonger. Il y eut, entre autres, « Goin Home » des Rolling Stones qui faisait plus de 11 minutes sur l’album After Math, les Doors « Light My Fire », 7 minutes sur le premier album, dont la version en 45 tours fut ramenée à 3 minutes, et également « The End » plus de 11 minutes. Mais le premier titre rock qui occupait une face complète, « Revelation », est le fait du groupe Love sur l’album Da Capo, qui durait plus de 18 minutes, suivi de près par Bob Dylan, « Sad Eyed Lady From the Lowlands sur le double album Blonde On Blonde. Le reste suivra et devient assez fréquent.

Voici un choix de ces titres que j’ai sélectionnés, principalement parce qu’ils sont plutôt du genre démonstratif, c’est à dire qu’avec un peu de sensibilité on est pris par un certain hypnotisme qui figure dans le morceau et on ne trouve jamais cela trop long. Ceci dans des styles différents qui ne vous plairont peut-être pas tous. Mais on essaye…

Evidememnt on ne pouvait pas laisser celle-ci de côté, mais on peut aussi remarquer que son apparition dans la bande sonore de « Apocalypse Now » l’a bien aidé à se faire des amis

Une douzaine de minutes pour un de ces trucs biens planants, a la limite on peut imaginer qu’ils ont pas fumé des épinards, un orchestre de chanvre en quelque sorte. C’est certainement pour une grande part de l’improvisation, mais le résultat est assez fumant, c’est le cas de le dire…

Sur le premier album du Crazy World Of Arthur Brown, qui obtint en 1968 un succès mondial avec « Fire »extrait de cet album, on trouve une chanson assez bizarre, dans un style assez insaisissable, c’est un peu jazz, un peu psyché, un peu rétro, enfin je l’ai écouté des centaines de fois et je ne m’en lasse pas.

En général, les longues chansons sont plutôt calmes, celle-ci c’est tout le contraire, un ruissellement de guitare endiablée et déglinguée. C’est dans ce genre de titres que l’on peut à chaque nouvelle écoute trouver des trucs différents, mais cela demande assez d’effort mental. The Gun, sur leur premier album de 1968, sur lequel figure leur fameux hit « Race With The Devil ».

Pas mal de groupes dans les années 60 et 70 reprenaient des chansons qui avaient leurs preuves pour le retravailler en général dans des versions étirées. C’est le cas pour « She’s Not There » des Zombies revisité en 1968 par the Litter.

 

La suivante est certainement un chef d’oeuvre, la chanson de Nancy Sinatra remise au goût de 1969 par Vanilly Fudge.

Le groupe anglais Man, après un succès avec un morceau qui fit presque scandale « Erotica », cherche et trouve de nouveaux horizons, notamment avec cet instrumental « The Storm ». Cela me rappelle immanquablement un vieux et beau dessin animé de Walt Disney « The Old Mill ». Le thème musical de Man va dans le même sens, vie paisible, tempête qui s’annonce et se déchaîne pour se calmer ensuite.

Le genre morceau logue durée n’a que peu effleuré les discographies françaises. Il y a pourtant quelques exceptions, une des plus coutumières du fait fut Catherine Ribeiro et le groupe Alpes. Un exemple : « Poème Non Epique » » qui en plus de 18 minutes remplit la face d’un album. Quand on me parle de grande dame de la chanson française le nom de Catherine Ribeiro me vient immédiatement à l’esprit, certes une dame en version moderne. J’imagine que si Fréhel ou Piaf étaient nées quelques dizaines d’années plus tard, elles se seraient trouvées à l’aise dans des chansons de ce style. Ribeiro est très anarchiste dans ses textes, mais avec les paroles d’un autre temps, les autres grande dames citées le sont parfois aussi un peu.

Le hard rock a aussi ses longues durées, ici Blue Cheer dans une formation ultérieure, reprend un vieux titre dans une version assez hendrixienne, c’est superbe!

2 réflexions sur “Des chansons qui prennent du temps

  1. Bonjour M. Le Boss,
    Je reviens toujours aux Beatles, je peux pas m’en empêcher …..désolé , leur chanson la plus longue c’est :
    Revolution 9 qui est une musique expérimentale des Beatles. C’est sans doute leur chanson la plus terrifiante, et pourtant, ils ne sont pas connus pour ça. Ce sont des extraits de sons, de musiques à l’envers, de paroles qui ne correspondent à rien. Selon Wiki, « Contrairement aux autres titres du groupe, Revolution 9 n’est pas à proprement parler une chanson, mais un collage de bandes sonores d’une durée de 8:15, réalisé par John Lennon et sa compagne Yoko Ono, avec un coup de main de George Harrison. » Bon, si vous voulez savoir exactement de quoi est formée cette chanson, voilà (encore Wiki) : « Mark Lewisohn, qui eut accès aux bandes originales les divise en : un chœur, des violons à l’envers, un extrait d’une piste orchestrale de A Day in the Life, des verres entrechoqués, un mellotron à l’envers, une voix qui fredonne, des phrases prononcées par John et George Harrison, et une cassette de John et Yoko hurlant le « right » de Revolution. La bande la plus mémorable est une voix puissante qui répète « Number Nine, Number Nine ». Cette bande semble avoir été extraite d’une question enregistrée pour un examen à l’Académie Royale de Musique. »
    Et comme vous pouvez le constater avec la version inversée de la chanson, elle est bourrée de messages subliminaux (c’était la mode à l’époque, faut croire) :
    Oui oui. Vous avez bien entendu « Satan Look at me » au début, et à la fin, au moment des « Number 9 », on comprend très clairement « Turn me on dead man ». Ce qui, traduit, veut dire « Excite moi homme mort ». Sympa les Beatles, non?
    Eux n’ont plus n’ont pas fumé que des épinards.
    Bon dimanche
    cooldan

  2. Hello Cooldan,
    Pas de problèmes pour revenir aux Beatles, c’est quand même quelque chose qui a compté dans l’histoire de la musique.
    En effet « Revolution 9 » n’est pas à proprement parler une chanson, mais des aventures plus ou moins farfelues comme il s’en faisait à l’époque et qui étaient plus des artifices et montages de studios que de la musique propre. J’imagine qu’à l’époque les Beatles cherchaient aussi à faire autre chose que du prêt à porter, d’où ce genre de tentative, Lennon était sans doute le plus attiré par ce genre de choses. On en retrouve un peu l’essence dans Platic Ono Band avec les vocalises à Yoko Ono.
    Tout un monde.
    Bonne soirée

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