Paris 1920, le 1er janvier. La première année de paix s’achève, même si l’on a crié victoire un peu plus d’une année avant, on évite de crier trop fort. C’est clair, on ne tombe plus dans les tranchées, on ne ramasse plus des bombes sur le gueule, mais le quotidien des Français ne ressemble pas à un ticket de première classe pour le paradis. La victoire par les armes ne fait pas pousser le blé, ni les billets de mille. Il faut tout réorganiser, rebâtir ce qui est détruit. Il y a du travail pour les ouvriers, mais les patrons crient misère comme d’habitude. Pour l’instant, ce qui préoccupe le plus les Parisiens, c’est la montée des eaux de la Seine, les inondations de 1910 ne sont pas si loin.
Le début d’année est surtout dominé par une tradition, celle des voeux. Les journaux s’y plient volontiers, diable le fidèle lecteur mérite bien cela. J’ai sélectionné huit quotidiens d’un peu toutes les tendances et publiés le 1 janvier 1920, parmi ceux qui offrent une qualité de lecture passable au niveau de des reproductions. A travers les voeux, on en profite un peu pour résumer l’année et voir celle qui vient sous un angle partisan, ou spécifier que le roi d’Italie a envoyé quelques mots gentils au président de la République pour la nouvelle année.
Ceux qui avaient un gramophone auraient pu faire tourner le premier disque d’un certain Maurice Chevalier, chanté en anglais avec l’accent de Ménilmontant.
L’actualité peut aussi se découvrir d’une manière plus réaliste à travers la presse satirique. Ici Le Journal amusant du 3 janvier 1920.
L’Action française, journal royaliste, interdit à la Libération.
L’Auto, journal sportif généraliste, mais axé sur la motricité.
L’Echo d’Oran, bien évidemment un journal colonialiste.
L’Echo De Paris, journal de droite et conservateur.
La Figaro, l’un des plus vieux, mais sans doute pas le meilleur.
L’Homme libre, journal républicain fondé par Clémenceau.
L’Humanité, le journal fondé par Jean Jaurès, évidemment à gauche et communiste.
Paris -Midi, journal plutôt généraliste, l’un des premiers à avoir une chronique cinéma, ceci en 1918.
Source, Gallica, BNP,DP
Hello M. Boss,
Un siècle plus tard les temps ont changés mais dans les formules de voeux, on retrouve des similitudes
Bonne année à tous
cooldan
Hello Cooldan,
Eh bien disons-le encore une fois Bonne Année à vous !!!
Bonsoir à vous tous,
C’est juste. L’envoi des vœux par la Poste reste une tradition qui ne se dément pas. Et cela malgré les dizaines de millions de messages par courriel envoyés chaque année. La carte papier a encore de beaux jours devant elle. Et c’est tant mieux. Rires.
Le premier jour de l’année est fixé au 1er janvier depuis la fin du 15è / début du 16è. siècle, au début de la Renaissance. Auparavant, il resta longtemps fixé à la date du 1er Avril. Et la blague du Poisson d’Avril marquait l’offre de petits cadeaux à son entourage. Des fausses étrennes en quelque sorte.
Le six Janvier est le jour de l’Epiphanie, avec l’arrivée et l’adoration des Rois mages. D’ailleurs, le proverbe ajoute : « Pour les Rois, les jours avancent d’un pas de Roi ». On gagne quelques secondes de lumière chaque jour. La tradition chrétienne a, selon les époques, « évangélisé » certaines fêtes celtes, dites païennes, comme les « Feux de la Saint-Jean » (21 juin, la nuit la plus courte de l’année). La religion celtique accordait une grande importance au cycle des saisons dans lequel elle voyait l’action de ces divinités, symboles de fécondité et de prospérité. De tous temps, le Ciel resta source de mystères pour les hommes.
Bonne soirée. Peter.
Hello Peter,
Merci pour ce développement qui précise les choses.
Encore une bonne année à vous !!!