Sélections musicales du Boss

Cet article ou plutôt rubrique n’a pour but que de vous faire découvrir quelques trucs intéressants dans divers styles de musiques. Musiques non pas sans paroles, mais plutôt sans commentaires. C’est une petite partie d’une récolte qui couvre des dizaines d’années de recherches, de trouvailles. Pour la plupart des trucs peu connus ou complètement inconnus, ou alors si l’artiste est connu dans des titres plus obscurs, mais qui font partie des fréquentes discussions que l’on peut avoir entre spécialistes. On se refile parfois les bonnes adresses, on signale les trouvailles intéressantes. Je fais exprès que ne pas prendre les plus évidentes dans la carrière d’un artiste réputé. Artistes, chansons à découvrir, il ne vous faudra qu’un peu de curiosité pour tenter de les capter à l’oreille et même, pourquoi pas, les trouver charmantes. Pour constituer la base j’ai fait des recherches sur YouTube, en faisant appel à mes souvenirs.  J’en ai trouvé certains, d’autres pas, à la fortune du pot. Le risque avec le Tube, c’est que certains posteurs se mettent aux abonnés absents, alors le clip disparaît, c’est le risque à prendre. Pour faciliter les choses, je les classe par style musical avec lien.  Ce qui vous amènera à une nouvelle page exclusivement réservée à ce style. Le contenu sera étoffé au fil du temps. Laissez-vous tenter, c’est du vrac, le vrac d’un passionné et j’espère d’un guide qui vous fera découvrir des choses…

Années 50 – 60 – Rock And Roll

Le rock and roll fut en quelque sorte le premier mouvement contestataire de l’après-guerre, une jeunesse qui réclame son existence propre. Musicalement, les origines en sont surtout la musique noire. Si le terme entre définitivement dans le domaine public en 1954 -1955, il y a des enregistrements qui peuvent se classer dans cette catégorie avant ces dates. Le premier à obtenir un vrai succès dans ce style fut Bill Haley, suivi un peu plus tard par Elvis Presley. Entre le rock and roll blanc et le rock and roll noir, la différence n’est pas évidente. Tout au plus, la voix ou les orchestrations peuvent faire sentir cette différence. Les racines profondes du rock sont avant tout le jazz et le blues, mais il existe aussi un rock and roll qui fait plus appel au folklore via la musique country, essentiellement interprété par les Blancs. Chacune de ces tendances a ses classiques, mais il faut bien reconnaître que ce sont les Blancs qui puisèrent allégrement dans le répertoire noir et non l’inverse. Quoi qu’il en soit, ce mouvement musical fut un catalyseur de l’abolition des barrières raciales, tout spécialement dans le pays où il est né, les Etats-Unis.

Année 50-60 – Rock Instrumental

Dans les années 50, parallèlement au rock vocal, il s’est développé une forme instrumentale. Quelques noms apparaissent, Duane Eddy, Johnny & The Hurricanes. Mais dès l’avènement en 1960 des fameux « Apache » par les Shadows et « Walk Don’t Run » par les Ventures, le groupe instrumental est vraiment devenu un phénomène de mode dont l’apogée se situera entre 1960 et 1965. La technique évolutive de la capture du son et de sa mise en valeur par différent artifices crée de nouvelles sonorités, inédites jusque là. Plus qu’un style précis, on présente un son.  A peu près tous les pays occidentaux auront quelques artistes et vedettes locales qui s’illustreront dans cette tendance.

Années 60 – Britsh Invasion

On désigne sous ce terme tout ce qui a squatté les hit-parades du monde entier à partir des Tornados et leur fameux « Telstar » à la fin 1962, premier groupe anglais à être no 1 aux USA. Ensuite, les Beatles et une flopée d’autres suivirent le mouvement. La particularité de ce mouvement est d’être constitué d’artistes britanniques qui envahirent le monde musical, très dominé par les Américains jusque là. Ironie du sort, c’est souvent avec des chansons puisées dans le répertoire américain qu’ils connurent le succès. Pendant deux ans, leur suprématie fut presque totale. A partir de 1965, les Américains brisent cette domination avec des groupes comme les Byrds, les Beau Brummels et ensuite Jefferson Airplane, Doors etc… A partir de là, le partage sera plus égal, avec toutefois une plus forte présence des Ricains.

Années 60 – Garage Punk

Sans doute l’un des plus beaux styles musicaux, en tous cas l’un des plus purs. Des enregistrements faits le plus souvent sans aucune contrainte musicale pour le garage punk, des musiciens presque amateurs, de petits labels locaux pour la plupart.  Son nom vient de ce que très souvent le garage paternel était le local de répétition et parfois le lieu d’enregistrement.

Années 60 – Psychédélique.

Suite logique du premier, le psychédélique est une recherche intensive dans l’exploration de nouvelles sonorités, de nouvelles manières d’interpréter la musique. Cela peut sembler déjà entendu maintenant, mais il y a plus de 40 ans, c’était une révolution.

Une flopée de flops

Statistiquement pour qu’une chanson devienne un succès, il faut un sacré coup de chance. Si on se concentre, par exemple, sur le hit parade américain ou anglais qui souvent se rejoignent et qui font souvent la mode internationale, on peut faire la déduction suivante. Admettons que ce sont les dix premiers classés qui se vendent et entrent dans la mémoire. Sur une période de 1 an cela nous donne 10 titres par 52 semaines = 520 titres. On peut réduire ce résultat au quart, car une chanson peut figurer plusieurs semaines dans les premières places, donc 520:4 = 130. 130 chansons sur une année multipliée par 50 ans, 130 X 50 = 6500. Grosso-modo cela fait environ plus de 6000 chansons qui sont ce que l’on peut qualifier un succès. En regard de toute la production phonographique de ces 50 ans, qui doit facilement se chiffrer en millions, c’est peu. Donc une énorme partie de cette production n’a pas accédé à la renommée, excepté pour un artiste quelconque une petite mise en lumière locale, lieu géographique, amis, famille. C’est ce qu’on appelle un flop. Même de très grands artiste connaissent cela. Le pourquoi peut s’expliquer par certaines causes, un manque de promotion, une mauvaise distribution, un label de production sans trop de moyens, un titre valable surclassé par des titres encore meilleurs etc.. C’est les mystères du showbiz,  insondables. Il n’en reste pas moins que parmi toutes ces obscurités, il y avait un potentiel de succès pour une partie d’entre elles. Quelques passages à la radio, à la télé, et c’était parti. Je me suis amusé à en repêcher quelques unes ici et là. Bien sûr, je tiens compte du contexte musical de l’époque, de ce qui était susceptible de plaire à un certain public au moment de sa sortie. Il est clair qu’un titre de disco peut vous paraître ringard si vous avez 20 ans aujourd’hui, mais certainement moins si vous en avez 20. il y a 30 ans. Croyez-moi, dans ceux que j’ai sélectionnés, quelques passages à la radio dans une émission ciblée et ils avaient tout pour devenir un succès…

L’envers du vinyle

Ces bons vieux 45 tours en vinyle avaient un avantage, ils avaient une face B. Après avoir inlassablement écouté le titre principal, il arrivait que l’on retourne le disque pour voir ce que cachait l’autre côté. Les règles voulaient que la face principale soit soumise au bon vouloir du producteur. Pour ne pas risquer une mauvaise sélection des programmateurs radio, on proposait un titre secondaire qui, croyait-on, n’allait pas emballer les foules. Cette face avait l’avantage pour l’artiste de s’exprimer plus librement en y mettant souvent un peu plus de lui-même et quelquefois un titre de sa composition. Le flair de la production n’étant pas toujours infaillible, il est arrivé que ce soit justement cette face B qui entre dans l’histoire. Un des plus fameux exemples et ce fameux disques du groupe Them qui comprenait « Baby Please Don’t Go » / « Gloria ». Si le premier titre a eu un succès dans sa patrie d’origine, la chanson reléguée en B « Gloria » fit plusieurs fois le tour du monde. C’est même une des plus célèbres chansons des années 60. Sans réussir autant bien, certaines faces B se révélèrent pourtant excellentes, même à contre pied de la soupe fade que l’on voulait nous servir en plat principal, montrant une facette de l’artiste quelquefois admirable. Il en est qui gagnèrent même leur part de légende. J’ai pensé à quelques uns de ces disques qui pour moi répondent à ce critère toutes époques confondues. Je ne dois pas être le seul à penser de même, car je les ai trouvés sur la Toile, souvent commentés de belle manière.

Chansons bizarres pour gens étranges

La création musicale n’a pas de limites. Une chanson publiée a pour but principal de faire en principe un succès. Mais on trouve aussi des artistes qui ne veulent définitivement pas entrer dans ce genre de considérations. Alors à contre courant d’une mode, ils y vont de leur petit refrain parfois bizarre, musicalement étrange, ambiance particulière. En pleine période pop, on revisite une musique d’inspiration baroque, d’une marche militaire ou carrément en faisant référence à un truc morbide. En voici une série qui peut entrer dans ce genre de considération, restées dans l’obscurité ou ayant connu un succès d’estime, elles peuvent ressortir des oubliettes. Il suffit pour la plupart de se laisser prendre par la démarche de l’artiste. Vous adorerez ou vous haïrez, et qui sait vous serez un de ces auditeur comblé par le charme, devenu étrange sur une chanson bizarre.

Jeter une bouteille musicale à la mer (6)

The Sonics – USA Garage Punk – sixties seconde moitié

Autant ils furent ignorés à leur belle époque, autant ils gagnèrent une solide réputation à partir des années 80. Ils sont souvent considérés comme le premier groupe punk bien avant que cela ne déferle une dizaine d’années plus tard. Si cette renommée peut aussi être aussi attribuée à d’autres artistes, ils n’en reste pas moins que certains de leurs titres recèlent la recette qui leur vaut cet honneur. Un son lourd, rythmique souvent très basique et quelques chansons légendaires, le punk dans sa conception vintage. Quel régal monstrueux! 

Exotisme. Bien que sexagénaires maintenant, ils enchantent les foules qui ne sont pas spécialement constituées de gens de leur âge. Oui, ils se sont reformés et tournent dans le monde entier.

The Lemon Drops – USA – Psychédélique – sixties seconde moité

De ces zestes de citron qu’ils pressèrent, il en reste une goutte qui tient du nectar, une histoire de vie au printemps. Ecoutable des centaines de fois, je le sais par expérience, mais écoutons encore une fois, la première peut-être pour vous, espérons pas la dernière

The Evil – USA Garage Punk – sixties seconde moitié

Quand je disais que les Sonics n’étaient pas les seuls à faire du punk, en voici un bel exemple. Ecoutez plutôt le premier titre et le suivant aussi, c’est moins visible, mais tout aussi passionnant. Quel groupe!

The Bad Seeds – USA Garage sixties – sixties seconde moitié

Le Texas a toujours été un des états américains les plus prolifiques en musiciens, Johnny Winter, ZZ Top et des tas d’autres. Les Bad Seeds, aucune relation avec le groupe de Nick Cave, viennent de là aussi. Mais alors beaucoup moins connus, presque obscurs. Du garage très US, conventionnel en diable. Oui mais du garage conventionnel, c’est déjà beaucoup plus que rien. A déguster à travers trois titres, dont deux clips d’époques sauvés du déluge et un montage avec des filles aux allures de l’époque.

The Soup Greens – USA Garage sixties – sixties seconde moitié

Sous cette appellation bizarre, on y trouve autre chose que de la soupe, deux petites perles, deux faces d’un 45 tours. Un titre original et une reprise d’un fameux titre de Bob Dylan qui prouve que son oeuvre est transposable en garage. Pas de soupe dans le garage, mais quel bouillon!

The Boss Tweeds – USA Psychedelique, Garage sixties – sixties seconde moitié

Le plus beau film de Russ Meyer « Faster Pussycat Kill Kill » avait une bande sonore exploitée par ce groupe. La voici, garage basique. Mais écoutons aussi ce qu’ils ont fait un peu plus tard, plus psyché, ambiance tranquille aux relents plus nauséeux.

INSPIRATIONS

Il paraît presque impensable que les Fuzztones, groupe phare du garage revival, ne puise pas dans le répertoire des Sonics.

Les Cramps aussssssi…