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En général, on considère que le rock and roll a mis de nombreuses années pour émerger en France, environ 4 ou 5 ans, en prenant comme référence le premier succès du rock, « Rock Around The Clock » par Bill Haley et ses Comets. Sue le plan strictement français, on cite à partir de 1958, Danny Boy, Danyel Gérard, Gabriel Dalar, Claude Piron (Danny Boy) et Richard Anthony comme étant les premiers à enregistrer ce style de musique en France. On accorde toutefois une petite longueur d’avance dans la renommée à Henri Salvador, qui enregistra en 1956 son fameux disque parodique avec la complicité de Boris Vian, sous le nom de Henri Cording. C’est le cas le plus connu. Pourtant il ne fut pas le seul à enregistrer à la même époque, ce que l’on pouvait considérer comme du rock chanté en français. Nombreux furent ceux qui le firent, et pas des moindres au niveau de la célébrité. Malgré tout ces titres restent assez anecdotiques dans leur discographie. On est toujours un peu dans la parodie et l’on ne décolle pas beaucoup du swing et du style à Bill Haley. Il faut rappeler que vers le début 1956, il est un des rares pionniers du rock à être un peu connu en France et avoir eu des disques publiés dans le pays. De plus, il figure dans la bande sonore du film « Graine De Violence », projeté sur les écrans français. Je vous laisse partir à la découvertes de quelques titres que j’ai exhumés, qui furent enregistrés entre 1956 et 1959 et qui concernent ces obscurités plus ou moins grandes. C’est un choix, il y en a d’autres.
Henri Cording (Salvador) / Rock And Roll Mops.
Jacques Hélian / Toutes Les heures Sonnent. Rappelons que Jacques Hélian, comme chef d’orchestre, fut une des grosses vedettes d’après-guerre. Ici, il s’agit d’une adaptation française de « Rock Around The Clock », par une chanteuse de son orchestre.
Rock Failer / Requins Drôles. C’est en réalité le musicien de jazz Jacky Vermont
Mac-Kac / T’es Pas Tombé Sur La Tête. C’est une adaptation de « See You Later Alligator » de Bobby Charles via Bill Haley. Mac-Kac c’est Jean-Baptiste Reilles, un batteur de jazz.
Eddie Constantine / Rock Rock. A côté de sa carrière d’acteur, Eddie Constantine enregistre quelques disques avec un certain succès. Cet enregistrement-ci est très collé au style de Bill Haley. Un anachronisme au niveau des paroles pour 1956 : « une étincelle qui nous vient tout droit de Broadway ». Le rock and roll a mis bien longtemps avant d’être à l’affiche des réputées comédies musicales bien propres de l’endroit. Mais comme le nom était connu en France, on l’utilisa un peu comme une fake news d’aujourd’hui. En 1955 en Amérique, on considérait plutôt cette musique comme étant celle du jeunes voyous. On se souvient de cet animateur de télévision qui brisait les disques de rock and roll en direct, affirmant qu’il ne serait jamais diffusé sur la chaîne.
Colette Renard – L’Age Atomique. Adaptation de « Rock Around The Island » des Lancers. Colette Renard entre deux chansons à sous-entendus.
Luis Mariano – Me Petite Chérie ( adaptation de « Chantilly Lace » de Big Bopper. Assez étonnant de la part d’un chanteur de charme, mais sa voix n’est pas très rock.
Georges Guetary – Viens Danser Le Rock. Un autre chanteur de charme.
Dick Rasurell Et Ses Berlurons / Roll Steack Frites. Dans cet ensemble il y a Earl Cadillac et Henry Rostaing. Le titre aurait dû faire fureur en Belgique.
Chou Rave Hageur / Peb Rock. Accompagné par les Hot Dogs.
Moustache – Le Rock De Paris. Un personnage bien connu dans le jazz.
Rockin Harry & Bros / Faut Pas M’énerver. Un Belge qui emprunte bien à Bill Haley.
Ricahrd Anthony – Peggy Sue. Premier disque de Richard Anthony qui reprend un des phares de Buddy Holly, mais du rock pas très bruyant.
Gabriel Dalar / Croque Crane Creux. Adaptation de « Purple People Eater » de Sheb Wooley. Il était de nationalité suisse.
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Bonjour Mr Boss,
Certains de ces chanteurs font partie de la génération de mes parents qui m’en parlaient souvent.
Personnellement, à part Danyel Gérard qui chantait dans les années 1980 « Oh Marylène, Marylin, Marylou », Henri Salvador (et ses parodies des fables chez les Carpentier) et Richard Anthony, tous les autres me sont moins familiers mais pas inintéressants.
Merci de nous/me les faire re/découvrir.
Bonne semaine. Peter.
Hello Peter,
En effet, je pense que vos parents étaient en plein dans les années 50 musicalement, question goûts musicaux. Les trucs que je présente dans mon article sont un peu décadents pour l’époque, mais ils étaient bien présents à côté de titres plus conventionnels.Pour une grande part, Dalida menait le bal avec Edith Piaf. Il y avait aussi Guy Beart, Mouloudgi, et le chanteur à minettes était André Claveau. Les grands de la chanson Brel, Brassens, qui commençaient aussi à marquer des points. Mais en résumé cette époque était plutôt tristounette et sans relief. Ce n’est vraiment qu’à partir de 1960 que les choses se sont accélérées, mais il y avait pratiquement 5 ans de retard.
Bonne semaine
Bonsoir Mr Boss,
Cette décennie suit l’après-guerre dont l’Europe essaie tant bien que mal à se relever du mieux possible. Tout ce qui dérange un peu « l’ordre établi » n’est pas vraiment à l’ordre du jour.
La génération « Yéyé » née juste avant ou pendant le conflit sera très influencée par les States et viendra bousculer une certaine idée de la chanson que représentaint les poètes et chansonniers comme Jean Sablon.
C’est la France du Général et des « Trente Glorieuses ». Une économie en plein essor.
En revanche, à l’inverse, les années cinquante sont l’âge d’or du cinéma et les grands acteurs et actrices, tant américains que français, entament une belle carrière prometteuse. Et donnent définitivement leurs lettres de noblesse au septième Art.
Bonne soirée. Peter.
Bonsoir Mr Boss,
Les années 1950 voient la France occupée à se relever économiquement du second conflit mondial et l’ambiance suit l’ordre établi . La jeunesse « Yéyé » née avant ce drame meurtrier viendra bousculer la France tranquille du Général avec de nouveaux styles musicaux.
En revanche, à l’inverse, c’est la période de l’âge d’or du cinéma où toute une pléthore d’artistes entament une belle carrière prometteuse. Et donneront chacun et chacune leurs lettres de noblesse au Septième Art en plein essor.
Le cinéma qui devra affronter les ressacs de la Nouvelle Vague dont l’une des icônes, turbulente, vient de tirer sa révérence il y a peu.
Bonne soirée. Peter.
Hello Peter,
Je pense que le cinéma a été un support idéal pour véhiculer toutes ces idées venues d’ailleurs. Nombre des vedettes du yéyé ont avoué avoir admiré Presley en le voyant sur l’écran. Comme Dick Rivers qui faillit s’embarquer clandestinement pour les USA pour aller le voir. Mais parallèlement,la télévision a aussi permis de le rendre plus accessible. et de faire sa promotion. On pouvait aussi plus facilement se payer un place au ciné et un cinéma destiné à la jeunesse se développait. La Nouvelle Vague est une transition enter deux mondes du cinéma.
Bonne journée
Bonjour,
Une période musicale bien sombre pour moi, sur laquelle je me suis pas trop penchée…tout ce qui venait de nos parents était plus ou moins rejeté ..réflexe bête d’adolescent pour être à la mode et ne pas être catalogué « vieux »
C’est ce qui se produit maintenant nous concernant un peu vis à vis de nos enfants !!!!…ainsi va la vie !
bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
Ah le conflit des générations. Je n’ai pas trop vécu cela, car mes parents, surtout mon père, déjà âgées avaient sans doute un autre regard sur la jeunesse, plus tolérant. Jusqu’en 1965, toute la musique que l’on écoutait venait de la radio, cela limitait le choix du style. Quand j’ai pu faire mes propres programmes via mon électrophone, je suis assez vite parti vers les Anglo-Saxons, « For Your Love » des Yardbirds fut mon premier disque et je trouvais assez ringards mes copains d’école qui écoutaient Sheila ou Claude François.
Avec mes enfants, ben je les ai laissés écouter ce qui leur plaît. Ma fille est sans doute plus musicienne que mon fils, elle fait un peu de musique et écoute aussi des trucs de swing des années 30 ou 40, ça a l’air du lui plaire. Pourtant, je la verrais assez comédienne, elle aime bien « jouer des rôles » improvisés. Une fois pour s’amuser, elle a un peu une silhouette à la Françoise Hardy, en coiffant ses longs cheveux différemment, elle a fait une sorte de défilé et on avait à chaque apparition l’impression que c’était un autre personne. J’ai essayé de la pousser un peu dans cette direction, mais cela n’a pas l’air de trop l’émouvoir. Enfin je ne désespère pas, elle n’a que 18 ans et peut encore changer d’avis. Pour l’instant, elle fait ses études, alors je ne vais rien brusquer.
Bonne semaine.
Bonjour Mr Boss…
Vous avez raison. Il vaut mieux laisser faire les choses. Tout ce qui est d’essence artistique doit être « ressenti » par la personne intéressée. Bien sûr les conseils sont toujours les bienvenus. De votre côté tout semble placé sous le signe de l’art en général. Comme toute chose, tout engagement mérite mûre réflexion.
Personnellement, après le Lycée, je souhaitais faire des études d’art ou d’Histoire. Puis, ma mauvaise santé s’étant compliquée un peu plus, j’ai du renoncer à ces deux projets pour opter pour un métier plus sédentaire. Ainsi va la vie. Mais
« Carpe Diem » malgré tout. Quant cela est possible.
Tenez, je me souviens avoir fait au Collège un peu de théâtre dans le cadre d’un projet académique destiné à familiariser les jeunes avec cet art. C’était au printemps 1982. Chaque élève devait proposer un scénario qui servirait alors de trame pour une pièce jouée pendant un festival académique sous chapiteau en plein mois de juin !!!!
Oh , c’était un bien petit rôle mais cela a nécessité quatre mois de répétition et de travail sous la houlette d’un vrai comédien qui nous avait appris à poser sa voix, à jouer, avec telle ou telle gestuelle. Un très bon moment.
Un bémol : pendant une de nos scènes jouées, un petit incident avec le décor qui nous causa une belle frayeur mais heureusement, sans gravité. Le public éclata de rire , croyant à un effet voulu dans la pièce !!!! Mais que nenni !!!
Sinon, j’en garde un bon souvenir.
Souvenirs, souvenirs…
Peter.
Hello Peter,
C’est vrai dans mon cas, je suis assez généraliste, la musique étant ce qui me fait décoller le plus vite. J’ai toujours un oeil sur la graphisme, le dessin, la photographie, par contre la peinture me laisse assez froid. C’est au coup de coeur, j’aime ou j’aime pas, peu importe que ce soit Renoir, Monet, je pencherais plutôt Dali, j’aime assez ce qui est décalé. Des tonnes de livres de ma bibliothèque couvrent un peu tous ces domaines.
Pour la pratique, l’écriture est mon dada, on me reconnaît volontiers une capacité à faire des beaux textes. Au boulot c’est toujours moi que me collais les textes pour les départs à la retraite, trouver quelque chose qui parle et qui fasse plaisir à la personne concernée, autres que les banals mots que l’on emploie d’habitude. Remarquez, que je ne pratique pas tellement cela dans mon blog, là c’est plutôt des textes d’articles ou du descriptif. On m’a dit que j’avais le sens du détail, c’est possible, mais je fais volontiers comme si j’avais quelqu’un en face de moi qui ignore tout de ce que je parle, un profane. L’humour peut quand même être présent, j’adore employer des formules drôles dans la conversation.
Ma seule expérience théâtrale remonte à mon adolescence où nous jouions le rôle d’adultes. Une histoire qui se passait dans un bistrot, dans lequel un des clients faisait croire à un vantard qu’une flamme se traînant sur le sol allait venir brûler les pieds à celui qui avait raconté le plus gros mensonge de l’année. Au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire, le vantard trouvait toutes sortes de prétextes pour que ses pieds ne touchent plus le sol, il s’asseyait sur la table, puis mettait une chaise sur la table, enfin il essayait d’aller le plus haut possible en trouvant toujours une bonne excuse pour le faire. J’étais un des clients avec un petit rôle. Le moment venu, j’ai eu un trou et je ne savais plus une phrase de mon texte. J’ai juré que c’était la dernière fois que je faisais du théâtre et j’ai tenu parole, bien qu’on m’a affirmé quelquefois que j’avais une gueule à faire du théâtre. Peut-être, ma fille en fera un jour, mais elle choisira et je serai le premier à l’encourager si elle se décide.
Bonne soirée
Bonjour Mr Boss,
L’éclectisme permet de toucher à plusieurs domaines en même temps.
L’écriture, qui semble facile au départ, demande de la concentration. Ecrire une dictée et rédiger une petite nouvelle n’exige pas la même technique.
En 2014, j’ai participé sur le Blog d’Amandine (cf. http://www.leserrancesdamandine.fr) à un Dico des Sens. Pour chaque lettre de l’alphabet, elle nous proposait de rédiger un texte ou cette autour de la lettre choisie qui devait servir de trame à cet
« exercice ».
J’avais choisi la rime poétique et c’était pour moi assez nouveau car j’écris très peu. Je me concentre plutôt sur le dessin comme tu le sais. J’ai du écrire une vingtaine de poèmes. Mais c’était amusant au final.
Dans un registre plus personnel, rédiger une « éloge » pour un collègue à l’occasion de son départ à la retraite doit rebondir sur les facettes de son tempérament et de ces qualités sans le blesser. Exercice périlleux, à l’image du fildefériste perché au dessus d’une foule qui scrute ses moindres faux-pas !
Mais si l’on réussit, c’est l’apothéose !!!
Bonne journée. Peter.
Hello Peter,
Merci pour ce complément