Les albums de compilation existent depuis les débuts du microsillon. Il y a principalement deux tendances. La première est du style « Best Of », c’est à dire qu’il regroupe en général des titres d’un artiste qui sont issus de différents enregistrements qui peuvent s’étaler très largement dans le temps et la carrière de l’artiste. Le seconde fait plutôt appel à des artistes différents, évoluant plus ou moins dans un style ciblé, sous un thème précis, ou regroupant des artistes du même label. Il n’y a en fait aucune règle, c’est très vaste. A partir de 1967, Philips France a édité une série d’albums de compilation sous le titre de « Made In England ». Elle présente un intérêt évident, au moins pour les plus fauchés, car elle regroupe des noms connus et surtout pratiquement que des hits. Avec le prix d’un album, parfois proposé en petit prix, il permet d’obtenir des succès plutôt réputés, alors qu’il aurait fallu acheter plusieurs EP’s pour les acquérir tous. Bien sûr, ces compilations sont publiés avec un décalage de quelques mois, le temps que les succès se tassent un peu et ne stoppe pas la vente des premières éditions. Mais le décalage est assez minime et tout le monde se rappelle encore de ces succès. Voici le volume 2 de cette série
The Troggs – Give It To Me
Blues Magoos – We Ain t Got Nothin Yet
Keith – 98.6
The Walker Brothers – Stay With Me Baby
Manfred Mann – Ha Ha Said The Clown
The Hollies – On A Carousel
Spencer Davis Group – I’m A Man
The Vip’s – Straight Down To The Bottom
The New Vaudeville Band – Peek-A-Boo
Jimmy Cliff – Give And Take
Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick & Tich – Touch Me Touch Me
The Troggs – Mona
La France n’a pas le monopole du disque de collection. Il existe ailleurs et même dans des quantités qui peuvent laisser la France loin derrière. Il n’y a pas de formule magique pour qu’un disque devienne un collector. Un des critères pour qu’il le devienne, c’est la rareté multipliée par son attrait pour les collectionneurs. Parmi les artistes, il faut distinguer ceux qui arrivent à franchir la porte du collectionneur, certains ne le sont peu ou pas, d’autres s’installent volontiers dans les discothèques personnelles. Ces critères sont très subjectifs, mais il est certain qu’il y a des disques qui atteignent des fortunes et d’autres dont on a de la peine à se débarrasser pour des sommes très modiques. Des artistes inconnus peuvent avoir des publications qui s’arrachent à prix d’or, tandis que des célébrités sont boudées par les collectionneurs. Nous allons nous promener régulièrement parmi certains de ces collectors internationaux dont vous ne soupçonnez peut-être pas l’existence, mais qui sont souvent des pièces qui se négocient à bon prix. Pour les albums je me contenterai d’un ou deux exemples et pour le reste l’intégralité des titres si disponibles sur Youtube. Vous ferez certainement des découvertes.
The Paramounts UK EP
Profitons encore de rendre un petit hommage à Gary Brooker de Procol Harum, car ce collector le concerne directement. Les encyclopédistes savent que Procol Harum se nommait Paramounts avant d’immortaliser le fameux succès « A Whiter Shade Of Pale ». S’ils purent avec cela se pavaner et réaliser une des plus grosses vente de singles des sixties, les débuts furent autrement plus modestes. Ils publièrent six singles pour le compte de Parlophone, qui n’eurent que peu de retentissement. Cette période permit quand même de voir naître deux assez gros collectors sous forme de EP’s. L’un publié en Angleterre en 1964 (celui-ci) et un en France en 1965.
La démarche du groupe s’apparente à une veine R&B avec de nombreuses reprises d’artistes noirs. Précisons aussi que la formation des Paramounts sera aussi celle de Procol Harun avec des musiciens de studio additionnels. Le guitariste du groupe, Robin Trower, partira au tournant des seventies pour faire une fructueuse carrière de soliste.
Voici ce fameux EP qui couple deux singles. Sur la pochette, on peut reconnaître Gary Brooker à gauche et Robin Trower debout au milieu. Les fans de Procol Harum ne seront pas trop dépaysés, la voix de Gary Brooker est très reconnaissable. Hasards de la vie, quand j’ai acheté ce disque, je ne pensais pas que 56 ans plus tard je rendrais un hommage à l’un des membres du groupe.
UK 1964 -The Paramounts – Parlophone GEP 8908. Meilleure enchère sur Ebay 590 euros
Little Bitty Pretty One
A Certain Girl
Poison Ivy
I Feel Good All Over
Bonus
Enregistrés à l’époque, mais restés inédits jusqu’à la compilation Edsel en 1984, voici une petite sélection de ces inédits très intéressants.
Brand New Cadillac, reprise de Vince Taylor
You Got What I Want, reprise des Sorrows
Freedom, reprise de Charles Mingus
Toujours la même chanson
Il est rare qu’une chanson ne soit jamais reprise si elle a eu un peu de succès. Quand on est lassé d’une version, il peut s’avérer plaisant d’en écouter une autre. Il arrivé même que l’on soit étonné par une reprise à laquelle on se s’attendait pas ou encore découvrir le créateur de la version originale. dont on ignore complètement l’existence. C’est un jeu où je me défends très bien. Alors selon ce principe, je vous propose en premier la version originale, en second une reprise française, et en troisième une autre version, que vous ne connaissez pas forcément.
Oscar Brown Jr – Work Song (1960)
Claude Nougaro – Sing Sing Song
Nat Adderley – Work Song
Bonjour M. Boss,
Autre très bonne compilation, il me semble que sous le label Fontana qu’il y a eu 4 volumes, plus un autre « BEAT MADE IN ENGLAND »
Bonne semaine
cooldan
Hello Cooldan,
De mémoire, il me semble qu’il y en a 5, le dernier en 68. Mais il existe en parallèle un album du même genre intitulé « Dance With » qui est peut-être antérieur cette série.
Bonne fin de semaine